Le méga-contrat pour fournir à la marine australienne 12 sous-marins de dernière génération qu’avait décroché Naval Group au printemps 2016 se concrétise. Une nouvelle étape a été franchie le 11 février avec la signature formelle, à Canberra, de l’accord de partenariat stratégique (notre photo) par le gouvernement du Commonwealth d’Australie et le groupe industriel français de naval de défense dans le cadre du programme de futurs sous-marins. Cette signature « est l’aboutissement d’un travail intense qui engage nos deux pays pour les 50 prochaines années », s’est empressée de twitter la ministre des Armées Florence Parly.
L’accord, signé en présence du Premier ministre britannique Scott Morrison, du ministre australien de la Défense Christopher Pyne et de Florence Parly, énonce les principes de coopération entre les deux partenaires. L’accord prévoit notamment :
– la livraison à l’Australie de 12 sous-marins de dernière génération garantissant au pays la supériorité régionale ;
– le transfert de nouvelles technologies et de capacités de production avancées à l’Australie, ce qui lui permettra de franchir une étape supplémentaire en matière de souveraineté en tant que nation sous-marine.
Un demi-siècle de partenariat entre la France et l’Australie
La signature de cet accord vient sceller la coopération future entre Naval Group (ex-DCNS) et le gouvernement australien désormais partenaires pour les cinq prochaines décennies. Voici un rappel des faits.
Le 26 avril 2016, au terme d’un processus d’évaluation compétitive de 14 mois, le gouvernement australien sélectionnait le groupe industriel français spécialisé dans l’industrie navale de défense, qui s’appelait encore DCNS, comme partenaire international pour le renouvellement de sa flotte sous-marine. Pour disposer d’une capacité sous-marine souveraine dans l’océan Pacifique et l’océan Indien, le gouvernement fédéral de l’Australie avait décidé de remplacer ses six sous-marins de classe Collins par une flotte de douze sous-marins océaniques dans le cadre du programme d’armement Australian Future Submarine (AFS). L’industriel français avait alors été sélectionné pour construire les navires submersibles décrochant un contrat estimé à 50 milliards de dollars australiens soit environ 35 milliards d’euros.
Les équipes du site de Cherbourg en France réalisent la conception générale des sous-marins australiens et assurent la préparation des opérations pour le transfert de technologie, dans le cadre du schéma industriel retenu par le gouvernement australien. Le transfert de technologie a débuté avec l’accueil du premier groupe d’ingénieurs australiens en Normandie pour la conception détaillée des futurs navires submersibles. Le prochain groupe d’ingénieurs arrivera en mars prochain.
À ce jour, 169 fournisseurs australiens ont été préqualifiés pour le programme AFS. De nombreuses actions ont été conduites en France et en Australie pour mettre en relation les fournisseurs européens et australiens.
Premier sous-marin en 2030
Les navires seront construits en Australie méridionale à Adélaïde. La cérémonie de pose de la première pierre du chantier de construction à Adélaïde s’est tenue l’an dernier. Naval Group a d’ores et déjà installé le siège social de sa filiale Naval Group Australia à Keswick, banlieue sud-ouest d’Adélaïde.
Le chantier ne doit pas démarrer avant 2022 ou 2023. L’équipe de Naval Group Australia est passée de 15 collaborateurs à plus de 100. Et d’ici 2028-2029, lorsque la production battra son plein, l’ex-DCNS prévoit d’employer 1 600 personnes.
Le premier des douze sous-marins doit voir le jour à horizon 2030. La construction des onze autres se poursuivra jusqu’à 2050. Les sous-marins seront en service jusqu’à horizon 2080.
Desk Moci