Avec une majorité de réponses positives, l’attractivité du territoire français se maintient au yeux des Conseillers du commerce extérieur (CCEF) selon la deuxième édition de l’Indice d’attractivité du territoire réalisée pour le Comité national des CCE (CNCCEF) à partir d’un sondage effectué en janvier 2016 auprès de quelque 3900 conseillers dont près des deux tiers basés à l’étranger*. L’évaluation «plutôt satisfaisante » remporte en effet 60 / 100.
Toutefois, l’actualité marquée par les attentats terroristes de novembre à Paris a laissé des traces avec la «baisse significative» du critère « sûreté des personnes » : il perd dix point -c’est l’unique et plus forte baisse de ce deuxième sondage-, pour s’établir à 60/100.
Il est « encore trop tôt pour mesurer l’impact des décisions adoptées par le Gouvernement »
Selon le communiqué du CNCCEF, l’impact négatif est évidemment fort pour les investisseurs, notamment du secteur « service à la personne » ou encore du secteur «hébergement, restauration, tourisme » mais cet impact est sans doute encore plus fort pour d’autres catégories de population auprès desquelles la France cherche à demeurer attractive, notamment les touristes, les retraités et les étudiants étrangers. « Si les attentats de novembre 2015 ont eu une influence importante à court terme sur l’attractivité du pays en termes de ‘sûreté des personnes ‘, mais aussi un impact subjectif non négligeable, il semble encore trop tôt pour mesurer l’impact des décisions adoptées par le Gouvernement en termes de politiques publiques » observe néanmoins Gilles Bonnenfant, administrateur du CNCCEF en charge de l’attractivité et président du comité Hauts-de-Seine des CCE.
Sur d’autres critères, les performances de l’Hexagone sont stables, voire en progression modérée. Ainsi, note encore le communiqué du CNCCEF, les facteurs d’attractivité restent les mêmes que lors de la première édition, rendue publique en juillet 2015 : l’environnement culturel (91/100), la qualité des infrastructures (89/100), la qualité de vie et l’environnement (87/100), la capacité d’innovation et de recherche (85/100), la qualité de la main d’œuvre (82/100), l’approvisionnement énergétique et le coût de l’énergie (76/100). La sécurité juridique gagne toutefois 3 points depuis la dernière édition, à 74/100.
Les facteurs qui fragilisent l’attractivité restent les mêmes
Les facteurs qui « fragilisent » l’attractivité de la France sont les mêmes que ceux dégagés lors de l’édition de juillet 2015, mais ils enregistrent une « faible » amélioration : la fiscalité trop élevée demeure le critère le plus faible avec 15/100, suivi de près par le manque de flexibilité du travail et un climat social difficile (18/100) et par la charge administrative et réglementaire trop contraignante (19/100). Le coût de la main d’œuvre ne récolte que 26/100.
« Cette progression globale des critères pris individuellement est également constatée dans les classements internationaux», analyse Gilles Bonnenfant. Pour lui «cette remontée dans le classement est en partie due à une amélioration de la note liée au critère ‘ paiement des taxes et impôts ‘ qui permet à la France de gagner 18 places sur ce critère précis. Les mesures prises par le gouvernement en matière d’économie (loi Macron) et de dialogue social (loi Rebsamen) ont sans doute participé à ce regain d’attractivité et ce sur des critères importants pour les investisseurs ». Un bémol toutefois : « aucun sursaut spectaculaire n’est constaté. Même si les mesures prises semblent accueillies favorablement, elles ne doivent pas masquer une note globale bien en deçà de la moyenne pour la fiscalité, la flexibilité du travail et la charge administrative » .
C.G
*Le taux de réponse a été de 35 % selon le Cnccef
Pour en savoir plus :
Consultez l’ensemble des résultats de l’Indice d’attractivité du territoire des CCEF est dans le document attaché à cet article