Le décès de Nelson Mandela et l’intervention militaire en Centrafrique n’ont pas remis en cause l’agenda de François Hollande, qui arrive aujourd’hui 12 décembre à Brasilia pour une visite d’État de deux jours. Une visite dont le volet économique sera très important, vues l’importance de la délégation d’entreprises qui accompagne le chef de l’État français et la tenue du premier forum économique qui sera un temps fort du programme.
Un an après la visite de Dilma Rousseff à Paris en décembre 2012 et la signature d’une déclaration des deux présidents relançant le partenariat stratégique, ce déplacement est considéré comme d’une importance fondamentale côté français. Pour preuve, l’importance de la délégation ministérielle qui accompagne François Hollande : 8 ministres (Laurent Fabius, Christiane Taubira, Nicole Bricq, Geneviève Fioraso, Victorien Lurel, Valérie Fourneyron, Benoît Hamon et Guillaume Garot) et surtout une forte délégation d’une cinquantaine d’entreprises.
Les P-dg ou responsables des grandes entreprises françaises clés seront du voyage : GDF Suez, Dassault Aviation, Casino, Areva, Total, Arianespace, Vallourec, Safran, Tereos, Alstom, Sanofi, DCNS, Carrefour, etc.. Mais la délégation comportera aussi des PME : A2IA, Laboratoires Anios, Aria Technologies, Graine de Pastel, Sage Services, etc.).
Si François Hollande doit rencontrer la présidente brésilienne le 12 au matin, le grand temps fort de la visite a lieu pendant cette matinée du 12 avec la réunion du premier Forum économique franco-brésilien, rassemblant des chefs d’entreprises des deux pays. « Notre objectif est de créer un rendez-vous annuel, rassemblant les grands acteurs publics et privés de la relation économique entre les deux pays afin de lui donner un rythme », affirme à la Lettre confidentielle une source à la DG Trésor.
La signature d’accords est prévue, notamment dans le domaine des échanges universitaires, mais du côté des entreprises françaises on souhaite profiter de l’occasion pour présenter, à nouveau, aux Brésiliens le dossier de la fiscalité, véritable obstacle pour les entreprises françaises qui travaillent au Brésil : il est cependant peu probable que des avancées importantes soient obtenues dans ce domaine au cours du déplacement présidentiel, selon une source proche du dossier.
Les médias brésiliens ont relevé la présence dans la délégation d’Eric Trappier, le PDG de Dassault Aviation, toujours en lice pour le Rafale. La crise avec les États-Unis, liée aux écoutes révélées par l’affaire Snowden, semble donner à nouveau un avantage à l’avionneur français mais, là non plus, aucune annonce officielle n’est prévue, du moins selon les informations disponibles.
Daniel Solano