Le projet de zone industrielle française à Alexandrie ou Fiza (Free industrial zone in Alexandria) est en bonne voie. Comme nous l’avait confié Hassan Benham, le directeur général de la Chambre de commerce et d’industrie française en Égypte (CCIFE), dans la Lettre confidentielle du 2 mars*, la CCIFE s’est associée à la Fédération des industries égyptiennes pour promouvoir, près du port d’Alexandrie, une zone de PME-PMI françaises « dans un premier temps, dans l’agroalimentaire, puis dans le textile ».
Le 12 mars, une délégation de la compagnie consulaire a ainsi été reçue par le ministre égyptien de l’Industrie et du commerce, Tarek Kabil, quelques jours après que celui-ci ait visité le premier Batimat Egypt (9-11 mars), qui accueillait une vingtaine d’entreprises françaises. La délégation consulaire comprenait Mahmoud El Kaissy, Hassan Benham et Halim Assem, respectivement coprésident, directeur général et administrateur de la CCIFE, ainsi qu’Ayman Badawi, coprésident de l’antenne d’Alexandrie de la CCIFE, dirigeant de la Chambre à l’initiative du projet.
De son côté, Tarek Kabil était entouré de son directeur de cabinet, des présidents des zones industrielles et des représentations commerciales égyptiennes à l’étranger, ainsi que de la Fédération des industries égyptiennes, Mohamed El Sweidy.
La Russie et la Chine disposent déjà de zones spécifiques
« La rencontre au ministère, d’une durée supérieure à une heure, a été constructive et a ouvert la voie à d’autre discussions », nous a confié Hassan Benham. D’abord, Tarek Kabil aurait affiché son intérêt pour un projet industriel, l’Égypte offrant de larges surfaces disponibles : 11 millions de m2 de zone industrielle exploitable à ce jour, 15 millions prévus dès cette année.
À ce jour, seuls deux pays disposent au pays des pharaons d’un espace dédié à leurs entreprises, la Russie et la Chine, la première, « dans le cadre d’un accord intergouvernemental », a précisé le ministre égyptien, créant une zone industrielle russe dans la région du canal de Suez, la seconde, abritant depuis plusieurs années des sociétés chinoises dans une zone économique spéciale autour du port égyptien d’Ain Sokhna, sur la mer Rouge.
Ensuite, Tarek Kabil aurait indiqué que tous les secteurs et tout le territoire étaient « envisageables » pour une zone de PME-PMI de l’Hexagone. Les représentants de la CCIFE lui auraient indiqué leur préférence pour Alexandrie, « le plus grand port du pays, avec un bassin industriel important, favorable à l’exportation ». La cité fondée par Alexandre le Grand en – 331 av.J-C est non seulement au carrefour des routes maritimes entre l’Europe et l’Afrique, mais la Fiza, selon Hassan Benham, « pourrait parfaitement être intégrée à la zone logistique qui est planifiée aujourd’hui sur la route côtière internationale à proximité du port ».
Rapprocher encore plus le sud de la France
D’après ses promoteurs, la Fiza pourrait obtenir le statut de zone économique spéciale favorable à l’investissement et lui garantissant les services d’un guichet unique pour l’obtention des licences, la viabilisation des unités industrielles et la possibilité de relations faciles et rapides avec les services de l’État. D’une dizaine d’hectares dans une première phase, dont 50 % bâtis, la Fiza proposerait des unités industrielles de différentes tailles, des services liés à l’activité, des entrepôts et quelques logements pour le personnel. Enfin, des objectifs précis sont fixés, en l’occurrence, offrir 7 500 emplois, achever le projet en 18 mois avec un investissement de 1,5 à 2 millions d’euros.
La CCIFE, qui doit se charger de la coordination, la promotion et la commercialisation du projet, aurait reçu un accueil très positif du gouverneur d’Alexandrie, le général Reda Faharat, et du président de l’Administration du port, le général Medhat Atteya. La cité méditerranéenne est très proche du sud de la France et la Chambre aurait fait valoir auprès des ports d’Alexandrie et de Marseille l’importance que pourrait représenter l’ouverture d’une ligne maritime de transport entre les deux villes. Quant au gouvernorat d’Alexandrie, il pourrait allouer un terrain pour une période déterminée et en assurer la viabilisation.
François Pargny
*France / Égypte : la Chambre française en quête d’une zone industrielle pour les PME-PMI tricolores
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