Né à Pointe-Noire au Congo, Pierre Goguet a tout naturellement un tropisme africain. Mais c’était la première fois que le président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Bordeaux se rendait, du 8 au 12 février, au Ghana. Il y a ainsi conduit une délégation d’institutionnels, d’universitaires et de responsables d’entreprises (lire ici l’article de la LC de la semaine dernière). Une véritable découverte, qui n’aurait pu avoir lieu sans la réception à Bordeaux, en octobre 2015, du président ghanéen John Dramani Mahama, à l’occasion d’une rencontre avec le maire de la capitale d’Aquitaine, Alain Juppé.
« Trop souvent encore hélas, la langue demeure une barrière. Mais là nous avions choisi 15 entrepreneurs parlant anglais sous la houlette du Club Bordeaux Sud-ouest Afrique (CBSOA), qui se déplaçait aussi pour la première fois dans ce pays », rapporte à la Lettre confidentielle le patron de la CCIB.
Grâce au Ghana Investment Promotion Centre (GIPC), ce sont 60 rendez-vous B to B qui ont été organisés et « s’il y a eu quelques accrocs, les rendez-vous supplémentaires ont largement compensé », confie encore Pierre Goguet. John Dramani Mahama a reçu la délégation tricolore, mais les entreprises ont pu également débattre avec plusieurs de ses ministres : énergie, télécommunications, santé. Quelques entrepreneurs ravis l’ont exprimé haut et fort, comme Olivier Labbé pour Cap DC, qui produit de l’énergie pour l’installation de data centers, ou Jean Bacqueyrisses, de la société éponyme, vendeur d’autobus et d’autocars, dont c’était la première prospection au Ghana.
Réfléchir à la « carte French Tech »
« Une stabilité politique, un accueil business friendly à l’anglo-saxonne, une réception chaleureuse, la présence de 70 banques, des grues qui sortent de partout, un port à conteneurs à Tema bien équipé, le plus efficace en termes de sécurité de cette partie de l’Afrique, selon les Ghanéens, et un port saturé, dont le doublement est prévu, tout cela nous a vraiment tous frappés », avoue Pierre Goguet, qui entend prolonger avec des missions plus ciblées. Pas question d’opérer tous azimuts.
D’ailleurs, le président de la CCIB estime avoir joué également son rôle de président de l’Association des CCI métropolitaines (ACCIM), en orientant ses interlocuteurs ghanéens vers d’autres acteurs français quand Bordeaux ne disposait pas des compétences : par exemple, Lyon pour le textile ou l’Agropole d’Agen pour l’agrobusiness. Pour Bordeaux, Pierre Goguet rêve plutôt de high tech. « Le niveau de la formation, notamment dans les nouvelles technologies, est excellent dans ce pays », affirme-t-il. Alors, il s’est promis de lancer une étude, portant sur l’opportunité de transformer le Ghana en une plateforme internationale. « Pourquoi pas de la French Tech et du IT sur place », livre-t-il encore à la LC.
Pierre Goguet est vraiment enthousiaste. Dans aucun des pays francophones qui entourent le Ghana, il aurait senti « une telle densité de projets et de gens motivés ». De quoi le motiver lui aussi pour l’avenir.
François Pargny
Pour prolonger :
–Dossier spécial : Travailler avec l’Afrique
–Rapport Afrique CIAN 2016 – Les entreprises françaises & l’Afrique
–Dossier Côte d’Ivoire 2015
–Côte d’Ivoire / Numérique : la “dream team” du nouveau French Tech Hub d’Abidjan, le premier d’Afrique de l’Ouest
–Climat / Diplomatie économique : les difficultés et les opportunités de l’Afrique “post Cop 21”
–Dossier Congo 2015
–Dossier Gabon 2015
–Dossier Sénégal 2015