Dans un pays pauvre comme la Géorgie, le développement repose sur la confiance des opérateurs étrangers. Or, ce sont bien 500 millions de dollars de projets qui sont en attente aujourd´hui dans ce pays du Caucase, alors que les observateurs prévoyaient en 2007 un montant global d´investissements directs étrangers (IDE) de l´ordre de deux milliards de dollars. L´instabilité politique y est persistante. Après la victoire au premier tour des élections, le 5 janvier, du président sortant Mikheil Saakachvili, l´opposition s´est rassemblée pour réclamer un second tour et organiser une mobilisation de 5 000 à 10 000 opposants à Tbilissi. « On a alors craint que l´opposition redescende dans les rues de la capitale », relate Alexandre Troubetzkoy, le chef de la Mission économique pour l´Azerbaïdjan et la Géorgie. Il n´en fut rien. L´opposition ayant finalement choisi la voie démocratique plutôt que de poursuivre une épreuve de force, l´espoir de négociations entre les deux camps semble ainsi aujourd´hui possible.
Le retour progressif à la stabilité politique serait alors de nature à relancer une machine économique, qui, au demeurant, tourne relativement bien, au regard de la progression du produit intérieur brut (PIB). Selon le Fonds monétaire international, la croissance économique s´élèverait, en fait, à 12 % en 2007. Par le passé, les IDE ont permis à la Géorgie de combler le déficit commercial provoqué par l´embargo russe sur toute une série de ses produits (vin, eau, fruits et légumes…). La Géorgie doit aussi compter avec sa seule véritable richesse, qui est son capital touristique. Enfin, malgré les différences culturelles et religieuses avec l´Azerbaïdjan (la Géorgie est chrétienne et l´Azerbaïdjan est un pays musulman), les relations politiques entre Tbilissi et Bakou sont bonnes.
La Géorgie est un pays de transit pour les hydrocarbures en provenance d´Asie centrale vers le grand marché européen. Le BTC, l´oléoduc entre Bakou et Ceyhan en Turquie, passe ainsi par sa capitale et Tbilissi est encore au centre du gazoduc BTE entre Bakou et Erzerum en Turquie (appelé aussi South Caucasus Pipeline): cf. sur le transport des hydrocarbures.
Si l´Azerbaïdjan mène une politique équilibrée entre la Russie et l´Occident, la Géorgie est clairement tournée vers l´Europe. Formé aux Etats-Unis et en Europe, Mikheil Saakachvili, 40 ans, prône l´ancrage de son pays à l´Ouest.