A l’occasion d’une visite de deux jours au Qatar et aux Emirats arabes unis (21-22 mai), dans le cadre de la promotion de l’innovation française auprès des investisseurs, Bruno Le Maire a signé à Abu Dhabi un accord de partenariat stratégique sur l’intelligence artificielle (IA) qui devrait se traduire par des projets d’investissement concrets. Revue de détail.
Cet accord de partenariat stratégique sur l’IA a été signé le 22 mais par Bruno Le Maire, le ministre français de l’Economie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, et Khaldoon Al Mubarak, le président de l’Autorité des affaires exécutives d’Abu Dhabi et membre du Artificial Intelligence and Advanced Technology Council (AIATC) des Emirats arabes unis (EAU).
La France courtise les investisseurs du Qatar et des EAU
La France courtise les fonds d’investissements souverains et investisseurs du Moyen-Orient pour contribuer au financement de ses projets innovants et de sa réindustrialisation. Plusieurs d’entre eux étaient invités à Choose France et ont signé des accords avec Bpifrance à cette occasion. Dans la foulée, le patron de Bercy Bruno Le Maire, s’est rendu au Qatar et à Abu Dhabi, aux Emirats arabes unis (EAU) les 20 et 21 mai pour marquer de sa présence deux gros événements organisés par l’écosystème français dans ces deux pays : le « France Qatar Investors Meetup et Startup Meetup » de Doha, suivi, le lendemain, du « UAE-France Investors Meetup » d’Abu Dhabi.
Outre des entretiens bilatéraux avec les personnalités gouvernementales, le ministre français a aussi eu des échanges au Qatar avec Mansoor E. Al-Mahmoud, le P-dg de Qatar Investment Authority (QIA) ainsi que Badr Al Meer, P-dg de Qatar Airways; à Abu Dabi, Bruno Le Maire a eu des entretiens bilatéraux avec Khaldoon Al Mubarak, président de l’Autorité exécutive et P-dg de Mubadala Investment, Sultan Al Jaber, ministre de l’Industrie et des technologies avancées et directeur général d’Abu Dhabi National Oil Company (ADNOC), envoyé spécial pour le Climat et président de Masdar, ainsi que Majid Al Suwaidi, directeur général de la COP 28 et P-dg d’Alterra.
Selon un communiqué de Bercy, ce nouveau partenariat vise à « développer conjointement, d’ici 2030, les écosystèmes d’intelligence artificielle des deux pays, dans une logique de bénéfice mutuel, à travers une combinaison de programmes d’investissements et de partenariats ».
L’accord couvre un assez large éventail de domaines, dont de conséquents investissements en France dans les infrastructures, les entreprises et les fonds d’investissement. Dans le détail, toujours d’après le communiqué officiel, il s’agit notamment :
-de déployer de nouvelles infrastructures de centres de données et de supercalcul. Cette initiative vise à mettre à disposition des entreprises françaises et européennes une capacité d’entrainement et d’inférence compétitive des modèles d’IA. Les deux pays vont développer conjointement en France, des nouvelles capacités de centres de stockage de données de l’ordre de 1GW et de centres de calcul de l’ordre de 10 à 20 exaflops ;
-d’investir dans les écosystèmes français et émirati d’IA. Les deux pays s’engagent à étudier des opportunités d’investissements dans des startups et fonds d’investissements ciblant les technologies IA : modèles d’IA générative, applications d’IA dans des secteurs clés (santé, services financiers, logiciels, distribution, industrie), semi-conducteurs dédiés à l’IA ;
– fabrication et approvisionnement de semi-conducteurs pour l’IA. Les deux pays vont explorer les possibilités de fabrication et d’achat de semi-conducteurs dédiés à l’IA en France et aux EAU ;
– de former des compétences en IA. Les deux pays vont explorer la possibilité de développer ensemble des formations d’excellence en IA, afin d’attirer davantage de talents dans les deux écosystèmes. Ces discussions couvriront notamment la possibilité de créer des formations, des centres d’excellence conjoints et de leur mettre à disposition des capacités de calcul et des financements.
A suivre…