« Avec 4 % de son produit intérieur brut consacré à la recherche et développement, dont les deux tiers par le secteur privé, la Corée est devenue un modèle d’innovation », a affirmé Emmanuel Macron (notre photo), ministre de l’Économie, de l’industrie et du numérique, en ouvrant le deuxième Forum franco-coréen d’innovation industrielle, le 26 novembre à Bercy.
Ce pays en Asie se caractérise par « la qualité de ses ingénieurs et de ses chercheurs en entreprise », a-t-il ajouté, en présence de Kwan-Sup Lee, vice-ministre coréen du Commerce, de l’industrie et de l’énergie (Motie), qui a, pour sa part, insisté sur l’occasion qui se présentait « de créer ensemble un modèle d’affaires » et « d’entrer ensemble sur le grand marché régional en Asie».
« On a besoin du secteur privé »
Pour le dirigeant asiatique, dans un monde de plus en plus compétitif, il est possible « de s’en sortir, grâce à la fusion et la convergence ». Et de reconnaître bien volontiers : « on cherche des solutions » et c’est pourquoi Séoul « encourage l’investissement et l’écosystème des startups ». Mais dans cette optique, « on a besoin du secteur privé », a-t-il encore souligné devant les entreprises françaises et coréennes devant participer à des rencontres B to B.
« Face à la concurrence grandissante de la Chine dont elle est le premier fournisseur, la Corée cherche à projeter sa stratégie industrielle vers l’avenir. Depuis 2013, la Corée promeut « l’économie créative » par la mise en place d’un environnement favorable à l’innovation et à la prise de risque, et par une politique d’ouvertures de « centres innovants » associant des PME et un grand groupe « chaebol » dans les principaux secteurs d’activité de l’économie. Douze centres sur 17 prévus ont déjà été créés », explique ainsi le Service économique à Séoul.
« Nous sommes complémentaires »
Rappelant que la France est « le premier pays de startups en Europe », Emmanuel Macron a fait valoir que les neuf solutions industrielles retenues par la France recoupaient largement les 13 moteurs de la croissance choisis par la Corée. « Nous sommes complémentaires », a renchéri Heui-Jae Pahk, président au Motie de l’OSP (Office of Strategic R&D Planning), qui a ainsi cité comme points forts de la France l’aéronautique et le nucléaire et de son pays les télécommunications.
Dans l’Hexagone, les neuf solutions industrielles sont : nouvelles ressources (matériaux bio-sourcés et recyclés), ville durable, mobilité écologique, transports de demain, alimentation intelligente (grâce à l’innovation médicale et digitale), économie des données (meilleure gestion et valorisation des données), objets intelligents, confiance numérique, médecine du futur.
Dans le cadre de la France industrielle, « elles sont complétées par le projet Industrie du Futur, lancé par le président de la République le 14 avril 2015, qui concerne surtout la digitalisation de l’industrie et doit notamment aider les PME-PMI dans la transformation numérique », a rappelé Benjamin Gallezot, adjoint au directeur général des Entreprises (DGE) à Bercy.
E. Macron lancera en mars l’Année de la France en Corée
« Trois secteurs de coopération bilatérale sont déjà ciblés, e-santé, nanotechnologies et véhicule du futur et je me rendrai en mars au lancement de l’Année de la France en Corée et pour l’inauguration du French Tech Séoul », a promis Emmanuel Macron. Le partenariat entre Paris et Séoul devrait rapidement être étendu à l’environnement, l’énergie et l’e-éducation.
Clôturant la séance plénière du forum de Bercy, Stéphane Israël, PDG d’Arianespace et président du comité des mécènes de l’Année France-Corée, a annoncé la tenue de plusieurs manifestations économiques, comme la mise en place d’un Pavillon France sur le salon Robot World du 12 au 15 octobre, l’organisation de séminaires sur les technologies marines et la ville intelligente et d’évènements dans la santé, avec l’appui du club Santé Corée, ou le luxe, avec le soutien du comité Colbert.
François Pargny