La Chambre franco-allemande de commerce et d’industrie (CFACI) n’a pas été longue à réagir. Aussitôt rendu public, le 21 mars, le rapport de Business France « sur l’internationalisation de l’économie française – Bilan 2016 des investissements étrangers en France » qu’elle saluait, dans un communiqué de presse, la première place de l’Allemagne en matière d’investissements directs étrangers dans l’Hexagone. « Les investissements allemands représentent 17,1 % de l’ensemble des 1 117 projets d’investissements étrangers en France », s’est-elle ainsi félicitée. Une première pour « le premier partenaire commercial de la France avec 16 % des exportations en 2016 », fait-on observer à la CFACI.
Globalement, l’Union européenne occupe toujours la première position dans l’Hexagone, avec une part de 60 %, devançant ainsi l’Amérique du Nord et l’Asie, avec respectivement 20 et 12 %, même si, par pays, les États-Unis pointent au deuxième rang, avec 16,3 % des projets, notamment dans la recherche & développement (un quart de l’ensemble des activités de R & D).
Production : plus d’un tiers des investissements allemands
« Les pays les plus dynamiques sont l’Allemagne, avec une hausse de projets de 35 %, et l’Italie de 68 % par rapport à 2015, représentant à eux deux le tiers des investissements étrangers en 2016 », explique-t-on chez Business France. En termes de projets, l’Italie se hisse ainsi au troisième rang, avec part de 12,6 %, alors, qu’au pied du podium, le Royaume-Uni est très largement en retrait, avec 7,6 % des projets d’investissement en France. A noter que s’agissant du nombre d’emplois créés ou maintenus, les États-Unis sont demeurés à la première place, avec un chiffre global de 6 800.
Dans son communiqué de presse, la CFACI remarque encore que 27 % des investissements allemands concernent la production industrielle et 26 % la logistique. Elle cite également une partie des entreprises allemandes parmi toutes celles ayant permis de créer ou maintenir 4 700 emplois sur le territoire national : Blohm & Voos (construction aéronautique), Deuerer Pet Care (aliments pour chiens et chats), Otto (e-commerce), la start-up Foodora (livraison à domicile).
Occitanie : plus d’un quart des investissements espagnols
Tout pays confondu, ce sont également les activités de production et de logistique qui sont les plus dynamiques, concentrant ainsi, d’après Business France, 31 % des investissements et 50 % des emplois. En 2016, se réjouit l’agence publique, les « 1 117 décisions d’investissement (+16 %, soit 21 décisions en moyenne par semaine, et la meilleure année depuis 10 ans) ont créé ou maintenu 30 108 emplois (contre 962 décisions et 33 682 emplois en 2015) ».
D’après l’Insee, 30 % des exportations françaises (34 % dans l’industrie manufacturière) sont réalisées par des entreprises sous contrôle étranger et les pays européens reçoivent 60% des exportations françaises (453 milliards d’euros en 2016, en baisse de 0,6 % sur 2015).
La situation géographique des régions de l’Hexagone et leurs spécialisations sectorielles jouent évidemment un rôle considérable sur l’attraction qu’elles exercent. Selon les agences de développement économique d’Occitanie/Pyrénées-Méditerranée, Madeeli (export) et Invest Sud de France, « la région est particulièrement attractive pour les industries aéronautiques et agro-alimentaires : elle accueille respectivement 30 % et 23 % du total des décisions d’investissement nationaux dans ces secteurs » et une grande part des investissements d’Espagne, 27 %, lui a été consacrée.
Cette part est beaucoup plus faible concernant l’Allemagne, seulement 8 %, mais en termes d’emplois, ce pays arrive en tête, avec un nombre de 287, devant l’Italie (285) et les États-Unis (272).
François Pargny
Pour en savoir plus :
Le rapport est téléchargeable au lien suivant : www.businessfrance.fr/Media/Default/BlogPost/2017_RA_BF_FR_Complet_BD.pdf