Dans les semaines à venir, le Premier ministre irakien, Haider al-Abadi, doit effectuer un déplacement à Paris. L’invitation, qui a été ainsi acceptée, aurait été délivrée après le séjour à Bagdad, les 25 et 26 août, du ministre de l’Europe et des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, et de sa collègue aux Armées, Florence Parly, par le président de la République, Emmanuel Macron.
Tout un symbole, au regard de la grosse activité déployée ces derniers temps par la diplomatie française pour marquer sa présence au Moyen-Orient, dans le Golfe et en Iran, et plus particulièrement en Irak où la France est engagée militairement (livraisons d’armes, frappes aériennes, formation). Un signe que l’heure de se positionner sur les chantiers de la reconstruction à sonné pour les entreprises françaises.
Bientôt, des délégations d’entreprises françaises
Après les victoires irakiennes de Mossoul et Tall’Afar face à Daech, Paris veut renforcer les liens commerciaux sans tarder et encourager le retour des entreprises françaises en Irak. D’après nos informations, Jean-Yves Le Drian a promis à ses interlocuteurs la venue rapide dans ce pays de délégations de sociétés tricolores. Il s’agit de préparer d’ores et déjà la reconstruction.
A Bagdad, le ministre a annoncé une aide budgétaire de 430 millions d’euros cette année, un prêt du Trésor qui devrait faciliter l’obtention par l’Irak d’un important programme du Fonds monétaire international (FMI) pour la reconstruction.
Pour la France, Bruno Aubert, le nouvel ambassadeur à Bagdad depuis juillet 2017, sera à la manœuvre. A court terme, il devra notamment trouver des solutions à un problème de taille, lié au coût de la sécurité. Les déplacements en Irak, même dans la capitale, nécessitent en effet un imposant et très coûteux dispositif de sécurité. Selon certains spécialistes, il faudrait tabler sur une fourchette de 60 000 à 70 000 dollars pour une mission de cinq jours, une somme, certes, rondelette, mais sans laquelle il n’est pas possible d’envisager le déplacement de deux bus de 15 personnes chacun en convoi blindé. D’après une de nos sources, les autorités du pays auraient proposé de prendre en charge la totalité des coûts.
La fermeture à venir du Centre d’affaires français
Malgré cette offre généreuse, on voit difficilement la France se relancer dès la prochaine Foire de Bagdad, qui se tiendra fin octobre. Un Pavillon France, organisé par Business France, demande une préparation et une logistique importantes.
Alors peut-être pour 2018 ? D’ici là, le Centre d’affaires français, qui accueille et héberge des sociétés françaises dans la capitale irakienne, devrait fermer ses portes, ses locaux devant être récupérés par l’ambassade. Mais c’est pour la bonne cause : Bagdad possède aujourd’hui des hôtels sécurisés, agréés par le GIGN, possédant des services de qualité indispensables (restauration, hifi…), ce qui amoindrirait l’intérêt d’une structure, au demeurant difficile à gérer.
François Pargny
Pour prolonger :
Atlas des risques pays 2017, 9e édition
Guide de la logistique & des transports à l’international – 8ème édition, 2017
Dossier Spécial maritime