Située à 27 kilomètres à l’est de
Libreville, la zone économique spéciale (ZES) de Nkok est un projet
emblématique du Gabon « Emergent », le plan de développement stratégique voulu par
le président Ali Bongo.
Selon Gagan Gupta, le directeur
général d’Olam Gabon, qui gère la ZES (1 126 hectares), 65 entreprises de
13 pays (Inde, Chine, Malaisie, Singapour, Etats-Unis, Bénin…) ont « signé
pour s’implanter sur place pour un investissement dépassant 1,8 milliard
de dollars ». Parmi elles, l’indien
Abhijeet devrait injecter 800 millions de dollars pour produire à terme
300 000 tonnes de ferromanganèse. Ce projet nécessiterait aussi d’investir
400 millions de dollars dans une centrale à gaz de 300 mégawatts dédiée à la
transformation du manganèse.
« Au départ, Nkok a été
pensé pour la transformation du bois, après que le gouvernement ait interdit l’exportation
de grumes », explique Gagan Gupta, qui a reçu Le Moci dans ses locaux à
Libreville. Dans l’activité forestière, le taux de perte de la matière première était alors
très élevé, « de l’ordre 60 %, à comparer à un taux de déchets de
seulement 10 % en Asie », selon le dirigeant. Toutefois, comme des entreprises de la région voulaient
aussi s’implanter, la ZES a été transformée en zone multisectorielle pour la
valorisation de matières premières et de produits pour les marchés local,
régional et international.
C’est ainsi que s’installeront également sur
place des spécialistes de la production et du conditionnement de poulets, du
câblage électrique, du traitement des déchets de fer et des fabricants de
chaussures ou de plastique. Les membres de la ZES ne sont pas tenus d’exporter l’ensemble de leur
production. Dans la pratique, ils
pourront vendre la totalité de leur production sur le marché domestique, en cas
d’absence de fabrication locale. En revanche, si une production gabonaise
existe déjà, alors ils devront exporter au moins 75 % de leurs volumes.
« Aucune société française n’a encore marqué un réel intérêt pour la ZES »
Investi dans le bois depuis 1988,
le groupe singapourien devait se retirer du Gabon quand Ali Bongo est arrivé au
pouvoir en octobre 2009. « Ce qui nous a fait changer d’avis est la stabilité
et le changement politiques apporté par le nouveau chef d’État », affirme
le directeur général d’Olam Gabon.
L’homme d’affaires indien a alors cherché à ouvrir de nouveaux chantiers
dans l’hévéa et surtout l’huile de palme. « Puis le gouvernement nous a demandé de gérer Nkok. Nous avons d’abord refusé, car ce
n’était pas notre métier. Olam opérait uniquement dans l’agroalimentaire, mais
nous avons dû finalement accepter », relate, en esquissant un large
sourire, le dirigeant du groupe singapourien, qui possède 60 % du capital de la
ZES. Les 40 % restants sont détenus par la République gabonaise.
Dans la ZES, la zone industrielle
à proprement dite couvre 225,56 hectares (ha), dont 15 % sont encore
disponibles. « Aucune société française n’a encore marqué un réel intérêt
pour la ZES », remarque encore Gagan Gupta. Mais la France sera,
néanmoins, représentée indirectement, puisque l’Agence gabonaise d’études et
d’observations spatiales (Ageos), qui coopère avec l’Institut de recherche pour
le développement (IRD) en France et l’institut de recherche spatiale brésilien
(INPE), a conclu avec Olam.
Nkok est une zone franche,
« mais les entreprises ne viennent pas tant pour les avantages fiscaux –
exonération d’impôt, de taxe douanière, de TVA – que pour les infrastructures disponibles
et notre guichet unique », souligne le dirigeant d’Olam. L’aménagement de la
zone, qui comprend fibre optique, voie ferrée et quai d’embarquement, est
terminé.
Par ailleurs, la ZES est dotée
d’une centrale électrique propre, d’origine israélienne, ce qui lui permet
d’afficher un prix très attractif de 40
francs CFA par kilowatt heure. « C’est environ la moitié du prix demandé
par la Société d’énergie et d’eau
du Gabon (SEEG), ce qui est très
intéressant pour les entreprises énergivores », lance fièrement Gagan
Gupta.
Les candidats à l’implantation peuvent opter pour
l’achat de terrain ou la location. Le prix d’acquisition atteint 45 000
francs CFA par mètre carré (30 à 35 000 pour les PME gabonaises). En cas
de location, il est de 4 500 francs CFA par m2 et par an. Enfin, le
guichet unique, en « créant » un unique interlocuteur, va faciliter
les démarches administratives, notamment l’obtention des permis et des
autorisations pour investir.
De notre envoyé
spécial au Gabon
François Pargny
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Moci pratique :
Contact ZES Nkok :
Madina Yoraud, responsable
Marketing de la ZES de Nkok
Tél. : + 241 06 00 56 65