Alors que la Commission européenne a la main sur toutes les négociations de libre-échange, dont celles du TTIP (Transtlantic Trade and Investment Partnership) avec les Etats-Unis, Matthias Fekl ne se sera pas démené pour rien dans la bataille pour davantage de transparence à quelques semaines du 13ème round des négociations, prévu à New-York le 25 avril prochain : non seulement il a obtenu plus de souplesse dans l’accès aux documents en France pour les parlementaires et membres du gouvernement, mais en plus il bénéficie désormais de la part d’un certain nombre d’entre eux d’un satisfecit politique rare en ces temps de doute à gauche.
Côté souplesse, c’est en effet grâce à l’insistance du secrétaire d’Etat au Commerce extérieur que les parlementaires et membres du gouvernement peuvent depuis le début de l’année consulter les documents du TTIP dans un local de la République française et non pas à l’ambassade des Etats-Unis à Paris ou à Bruxelles dans une salle de la Commission européenne. Plus précisément, au Secrétariat général des Affaires européennes (SGAE), un organisme rattaché au Premier ministre situé rue de Bellechasse dans le 7ème arrondissement de Paris, proche de l’Assemblée nationale. Ils le peuvent certes en se délestant de leur smartphone, sous surveillance d’un fonctionnaire et sans pouvoir faire de photocopie, mais au moins sont-ils en terrain national.
On le sait, cet assouplissement est jugé encore insuffisant par Matthias Fekl, qui avait déclaré le 8 mars aux sénateurs des commissions Affaires étrangères, Affaires économiques et Affaires européennes qu’il était, à titre personnel, partisan de « faire de l’open data » dans ces négociations*. Mais sa détermination dans ce dossier lui vaut désormais de sérieux soutiens parmi les parlementaires de gauche, au Sénat comme à l’Assemblée nationale.
Ainsi, un collectif d’une soixantaine d’entre eux ont apporté leur soutien à une tribune intitulée TTIP : l’Union européenne ne réduira pas au silence le Parlement français, publiée le 7 avril par Le Monde et le site d’information Euractiv. Le texte, initié par les trois élus socialistes Marie Récalde (Gironde), Bernard Lalande (Charente Maritime), et Patricia Adam (Finistère), salut nommément l’action du secrétaire d’État. « Avec Matthias Fekl, secrétaire d’État au commerce extérieur, le gouvernement a posé les conditions d’une négociation réussie», est-il notamment écrit. Un soutien qui devrait réjouir l’ancien député du Lot-et-Garonne et conseiller spécial du président de la Région Aquitaine Limousin Poitou Charente….
C.G
*UE / États-Unis : Matthias Fekl partisan de négociations commerciales en « open data »
Pour prolonger :
Lire au sommaire de la Lettre confidentielle : États-Unis / UE : les négociations de la dernière chance pour le 13e round du TTIP ?