Pour la Commission européenne et pour Jean-Claude Juncker plus particulièrement, son président, ce doit être une satisfaction. Dans un communiqué de presse du 19 juillet (voir fichier joint ci-dessous), le ministre français de l’Économie et des finances, Bruno Le Maire, a appelé à la poursuite du grand plan d’investissements européen, plus connu sous le nom de plan Juncker, lancé en novembre 2014.
La veille, l’exécutif européen et la Banque européenne d’investissement (BEI) avaient indiqué que l’objectif de mobiliser 315 milliards d’euros de financements additionnels sur trois ans avait été dépassé : les 898 opérations approuvées devraient, en fait, générer 335 milliards d’euros dans l’Union européenne (UE).
La France, premier bénéficiaire
Selon Bruno Le Maire, « le Plan Juncker a soutenu, dans des secteurs très variés, le financement de projets qui n’auraient peut-être pas vu le jour autrement » et « la France est le premier bénéficiaire de ce plan », avec 144 opérations approuvées pour un montant d’investissements additionnels de 50 milliards d’euros, notamment dans trois secteurs : transition énergétique (32 %), innovation (32 %) et numérique (15 %).
La BEI a, par exemple, financé la recherche et développement d’entreprises à taille intermédiaire (ETI) de l’aéronautique, comme Mecachrome, Latécoère et Daher. Elle s’est aussi engagée dans la rénovation thermique, en soutenant notamment le spécialiste des vitres photovoltaïques transparentes Sunpartner.
Au total, 700 000 petites et moyennes entreprises (PME) de l’UE devraient bénéficier d’un meilleur accès aux financements. En appelant de ses vœux la poursuite du plan Juncker, Bruno Le Maire mêle ainsi sa voix à celles du Conseil européen et du Parlement européen qui ont déjà convenu de prolonger la durée et d’accroître la capacité d’investissement pour atteindre 500 milliards d’euros d’ici à fin 2020.
J. Katainen : « nous avons soutenu au moins 750 000 emplois »
Selon le ministre français, Le « Plan Juncker repose sur un système financier innovant et a permis de relancer les investissements après la crise dans des secteurs clés pour l’avenir de notre économie, en particulier la transition énergétique et l’innovation ».
Chaque opération est soutenue par une garantie du budget de l’Union européenne, qui a créé un outil spécifique, le Fonds européen pour les investissements stratégiques (FEIS), et des ressources propres de la BEI. Le FEIS a ainsi été doté de 26 milliards d’euros et la banque y a ajouté 7,5 milliards d’euros.
« Nous avons amélioré la compétitivité de l’Europe et déjà soutenu au moins 750 000 emplois dans l’ensemble de l’UE », s’est réjoui Jyrki Katainen, vice-président de la Commission européenne, chargé de l’Emploi, de la croissance, de l’investissement et de la compétitivité. Pour Jean-Claude Juncker, le FEIS « devrait créer 1,4 million d’emplois et augmenter le PIB de l’UE de 1,3 % d’ici à 2020 ». Un résultat qui serait obtenu « sans créer de nouvelles dettes », deux tiers des investissements provenant du secteur privé.
Par rapport à la taille des économies, ont indiqué la Commission européenne et la BEI, les principaux bénéficiaires ont été les États les plus touchés par la crise : Chypre, Grèce, Irlande, Italie, Portugal, Espagne. Néanmoins couplés aux fonds de cohésion européens, leur impact à long terme pourrait être encore supérieur en Europe de l’Est.
F.P