Que fait Bruno Bonnell, que Nicole Bricq avait nommé fédérateur à l’export de la famille de produits « Mieux communiquer » en 2012, mais que l’on n’entend pas s’exprimer depuis des mois sur ce sujet, ni d’ailleurs sur le commerce extérieur ou la stratégie export des NTIC françaises, contrairement à certains de ses homologues des secteurs santé, ville durable ou encore agroalimentaire ? Loin d’être inactif, il met en fait le paquet sur une nouvelle filière industrielle en gestation, la robotique, au cœur de la nouvelle thématique à la mode des « objets connectés » et de « l’industrie du futur ».
Le créateur de Robopolis, une société qui fut pionnière dans les robots de service dans les années 2000, également président du syndicat de ce secteur Syrobo, est ainsi devenu le chef de file du « plan robotique de la nouvelle France industrielle », validé en juillet 2014 par le ministère de l’Economie, de l’industrie et du numérique, qui doit contribuer à hisser la France parmi les cinq leaders mondiaux dans ce secteur.
L’enjeu est loin d’être négligeable : le marché du robot, d’ici 2020, pourrait atteindre 100 milliards d’euros, selon des estimations reprises par la Direction générale des entreprises (DGE) à Bercy. Bruno Bonnell a aussi pris la tête de l’un des deux fonds d’investissements en capital-risque et capital-développement public-privé créés à la suite de l’adoption du plan robot : Robolution Capital, qui a déjà investi 8 millions d’euros dans cinq entreprises (l’autre fonds, dédié aux start-up, est Robot Startup PME).
Bruno Bonnell est aussi en train de pousser le rapprochement d’acteurs jusque là éparpillés par métier ou par branche pour donner plus de force à cette jeune industrie, une stratégie qui semble réussir dans la filière « ville durable » ou la santé. Sous son impulsion, notamment, les deux gros syndicats de la robotique française, le Syrobo qu’il préside et le Symop, qui regroupe des entreprises de la robotique industrielle et qui est rattaché à la FIM (Fédération de la mécanique), sont en train de fusionner. Le service et l’industrie sous une même bannière ? Une petite révolution dans ce secteur. La nouvelle organisation née de cette fusion devrait être effective en mars.
Christine Gilguy
Pour prolonger :
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