Le programme national des énergies renouvelables constitue un cadre privilégié pour tous les investisseurs privés, locaux et étrangers, désirant lancer des projets. Les sociétés françaises se lancent dans l’aventure.
Adopté en février 2011, le programme national des énergies renouvelables doit permettre d’installer dans le secteur de la production de l’électricité une puissance d’origine renouvelable d’environ 22 000 mégawatts (MW) entre 2011 et 2030. Environ 10 000 MW pourront être dédiés à l’exportation en cas d’ouverture du marché européen à l’électricité d’origine solaire et produite dans la rive sud de la Méditerranée. L’inauguration en juillet 2011 de la centrale électrique hybride solaire-gaz de Hassi R’mel de 150 MW (avec 25 MW de solaire) a constitué le point de départ de ce nouveau programme qui doit bouleverser la structure du mix énergétique national. D’ici 2030, 40 % de la production d’électricité destinée à la consommation nationale doit être d’origine renouvelable.
Alors que les besoins actuels sont satisfaits surtout par le gaz naturel, l’objectif est de réduire cette dépendance tout en économisant prés de 600 milliards de mètres cubes de gaz naturel sur 25 ans. Le programme national des énergies renouvelables, dont la réalisation a été confiée à la Société nationale de l’électricité et du gaz (Sonelgaz) s’accompagne d’une véritable stratégie industrielle qui offre d’énormes opportunités de partenariat avec les compagnies internationales.
Le principe de base est de domicilier en Algérie la fabrication des biens d’équipements. Les moyens de réalisation reposeront sur des partenariats pour la construction et l’exploitation d’usines de fabrication pour satisfaire le marché national et pénétrer des marchés régionaux. Pour la filière photovoltaïque, un projet de fabrication du silicium est prévu en partenariat. Pour la filière des concentrateurs solaires CSP, il est prévu la construction d’usines de fabrication de miroirs, d’équipements de stockage et d’équipements du bloc de puissance.
Pour la filière éolienne, une usine de fabrication de mats d’éolienne et une autre de rotors d’éolienne sont programmées. Pour les centrales de production d’électricité, une coopération est envisagée pour la création de sociétés de fabrication de turbines de puissance unitaire de 100 à 250 MW, de turbines à vapeur de puissances unitaires entre 50 et 250 MW, pour la production d’alternateurs, de chaudières de récupération et de systèmes de contrôle commande.
Lies Sahar
Vincent Industrie et Cegelec en pleine lumière
Un premier partenariat algéro-français dans la fabrication de panneaux solaires photovoltaïques a été conclu entre la société privée algérienne Aures Solaire, basée à Batna, ville située à 435 kilomètres (km) au sud-est d’Alger, et Vincent Industrie, une PME française à Brignais, dans le Rhône. Vincent Industrie devient actionnaire à hauteur de 49 % de Aures Solaire, une entreprise qui doit fabriquer des panneaux solaires photovoltaïques d’une nouvelle génération selon la partie algérienne. L’usine, basée dans la zone industrielle de Ain Tagout à Batna, aura une capacité de 25 MW par an, extensible à 50 MW pour répondre aux besoins du marché algérien. Elle vise aussi l’exportation.
Dans l’éolien, le consortium algéro-français Cegelec SAS (France)-Cegelec SPA(Algérie) crée la première ferme éolienne, d’une capacité de 10 MW, dans la région d’Adrar, à 1 400 km au sud-ouest d’Alger. C’est un marché de 22 millions d’euros.
L. S.