Économie
Informations pays
Population (millions, 2020)1 : 3,4
Capitale : Oulan-Bator
Devise : Tugrik
Indicateurs économiques
Taux de croissance du PIB réel1 : 2021 : 5 % (estim.) ; 2020 : -5,3 %
Revenu national/hab. en parité de pouvoir d’achat (USD, 2020)2 : 10 930
Source : (1) FMI (2) Banque mondiale.
Conjoncture
Petite économie ouverte et enclavée, la Mongolie demeure subordonnée à la très forte corrélation de son cycle économique à celui des matières premières et de la Chine, son principal débouché, qui absorbe 90 % des exportations mongoles en 2019. Les exportations de produits miniers comptent, selon les années, entre 70% à 90% de ses exportations totales. Le pays a été durement affecté par la chute du cours des matières premières comme par le ralentissement de la croissance chinoise. Les dirigeants mongols ont alors mené une politique contra-cyclique, ayant pour conséquence un creusement du niveau de la dette publique, une détérioration du solde de la balance des paiements courants et induit une forte dégradation de la qualité des actifs des banques. Le déficit budgétaire important et la dépréciation de la monnaie avaient ainsi porté la dette publique à près de 90% du PIB fin 2016 selon le FMI, rapportée à 70% en 2019. Face à une crise de liquidité susceptible de compromettre sa solvabilité, la Mongolie a dû recourir à l’aide internationale et en particulier au FMI, sous l’égide duquel a été mis en place en mai 2017 un programme dit de mécanisme élargi de crédit (MEDC) de 5,5 Mds USD (environ 50% de son PIB), assorti d’une large part concessionnelle financée notamment par des bailleurs multilatéraux ainsi que par le Japon et la Corée du Sud. Le programme est arrivé à échéance en mai 2020, sans avoir été mené à son terme en raison de l’incapacité du gouvernement de mener à bien une recapitalisation suffisante du secteur bancaire (bien que ce chantier reste une priorité pour le gouvernement de Mongolie).
Alors que la trajectoire de croissance de la Mongolie était caractérisée ces dernières années par une croissance soutenue du PIB (5,1 en 2017 ; 7,2% en 2018 et 5,1% en 2019), la pandémie mondiale de COVID-19 a mis un arrêt temporaire à cette dernière, en raison principalement de la contraction de la demande chinoise en produits minéraux et des mesures de prévention internes ayant affecté la production industrielle et les services. Les principales Institutions financières internationales présentes en Mongolie envisagent une contraction du PIB pour l’année 2020 (-2,6% selon la Banque asiatique de développement ; -5% selon le Fonds monétaire international). Toutefois, l’ensemble des banques internationales envisagent un rebond de la croissance à plus de 5% en 2021, portée par la consommation privée et un rebond d’investissements nationaux et internationaux à destination des secteurs miniers et manufacturiers.
Après avoir été placée sur la liste grise du GAFI lors de la session plénière d’octobre 2019, la Mongolie est sortie de la liste des pays présentant un régime déficient en termes de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme lors de l’assemblée plénière qui s’est tenue à Paris entre le 21 et 23 octobre 2020. L’Union européenne a pris acte de cette décision et a annoncé qu’elle enclencherait le processus visant à faire sortir la Mongolie de sa liste des pays tiers à haut risque dont le dispositif de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme présente des carences stratégiques (5e directive anti-blanchiment). La Commission a aussi annoncé le 7 octobre 2020 avoir retiré la Mongolie de sa liste noire des juridictions fiscales non-coopératives.
Le décollage de l’économie mongole au tournant des années 2010 avait soutenu le développement du commerce franco-mongol avec un volume d’échanges multiplié par six entre 2003 (8,3 M €) et 2011 (52,4 M €), année où la Mongolie avait enregistré le taux de croissance du PIB le plus élevé de son histoire (+17,5%). La situation économique s’est ensuite dégradée, la croissance du PIB mongol et les échanges bilatéraux avec la France ont corrélativement diminués (atteignant 11 M€ en 2016). Cependant, après plusieurs années de baisse, le commerce franco-mongol est reparti nettement à la hausse pour atteindre en 2018 un volume d’échange de 29 M€. En 2019, la France est le 14ème pays fournisseur de la Mongolie et son 15ème client. Les échanges commerciaux de la France avec la Mongolie demeurent structurellement excédentaires (+ 32,2 M €). Ils s’élèvent à 42,4 millions d’euros : 37,3 M € d’exportations vers la Mongolie, pour 5,1 M € d’importations de produits mongols. Les ventes de produits français sont très diversifiées et présentent une forte marge de progression possible, alors que nos achats de produits mongols, cachemire pour l’essentiel, ne sont pas amenés à croître significativement, faute d’offre de produits d’exportation hors secteur minier. Parmi les « Troisièmes voisins » de la Mongolie, la France présente la particularité d’être à la fois un partenaire d’échanges commerciaux et un investisseur important.
La présence française en Mongolie s’appuie sur environ 100 ressortissants et une vingtaine d’entreprises françaises. Le dispositif de soutien aux entreprises en Mongolie tend à se renforcer et à se structurer. La Direction Générale du Trésor dispose depuis 2012 d’un Service économique au sein de l’Ambassade de France à Oulan-Bator. La Chambre de commerce et d’industrie franco-mongole (CCIFM) a été créée début 2014. La CCIFM a vocation à représenter tous les intérêts commerciaux français ainsi que ceux des principaux groupes mongols partenaires de la France, à animer et enrichir les courants d’affaires entre les deux pays. Elle offre des prestations aux entreprises (participation aux salons, organisation de missions individualisées, rencontres acheteurs, B2B…). N’ayant pas de bureau en Mongolie, Business France Chine a signé avec la CCIFM une convention de coopération en mars 2016 afin de favoriser l’accompagnement des entreprises françaises sur le marché mongol. L’Ecole française d’Oulan-Bator, créée en 2013 et homologuée par l’Agence pour l’enseignement du français à l’étranger, offre à la communauté d’affaires une possibilité de scolarisation pour les enfants du primaire. L’Alliance française de Mongolie contribue à la promotion de la culture française à travers l’organisation d’évènements et joue un rôle actif pour la formation de francophones dans les secteurs prioritaires de la coopération économique bilatérale.
Commerce extérieur
Échanges de marchandises (2020, Md USD, évolution sur 2019)3 :
Export : 7,576 (-0,57 %)
Import : 5,294 (-13,6 %)
Cinq premiers fournisseurs (avec part de marché)3 :
1 – Chine 33,2 %
2 – Russie 28,2 %
3 – Japon 9,6 %
4 – Union européenne 9,1 %
5 – États-Unis 4,7 %
Exportations françaises 20204 : 0,019 Md USD, -18,71 %
Source : 3. OMC. 4. IHS Markit.
Risques et paiements
La Rédaction du Moci a réuni un ensemble de notes, scores et paramètres d’évaluation couvrant d’une part le risque macro-économiques associés à un pays, d’autre part la solvabilité générale des entreprises de chaque pays.
A ces indicateurs de solvabilité sont associés les environnements et procédures associées aux démarches de recouvrement pouvant être réalisées dans chaque pays.
Enfin, un expert du Moci a rédigé une note de synthèse associée à cet environnement risque pour la plupart des pays du globe.
Appréciation du crédit manager Moci
Risque pays : mauvais
Risque client : mauvais
Notes de risque pays
OCDE : 7/7 (octobre 2021)
Euler Hermes : D3, risque de court terme significatif (octobre 2021)
Coface : pays D ; environnement des affaires C (octobre 2021)
Credendo : court terme : 4/7 ; commercial : E ; risque de transfert : 7/7 (octobre 2021)
Atradius : 6/10 négatif (octobre 2021).
Environnement des affaires
Indice de perception de la corruption (2) : 111/180
Sources : (2) Transparency International.
Obtenir des renseignements de notoriété sur l’acheteur
Une tâche quasiment impossible. À ce jour, il n’existe aucune entité locale fournissant des informations économiques sur les entreprises. Se rapprocher des institutionnels et milieux d’affaires européens et français implantés localement, et également des autres fournisseurs.
Moyens de paiement
Monnaie locale
Tugrik mongol (MNT). Non convertible.
Taux de change au 8 octobre 2021 :
1 EUR = 3028,01 MNT
1 MNT = 0,00033 EUR
1 USD = 2620,00 MNT
1 MNT = 0,00038 USD.
Meilleures monnaies de facturation des échanges
Le dollar américain (USD), l’euro (EUR).
Conseillés
Virement bancaire. Les principales banques mongoles adhèrent au réseau swift. Localement, la majorité des transactions est en cash… Jusqu’à très récemment, les crédits documentaires étaient assez difficiles à obtenir compte tenu de la faiblesse du système bancaire mongole. La Trade and Development Bank est la plus avancée en matière d’opérations à l’international. On trouve sur son site les conditions financières des différents produits, LC, garanties bancaires, etc.
Déconseillés
Tous les autres.
Conditions de paiement
Délais de paiement habituels
Essentiellement paiement d’avance, le plus souvent offshore. Sinon, crédit documentaire à vue.
Risques de retards de paiement
Élevés si transaction non sécurisée, essentiellement à cause de l’insuffisance de devises fortes.
Acomptes à la commande
Très fortement recommandé si l’on ne peut obtenir 100% de paiement d’avance.
Garanties bancaires locales
Tous les types de garanties de marché sont disponibles. Exemple de coûts standard à la Trade and Development Bank (TDBM) en 2021 (source www.tdbm.mn/en) : émission 0,2 %, avec un minimum de 150 USD ; modification ou main levée : 50 USD.
Tribunal compétent en cas de litige
En théorie, les contrats (surtout s’ils sont avec des entités publiques) doivent être soumis au droit mongol et les tribunaux locaux sont supposés être les seuls compétents. Mais le code civil mongol est assez incomplet et les tribunaux lents et très administratifs.
La Mongolie a ratifié la Convention de New York sur l’arbitrage international.
Privilégier une action devant une cour d’arbitrage étrangère mais surtout, avant toute action, privilégier une transaction extrajudiciaire.
Classement Banque mondiale, règlement insolvabilité, 2020 : 150/190.
Le conseil du crédit manager
Deux des plus importantes banques mongoles ont fait défaut fin 2013 et début 2014, ce qui a laissé un mauvais souvenir à leurs consœurs étrangères. Même si la Banque centrale a réagi très rapidement, cela a néanmoins illustré la faiblesse du système bancaire local dans ce pays par ailleurs prometteur… Le fait que le financement court terme des entreprises soit quasi inexistant et l’impossibilité d’avoir accès à des informations fiables sur les entreprises locales doivent inciter à la plus grande prudence. Noter également que le risque de non-transfert est toujours au niveau le plus élevé de 7/7 chez Credendo. Sécuriser au maximum les opérations.
Mobilité
Contacts
Logistique & Douane
La Banque mondiale a annoncé en septembre 2021 l’arrêt de la publication Doing Business. Nous rappelons ici les dernières évaluations disponibles. Dans le classement « Doing Business 2020 », la Mongolie était classée au 143e rang mondial (-26 places par rapport à 2019) pour la performance du commerce transfrontalier. Sont mesurés dans cette rubrique les délais et les coûts (hors droits de douane) associés à trois catégories de procédures : respect des exigences en matière de documentation, respect des procédures de commerce transfrontalier et transport intérieur. Les délais sont fournis en nombre d’heures et les coûts en dollars US. Le transport intérieur n’est toutefois pas intégré dans la note finale.
• À l’export : respect des procédures de commerce transfrontalier (durée 134 h. ; coût 225 USD) ; respect des exigences en matière de documentation (168 h. ; 64 USD).
• À l’import : respect des procédures de commerce transfrontalier (durée 48 h. ; coût 210 USD) ; respect des exigences en matière de documentation (115 h. ; 83 USD).
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