Rééquilibrer les échanges entre les deux pays : cette priorité du gouvernement français dans ses relations économiques et commerciales avec la Chine demeure. Et elle sera en filigrane dans le volet économique de la prochaine visite en France, prévue fin mars, du président chinois Xi Jinping, dont l’un des points forts sera un forum d’affaires franco-chinois.
C’est ce qu’il ressort du compte rendu que Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur, a fait de la 22ème Commission mixte franco-chinoise le 24 février, lors d’une conférence de presse commune avec son homologue Gao Hucheng. Et les attentes sont plus françaises que chinoises sur ce sujet.
Le déséquilibre persiste globalement au plan commercial, même si les statistiques officielles des deux pays divergent sur les détails : selon les données douanières françaises consolidées, les échanges commerciaux bilatéraux ont atteint 55,3 milliards d’euros en 2013, mais avec un très important déficit au détriment de l’Hexagone de près de 25,8 milliards d’euros. De plus, ces échanges ont fléchi de 2 % par rapport à 2012, « une première depuis 5 ans », selon la ministre. Le déséquilibre est tout aussi important dans les investissements directs : pour 16,4 milliards d’euros de stock d’IDE français en Chine, cette dernière n’en affiche que 3,5 milliards en France, soit un écart de 1 à 4…
Pour endiguer ce déséquilibre, Nicole Bricq a indiqué qu’il fallait « diversifier nos échanges » et « davantage d’investissements chinois en France ». Elle en veut pour preuve les progressions à l’export obtenues dans les secteurs prioritaires définis pour la Chine il y a un an : « nous avons obtenu une hausse de nos exportations de 7,3 % dans ces 4 domaines » que sont l’agroalimentaire, la ville durable, la santé et les technologies de communication.
Par ailleurs, « les investissements chinois sont bienvenus en France » a répété la ministre française, indiquant que « cette commission mixte avait été l’occasion d’un dialogue franc sur tous les sujets, très nombreux », ce qu’a confirmé son homologue. En l’occurrence, les attentes des Français dans le domaine économique sont d’évidence plus fortes que les attentes chinoises, surtout après l’accord sur l’investissement de Dongfeng dans le constructeur automobile français PSA.
Nicole Bricq a précisé que la France attendait ainsi que « de nouvelles étapes soient franchies » dans le nucléaire et l’aéronautique, où les deux pays ont un partenariat stratégique, et des ouvertures supplémentaires dans les différents secteurs de diversification, que ce soit l’agroalimentaire (ouverture du marché chinois de la charcuterie, poursuite de la coopération dans la filière lait) ou la coopération en matière d’écoquartiers (deux nouveaux accords de coopération en projet avec deux nouvelles villes chinoises). Elle a aussi salué le fait qu’au niveau européen, « nous sommes sur la bonne voie pour un bon compromis sur les vins » avec la Chine. « Il n’y a pas de guerre commerciale avec la Chine… Nous devons privilégier le dialogue », a conclu la ministre, approuvée par son homologue.
La visite du président chinois en France, fin mars, sera le point d’orgue des événements prévus dans le cadre du cinquantième anniversaire de l’établissement de relations diplomatique entre la France et la Chine.
C. G.