Économie
Informations pays
Population (millions, 2020)1 : 28
Capitale : Caracas
Devise : Bolivar vénézuélien
Indicateurs économiques :
Taux de croissance du PIB réel1 : 2021 : -10 % (estim.) ; 2020 : -30 %
Revenu national/hab. en parité de pouvoir d’achat (USD, 2020)2 : N.D.
Source : (1) FMI (2) Banque mondiale.
Conjoncture
Le Venezuela détient les 1res réserves mondiales prouvées de pétrole brut (302,25 Mds de barils, soit 1/5e des réserves mondiales) et les 4es de gaz naturel. Le pays dispose également de vastes ressources minières (or, bauxite, fer, nickel, charbon…) et hydrauliques, ainsi que d’un potentiel agricole important.
Le modèle économique vénézuélien, basé sur une redistribution de la rente pétrolière, repose sur deux piliers : la consommation interne et une forte dépense publique. La croissance, nourrie par les cours élevés du pétrole, a été, jusqu’en 2012, l’une des meilleures d’Amérique latine (un taux de croissance annuel moyen de 5,6% entre 2005 et 2012), mais a pâti, depuis cette date, de l’aggravation des déséquilibres macroéconomiques, du blocage politique, de la chute des cours du pétrole (les exportations pétrolières représentent plus de 95% des ressources en devises du pays), d’un exode massif de sa population (5,4 millions de migrants et réfugiés selon le HCR des Nations Unies à la fin 2020), d’une stratégie de de-risking des banques étrangères à la suite des sanctions internationales (individuelles et financières) et d’un isolement croissant du pays sur la scène internationale, sur fonds de la crise de la COVID 19 depuis le mois de mars 2020.
Conséquence, le pays traverse une profonde crise économique. Les services du FMI prévoient un recul du PIB de 25 % en 2020 et -10 % en 2021, après -35 % en 2019, -19,6 % en 2018 et -15,7 % en 2017. Au total, le PIB vénézuélien baissera (en dollars) de 81,2 % entre 2013 et 2020. En l’absence d’investissement et en raison des effets des sanctions américaines, les capacités de production de la compagnie pétrolière publique PdVSA devraient continuer à se réduire, atteignant 465.000 barils par jour en novembre 2020 contre 2,4 millions b/j en 2013. La production non pétrolière continuera pour sa part d’être fortement affectée par un approvisionnement en énergie très déficient et les restrictions à l’importation imposées par le gouvernement.
Par ailleurs, les tensions inflationnistes restent fortes même si elles décélèrent en 2020. Selon les prévisions du FMI, l’inflation pourrait atteindre 6.500 % en 2020, alors que la hausse des prix a atteint 130.000 % en 2018. Cette décélération de l’inflation s’explique par la politique monétaire devenue restrictive (hausse du taux de réserve obligatoire, décélération des émissions monétaires en valeur réelle), la baisse de la consommation des ménages (alimentée en partie par les remises d’expatriés, estimées à 3,7 Mds USD en 2019, et qui devraient cependant être réduites de moitié en 2020 du fait de la pandémie) et la dollarisation de l’économie estimée à plus de la moitié des transactions.
Après le rebond de 8% sur un an en 2019/2018, les échanges commerciaux entre la France et le Venezuela sont en baisse de 10% en 2020 (g.a) pour atteindre 85,5 MEUR. Le commerce bilatéral est porté par les importations françaises (69 MEUR), bien qu’en baisse de 9%, tandis que les exportations, dont le montant représente à peine plus du quart des importations, poursuivent un repli plus important cette année (-19%) à 16,8 MEUR. En conséquence, le solde commercial français est déficitaire pour la troisième année consécutive en 2020 (-51 MEUR) alors qu’il était traditionnellement en faveur de la France.
Commerce extérieur
Population (millions, 2024)1 : 26,46
Taux de croissance du PIB réel1 : 2025 (estim.) : 3 % ; 2024 : 3,1 %
Revenu national/hab. en parité de pouvoir d’achat (USD, 2023)2 : N.D.
Échanges de marchandises (2023, Md USD, évolution sur 2022)3 :
Export : 7,8 (+62,5 %)
Import : 10,9 (+7,92 %)
Exportations françaises 20234 : 0,033 Md EUR, -13,16 %
Indice de perception de la corruption5 : 177/180
Sources : 1. FMI. 2. Banque mondiale. 3. OMC.
4. Douanes françaises. 5. Transparency international.
Risques et paiements
La Rédaction du Moci a réuni un ensemble de notes, scores et paramètres d’évaluation couvrant d’une part le risque macro-économiques associés à un pays, d’autre part la solvabilité générale des entreprises de chaque pays.
A ces indicateurs de solvabilité sont associés les environnements et procédures associées aux démarches de recouvrement pouvant être réalisées dans chaque pays.
Enfin, un expert du Moci a rédigé une note de synthèse associée à cet environnement risque pour la plupart des pays du globe.
Appréciation du crédit manager Moci
Risque pays : très élevé
Risque client : très élevé
Notes de risque pays
OCDE : 7/7 (octobre 2024)
Allianz Trade : D4, risque de court terme élevé (octobre 2024)
Coface : pays E ; environnement des affaires E (octobre 2024)
Credendo : court terme : 7/7 ; commercial : G ; risque de transfert : 7/7 (décembre 2024)
Atradius : 10/10 (octobre 2024).
Obtenir des renseignements de notoriété sur l’acheteur
Obtenir des informations sur les entreprises vénézuéliennes est très difficile, celles-ci manquant totalement de transparence. Ne pas s’attendre à des données fiables. Se rapprocher des milieux d’affaires et institutionnels français et européens et des autres fournisseurs.
Moyens de paiement
Monnaie locale
Le bolivar souverain (VES).
Aucune donnée sérieuse à ce jour, le marché des changes étant plutôt un marché parallèle.
Comme pour celle du Salvador, la monnaie du Venezuela est un véritable casse-tête.
Le bolivar souverain a remplacé le bolivar fuerte le 24 août 2018, mais sa dévaluation continue (un an après son entrée en vigueur, il avait perdu 99,97 % de sa valeur !). D’où une nouvelle réforme monétaire en octobre 2021, le gouvernement a remplacé le Bolivar souverain par le Bolivar numérique. Au 1er octobre, le billet d’un million de bolivars qui valait 0,0002 centime d’euros devient un seul nouveau bolivar…
Nous préférons nous abstenir de toute cotation.
Meilleures monnaies de facturation des échanges
Compte tenu des très mauvaises relations avec les États-Unis et des sanctions américaines, privilégier l’euro.
Conseillés
Crédit documentaire irrévocable et confirmé. Mais attention, les crédits documentaires sont de plus en plus difficiles à obtenir compte tenu du chaos dans lequel s’enfonce le pays et de toute façon, les possibilités de confirmation (si on en trouve) seront très réduites et très coûteuses.
Déconseillés
Tous les autres.
Conditions de paiement
Délais de paiement habituels
Insister pour obtenir un paiement d’avance et/ou offshore (au niveau mondial, 70 % à 80 % des transactions internationales avec ce pays). Le pays s’achemine vers la faillite, voir plus loin. Donc, compte tenu des difficultés pour sécuriser les créances, ne plus accorder de délais de paiement.
Risques de retards de paiement
Très élevés si les transactions ne sont pas sécurisées. Les retards peuvent aller d’un à plusieurs mois, voire plusieurs années. Hélas de nombreuses entreprises françaises peuvent en témoigner. C’est le cas plus particulièrement pour les transactions avec l’État et le secteur pétrolier.
Acomptes à la commande
Demander des acomptes à la commande est recommandé, selon le montant en jeu.
Garanties bancaires locales
On peut obtenir des garanties bancaires classiques, mais elles sont souvent très onéreuses.
Tribunal compétent en cas de litige
• Éviter absolument les tribunaux locaux (à préciser dans le contrat).
• Pour les montants élevés, choisir plutôt une cour d’arbitrage de la Chambre de commerce internationale (ICC).
• Sinon, essayer un accord amiable.
Le conseil du crédit manager
Pour ceux qui douteraient encore, les notes de l’OCDE et des principaux assureurs-crédit, ainsi que le classement de Transparency International se passent de tous commentaires : le Venezuela reste l’un des plus mauvais risques pour les exportateurs. Outre le fait que le Vénézuéla subit de lourdes sanctions américaines et européennes – la réélection contestée de Maduro en 2024 n’est toujours pas reconnue par de nombreux pays-, plusieurs facteurs de risque sérieux doivent être à nouveau soulignés : la fragilité de la trésorerie des entreprises vénézuéliennes ; la note maximum de risque de non-transfert (7 sur une échelle de 7, selon Credendo), à l’origine de nombreux retards de paiement, les importateurs ayant de plus en plus de difficultés pour obtenir des devises. Toujours selon Credendo, la note de risque commercial maximum, G sur une échelle de A à G, ne peut qu’inciter à la plus grande prudence.
Notons également une certaine lourdeur administrative dans les banques locales, pour les opérations de crédit documentaire ou de délivrance de garanties. Le risque pays est également élevé, avec une grande instabilité politique. Le bras de fer entre l’actuel président Maduro, très fortement contesté, et l’opposition n’a fait que détériorer un peu plus la situation économique déjà très fragilisée par la volatilité des cours du pétrole mais aussi de sa production, qui a tari la manne financière. Le durcissement de la position des États-Unis envers le Venezuela à partir de 2015 n’a fait qu’aggraver la situation. Le Vénézuela a vu sa production pétrolière s’effondrer et avec elle une très large partie de ses revenus. Le pays et sa population vivent depuis plusieurs années au rythme des pénuries et coupures d’eau et d’électricité.
La plus grande prudence s’impose dans les transactions commerciales. Comme le résumait parfaitement une phrase extraite d’une présentation de ce pays sur le site du Trésor français, « d’approche difficile, ce marché reste ouvert aux entreprises françaises de toutes tailles mais possédant une solide expérience de l’exportation, notamment en matière de gestion du risque financier. » Les entreprises exportant vers ce pays imposent de plus en plus le paiement d’avance. À noter que si les exportations françaises ont progressé ces dernières années vers le Venezuela, les impayés aussi… On constate plus particulièrement des retards importants, souvent de plusieurs mois, dans le secteur public et dans le secteur pétrolier. Ce n’est pas faute d’avoir été prévenus par les banques et les assureurs-crédits, qui ont tiré la sonnette d’alarme… D’ailleurs il est de plus en plus difficile de trouver des assureurs-crédits ouverts sur ce pays.
Mobilité
Contacts
Les acteurs publics
Service économique régional de la DG Trésor
SE de Caracas
Tél. : +58 212 909 65 65
https://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/NotreEquipe/VE
Les acteurs privés
CCI France Venezuela
Localisation : Caracas
Esquina Calle Mucuchies con California –
Edificio Jimmy
Piso 1 Oficina 7
Las Mercedes, Caracas 1060A
Tél. : (+58 212) 9937 152
[email protected]
http://www.cciavf.com.ve/fr
Salveo
Localisation : Caracas
[email protected]
https://salveo.international
Logistique & Douane
La Banque mondiale a annoncé en septembre 2021 l’arrêt de la publication Doing Business. Nous rappelons ici les dernières évaluations disponibles. Dans le classement « Doing Business 2020 », le Venezuela était classé au 188e rang mondial (-1 place par rapport à 2019) pour la performance du commerce transfrontalier. Sont mesurés dans cette rubrique les délais et les coûts (hors droits de douane) associés à trois catégories de procédures : respect des exigences en matière de documentation, respect des procédures de commerce transfrontalier et transport intérieur. Les délais sont fournis en nombre d’heures et les coûts en dollars US. Le transport intérieur n’est toutefois pas intégré dans la note finale.
• À l’export : respect des procédures de commerce transfrontalier (N.C.) ; respect des exigences en matière de documentation (N.C.).
• À l’import : respect des procédures de commerce transfrontalier (N.C.) ; respect des exigences en matière de documentation (N.C.).
Actualités : Venezuela
Réseau : 287 nouveaux conseillers du commerce extérieur en France et dans 85 pays
Plusieurs centaines Conseillers et conseillères du commerce extérieur de la France (CCE), ont été renouvelé(e)s ou nommé(e)s pour un mandat...
Risques export : les devises les plus exposées à une crise de change en 2024, selon Allianz Trade
Dans son dernier bulletin*, le département de la Recherche d’Allianz Trade publie une analyse des pays émergents risquant des dépréciations...
Risques pays : un calendrier électoral chargé pour 50 % de la population mondiale
C’est l'un des indicateurs les plus cités et commentés par les analystes des risques pays et prévisionnistes des marchés en...