Le cloud computing (« informatique en nuage ») est une technique récente consistant à louer un logiciel situé sur des serveurs distants. Le paiement s’effectue au mois et à l’utilisateur. Ce dernier paie ce service chaque fois qu’il en a besoin, d’où ces autres appellations : logiciels on demand, c’est-à-dire à la demande, et « mode SaaS (Software as a Service) ».
À terme, c’est une vraie révolution. Car, le cloud offre aux PME la possibilité de rivaliser avec les grands groupes pour un coût nettement inférieur. Avec le cloud, finis les logiciels lourds qui demandent, des mois, voire des années d’implantation, fini l’achat de licences et tous les coûts afférents (maintenance, mises à jour payantes, entretien du parc de serveurs). « Les cabinets d’études IDC et Gartner estiment le chiffre d’affaires potentiel du mode SaaS à 20 % de chiffre d’affaires mondial des logiciels. Pour ma part, je pense que ce pourcentage sera encore supérieur, notamment dans le secteur du pilotage de la supply chain. Parce que les opérateurs économiques seront contraints de mutualiser une part croissante de leur chaîne logistique et de mieux partager les informations », pronostique Jean-Charles Deconninck, patron de Generix Group. D’ailleurs, tous les ténors de l’informatique de gestion se sont mis au SaaS : Google et Microsoft pour les outils de messagerie et bureautiques, les éditeurs d’ERP comme SAP, Oracle, Sage ou Generix, sans oublier les intégrateurs comme IBM, HP ou Cap Gemini. Ces derniers aident les entreprises à connecter ces services à distance aux systèmes informatiques existants.
« Le mode SaaS devrait à l’avenir être privilégié par les entreprises, car il autorise un démarrage rapide, à moindre coût et avec un retour sur investissement moins long que pour l’achat de licence », estime ainsi Philippe Guillaumou, responsable produits supply chain chez Generix. Cet éditeur propose d’utiliser ces logiciels de gestion des stocks (WMS), de gestion des transports (TMS) et d’approvisionnement en se connectant à un portail Web via un simple navigateur.
La société Sage dispose, elle aussi, d’une offre SaaS pour le transport, la logistique et l’EDI (échange de données informatisées). De son côté, Acteos a développé une version « on demand » de son WMS nommée SaaS Edition et dotée d’un pack d’intégration rapide. D’autres éditeurs comme Infflux, Negsys, Hardis ou BK Systemes ont également mis dans leur catalogue des solutions similaires. Une tendance qui devrait concerner la totalité des acteurs de ce marché des logiciels de supply chain dans les prochains mois.
Patrick Cappelli