Malgré un léger repli en juin, le déficit
commercial de la France
a atteint des niveaux record. Au 31 juin, il a représenté 65 milliards d’euros
sur les douze derniers mois et a effectué un bond de 30 % entre le second
semestre 2010 et le premier semestre de cette année, signalent les douanes françaises dans une analyse publiée le 5 août. En cause, une facture
énergétique de plus en plus salée et un essoufflement du secteur aéronautique,
traditionnel pourvoyeur de gros contrats.
Sur les six premiers mois de l’année les
exportations françaises ont atteint 207,7 milliards d’euros et les importations
245,2 milliards, selon les chiffres publiés par les douanes. Le
déficit commercial s’est creusé à 37,5 milliards d’euros au premier semestre 2011, contre 27,6 milliards
au semestre précédent. Les ventes aux pays hors UE ont nettement
ralenti, en particulier en Asie, en Afrique et au Proche et Moyen-Orient, mais
aussi à destination des pays européens, en particulier l’Allemagne et le
Royaume-Uni. Elles ont en revanche repris en direction de l’Amérique latine
grâce aux livraisons d’Airbus au Brésil et au Chili.
Le secteur
aéronautique n’a pas joué son rôle habituel de locomotive du commerce extérieur
français. « Outre la vente d’un satellite aux Emirats arabes unis, la France a livré 137 Airbus,
pour une valeur totale de 9,6 milliards (contre 145 Airbus au second semestre
2010, pour 9,8 milliards). En effet, la croissance des livraisons d’Airbus vers
l’Amérique et l’Europe ne suffit pas à contrebalancer les baisses vers le
Proche et Moyen-Orient, l’Asie et l’Afrique », notent les douanes. En
revanche l’automobile, les industries agricoles et agroalimentaires et la chimie ont enregistré des progressions de
leurs exportations.
Du côté des
importations, c’est bien évidemment l’envolée des prix du pétrole et du gaz qui a alourdi la facture. Les achats énergétiques ont atteint 30,4 milliards
d’euros, soit 5,6 milliards d’euros de plus qu’au second semestre 2010.
Sophie
Creusillet