France-Ukraine : des coopérations concrètes lancées dans les transports

Le ministre français délégué aux Transports Clément Beaune s’est rendu en Ukraine du 20 au 23 avril, accompagné de Pierre Heilbronn, envoyé spécial du président de la République pour la reconstruction, afin d’organiser l’aide à la reconstruction. Revue de détail.

Après une année de conflit, les destructions d’infrastructures de transport représentent à elles seules 83 milliards d’euros (Md EUR) sur les 383 Md EUR que devrait coûter la reconstruction du pays selon les dernières estimations. Le réseau de transports ukrainien a néanmoins permis à des millions de réfugiés de se déplacer et de transporter des millions de tonnes de céréales, de matériel et d’aide humanitaire.

Sur place, le ministre français s’est d’abord rendu à Odessa, où il a visité le port et rencontré les équipes de CMA CGM. Il a ensuite visité la gare d’Odessa et échangé avec le responsable régional d’UZ, les Chemins de fer ukrainiens. A Kiev, Clément Beaune a visité la station de métro Zoloti Vorota, « Porte Dorée », qui a servi d’abri à la population lors de bombardements. Il s’est également entretenu avec des jeunes parlementaires et personnalités d’avenir de la société civile ukrainienne.

Enfin, dans les cadres des échanges de haut-niveau destinés à organiser l’aide à la reconstruction du pays, le ministre a été reçu par le Premier ministre Denys Chmyhal ainsi que les trois vices-Premiers ministres du pays : Yuliia Svyrydenko, Première vice-Première ministre et ministre de l’Economie, Oleksandr Kubrakov, vice-Premier ministre pour la reconstruction de l’Ukraine, ministre du développement des communautés, des territoires et des infrastructures et Olga Stefanichyna, vice-Première ministre chargée des relations avec l’Union européenne et l’Otan.

Bus, rails, bateaux et formation de contrôleurs aériens

Clément Beaune doit à présent réunir les dirigeants des principales entreprises françaises du secteur des transports pour accélérer leur mobilisation. A cette occasion, il leur fera part des besoins précis et des demandes exprimées par les autorités ukrainiennes. En attendant, le ministre a annoncé des coopérations concrètes :

– En matière de transport maritime, la France fera don de bateaux pilotes et mobilisera l’expertise technique d’Haropa Ports afin d’accroitre les exportations de céréales.

– Dans le transport routier, la France enverra des bus supplémentaires pour assurer le transport scolaire, en plus de la trentaine de véhicules déjà livrée.

– Concernant le transport ferroviaire, la France, avec l’entreprise Saarstahl, s’est engagée à fournir 20 000 tonnes de rails pour reconstruire plusieurs centaines de kilomètres de chemins de fer. En outre, elle livrera, avec la SNCF, une dizaine de groupes électrogènes d’1,5 tonne supplémentaires, en plus de la vingtaine livrée dans les prochaines semaines aux chemins de fer ukrainiens. Le ministre des Transports a également confirmé l’octroi de la garantie BERD de 50 millions d’euros à UZ pour permettre à l’entreprise de faire face aux dépenses d’urgence liées à la guerre, ainsi que la France s’y était engagée.

Enfin, alors que l’écartement des rails est différent entre l’Ukraine et ses voisins européens, ralentissant considérablement les échanges, les deux pays travailleront ensemble sur les nouvelles technologies de changement automatique d’écartement d’essieux pour apporter des réponses à cet enjeu stratégique.

–  Enfin, dans l’aérien, la France accueille 10 contrôleurs aériens instructeurs ukrainiens à l’Ecole nationale de l’aviation civile (ENAC) pour préparer la réouverture du ciel ukrainien. Cela fait suite à la décision du ministre des Transports et de sa collègue en charge de l’Europe et des affaires étrangères d’octroyer 8 millions d’euros, via Eurocontrol, pour assurer la formation et le maintien des compétences des pilotes et des contrôleurs aériens ukrainiens.

« Avec les autorités ukrainiennes, nous avons consigné tous les domaines dans lesquels la France peut apporter cette aide concrète et rapide, a déclaré le ministre. Dès maintenant, les entreprises françaises doivent être au rendez-vous, notamment dans le secteur des transports. »

S.C.