C’est historique pour le crédit export français, le système de garanties publiques à l’exportation : depuis le 1er janvier 2017, les soutiens publics aux exportations sous la forme d’assurance-crédit et de caution sont gérés par Bpifrance assurance export (BAE), filiale de la banque publique Bpifrance spécialement créée l’an dernier pour reprendre cette activité. Installée dans le 9ème arrondissement de Paris, au 24 rue Drouot, BAE, que préside Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance, devrait d’ailleurs être officiellement lancée le 17 janvier.
Coface, qui assurait cette activité depuis 1946 -d’abord en tant que société publique puis en tant que groupe privé pour le compte de l’Etat- a ainsi annoncé dans un communiqué solennel daté du 2 janvier 2017 que la cession de cette activité à Bpifrance était effective au 31 décembre et que « les équipes et les systèmes d’information dédiés à cette activité sont transférés à compter de ce jour ».
Cette réforme, voulue par l’Etat mais aussi soutenue par les représentants des milieux d’affaires, avait été annoncée fin juillet 2015 par Michel Sapin et Emmanuel Macron, à l’époque respectivement ministre des Finance et de l’Economie. Elle a pour principal objectif de simplifier le système de soutien aux exportations et de faciliter son accès aux entreprises. A l’occasion de ce changement d’opérateur, une autre réforme a d’ailleurs été introduite dans le système de garanties publiques à l’export : l’Etat français sera désormais le garant direct des opérations signées par BAE alors que jusque là, il garantissait Coface sur chaque engagement pris en son nom, ce qui renforce les garanties auprès de certains partenaires étrangers.
Dans son communiqué, Coface a rappelé que cette activité de gestion des garanties publiques à l’export représentait 4 % de son chiffre d’affaires consolidés. L’assureur-crédit relativise l’impact de ce changement sur ses comptes : s’il se traduit par une diminution du chiffre d’affaires consolidé correspondant à la rémunération que Coface percevait au titre de l’activité, soit 57,3 millions d’euros (M EUR) en 2015, précise l’assureur-crédit, il entraîne également une baisse des frais généraux, principalement liée au transfert des effectifs dédiés à cette activité à Bpifrance, soit 26 M EUR de coûts transférables en 2015.
« Coface poursuit son développement dans son métier cœur de l’assurance-crédit » tient encore à rappeler l’assureur-crédit, qui a lancé en septembre 2016 un nouveau plan stratégique dénommé « Fit to win », dont l’objectif est de positionner le groupe comme « le partenaire global le plus agile du secteur, tout en évoluant vers un modèle de capital plus efficace ». Numéro trois mondial de l’assurance-crédit, Coface, qui a fait son retour en bourse en 2015, a réalisé en 2015 un chiffre d’affaires consolidé de 1489 M EUR, pour un résultat net part du groupe de 126,2 M EUR.
Christine Gilguy
Pour prolonger :
–Aide / Export : A. Bentéjac et P. Gattaz rappellent à N. Dufourcq leurs attentes sur la réforme du crédit export
–Assurance-crédit : la hiérarchie du podium mondial 2015