En annonçant, dans un communiqué de presse du 23 février, « étudier la possibilité de transférer au groupe Bpifrance l’activité de gestion des garanties publiques pour le compte de l’État, aujourd’hui réalisée par Coface », Michel Sapin et Emmanuel Macron, les ministres des Finances et de l’Économie, donnent à nouveau corps au rêve d’une nouvelle banque du commerce extérieur.
D’abord, parce que les deux ministres rappellent que « le gouvernement a engagé dès 2012 le travail de renforcement et de modernisation du dispositif de soutien public aux exportations des entreprises françaises » et que « plusieurs outils de financement des exportations ont ainsi été rénovés, tels que les garanties pour le secteur aéronautique, les garanties de cautions à destination du secteur naval ou l’amélioration de l’accès des PME aux instruments de soutien à l’export ».
Ensuite, parce que le directeur général de Bpifrance, Nicolas Dufourcq, avait lui-même, en juin dernier, parler d’agir en 2015 « à la manière d’une nouvelle banque française du commerce extérieur », en présentant de nouveaux produits. Dans les semaines qui ont suivi, était lancé le crédit acheteur export.
Coface va « engager avec l’État des discussions ».
Enfin, les deux ministres de Bercy rappellent, dans leur communiqué conjoint, que François Hollande a annoncé, le 6 février dernier, « le déploiement, d’ici la fin du premier trimestre, d’une offre de refinancement améliorée des crédits-export de montant important ».
Du côté de Coface, on prend acte de la réflexion engagée par l’État « sur une éventuelle remise en cause de la gestion par la Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur, filiale à 100 % de Coface SA, des garanties publiques à l’exportation », tout en rappelant que l’entreprise « gère depuis 1946 pour le compte de l’État l’activité d’assurance-crédit à l’exportation et perçoit au titre de cette mission, en contrepartie des frais engagés, une rémunération qui s’est élevée en 2014 à 59,9 millions d’euros, soit environ 4 % de son chiffre d’affaires global ».
Coface va donc « engager avec l’État des discussions ». Le temps presse, Bercy envisageant « en cas de décision favorable » d’arrêter « le schéma cible» d’ici la fin de l’année « pour une mise en œuvre rapide ».
F.P