Pour la France, longtemps premier fournisseur de biens de la Tunisie – elle est devancée depuis 2017 par l’Italie – la visite officielle du Premier ministre Youssef Chahed, à la tête d’une centaine d’entreprises, du 13 au 15 février, revêtait une importance réelle.
Avant d’être reçu par le président français Emmanuel Macron pour aborder surtout des thèmes de politique internationale (sécurité, terrorisme, Libye), le chef du gouvernement tunisien a rencontré son homologue Édouard Philippe afin de renforcer les liens en matière d’économie et de coopération.
La santé comme priorité
A l’occasion 2e Haut Conseil de coopération franco-tunisien, tenu à Matignon, ont ainsi été conclus cinq accords, dont deux conventions de prêts de l’Agence française de développement (AFD) d’un montant global de 103,3 millions d’euros dans la santé – plus particulièrement centrés sur des régions pauvres et oubliées sous le régime Ben Ali – et trois accords complémentaires dans la santé, les transports et la formation.
1/ « Améliorer l’accès à des services de santé de qualité pour les habitants de la région de Sidi Bouzid » (76 millions d’euros).
En particulier, des travaux de modernisation et d’équipements sont prévus à l’hôpital régional de Sidi Bouzid. C’est dans cette ville du centre de la Tunisie que la « révolution du jasmin » avait commencé en décembre 2010. Il s’agit du projet phare du plan de réforme sectoriel 2016-2020 du ministère de la Santé, qui bénéficiera aussi d’une subvention d’un million d’euros de l’Union européenne pour favoriser l’efficacité énergétique.
2/ « Promouvoir l’innovation et le numérique pour accroitre la qualité et l’efficience du système de santé » (27,2 millions d’euros).
Il s’agit d’accompagner le déploiement de l’e-santé dans les hôpitaux tunisiens, ainsi que de développer certaines spécialités (télé-cardiologie, télé-périnatalité, urgences cardiaques…) et l’accès des médecins spécialisés aux équipements médicaux de pointe dans le centre, le nord et le sud du pays.
Autres axes forts, les transports et la formation
3/ « Promouvoir et développer l’activité commerciale de transport international routier de personnes entre nos deux pays ».
Pour parvenir à cet objectif, une commission mixte composée de délégués représentant les autorités concernées est créée. Peuvent y être conviés des représentants des organisations professionnelles de la filière.
4/ « Poursuivre la mise en œuvre du projet phare d’Université franco-tunisienne pour l’Afrique et la Méditerranée ».
C’est à la rentrée universitaire 2019 que doit être lancée l’Université franco-tunisienne pour l’Afrique et la Méditerranée (UFTAM), un établissement dont les principes fondateurs sont l’excellence, l’innovation et l’internationalisation. D’ici là, les choix devront être effectués en matière de diplôme et gouvernance.
5/ « Assurer la continuité dans la bonne mise en œuvre des projets de développement financés par la conversion de dettes ».
Un avenant à la convention sur la mise en œuvre de la conversion de dettes acte « le transfert de la gestion des projets issus de la conversion de dettes à l’Agence française de développement (projet de l’hôpital de Gafsa et projets éducatifs), en cohérence avec les actions de coopération menées dans le secteur de la santé et de l’éducation par l’AFD ».
Desk Moci