Consulter l’avis risque et recouvrement d’Allianz Trade pour ce pays : https://www.lemoci.com/pages-posts/analyse-des-risques-par-pays-allianz-trade/maroc/
Économie
Les chiffres clés
Population (millions, 2020)1 : 36
Capitale : Rabat
Devise : Dirham marocain (MAD)
Décalage horaire avec la France : +1 h en été, jusqu’au début du Ramadan, ensuite – 2 h ; – 2 h en hiver.
Climat : Tempéré et chaud.
À Rabat
• Température moyenne la plus basse en janvier : 13°C.
• Température moyenne la plus élevée en juillet : 26°C.
À Casablanca
• Température moyenne la plus basse en janvier : 6°C.
• Température moyenne la plus élevée en juillet : 27°C.
Indicateurs économiques :
Taux de croissance du PIB réel1 : 2021: 4,5 % (estim.) ; 2020 : -7 %
Revenu national/hab. en parité de pouvoir d’achat (USD, 2020)2 : 7 190
Sources : (1) FMI (2) Banque mondiale.
Conjoncture
En raison d’un confinement drastique dans les 1ers mois de la pandémie et de sa dépendance à des facteurs exogènes (pluviométrie, croissance européenne, insertion dans les chaînes de valeur mondiales), le PIB marocain devrait se contracter de 7,2 % sur l’année 2020 selon le FMI. L’économie marocaine s’était contractée de 8,7 % au T3 2020 (contre -14,9 % un trimestre plus tôt). Plusieurs facteurs aggravants se sont superposés au fort ralentissement de la majeure partie de l’activité économique pendant le confinement (80 jours) : la sensibilité de l’économie marocaine à la demande européenne (moteur des principaux écosystèmes industriels marocains) et la sécheresse persistante, ayant plus que divisé par deux les rendements céréaliers (repli du PIB agricole escompté à –5,0 %).
Les répercussions sociales de la crise ont dans l’immédiat été contenues grâce à des mesures d’urgence fortes, qui ont consisté à : 1) soulager la trésorerie des entreprises (création d’une nouvelle garantie publique (Damane Oxygène dont 47 000 entreprises ont bénéficié, moratoire sur les échéances des crédits, report des charges fiscales et sociales) ; 2) limiter la baisse des revenus des salariés par la mise en œuvre d’une nouvelle indemnité chômage forfaitaire de 2000 MAD/mois ; 3) subvenir aux besoins des 4,3 millions de foyers les plus précaires (vivant du travail informel) via une aide de subsistance de 800 à 1 200 MAD/mois selon la taille du ménage (cette mesure n’est plus en vigueur). La mise en œuvre de ces mécanismes d’urgence illustre une bonne gestion institutionnelle de la crise, dont l’impact social demeure toutefois nécessairement important. Il s’illustre notamment par une nette augmentation du chômage des jeunes (touchant 32,3 % de la population au T3 2020 contre 26,7 % un an auparavant) et une progression annoncée de la pauvreté (un million de personnes pauvres et vulnérables s’ajouteront aux deux millions préexistants).
Bien que le coût de ces mesures exceptionnelles ait essentiellement été absorbé par le Fonds spécial de Gestion de la Pandémie mis en place au début de la crise, le déficit budgétaire et la dette du Trésor devraient augmenter à respectivement 7,7 % et 76,1 % du PIB (FMI). Le Fonds spécial, qui a récolté plus de 33 Md MAD via la contribution du budget de l’Etat (pour le tiers) et des dons des entreprises et institutions publiques et de la population, a pu absorber 24,7 Md MAD de dépenses exceptionnelles liées à la crise (financement des mesures d’urgence et augmentation des capacités du ministère de la Santé). Toutefois, la diminution des recettes fiscales devrait entraîner une augmentation du déficit budgétaire à 7,7 % du PIB (+ 3,6 pts par rapport à 2019) et de la dette du Trésor à 76,1 % du PIB (+ 10 pts). Fort de ce constat, l’agence de notation Fitch Rating a révisé à la baisse la note du Maroc en octobre 2020 (passant de BBB- à BB+ et perdant ainsi son Investment Grade). Cela n’a pas entraîné de conséquences négatives sur les emprunts à l’international du Royaume.
Les conséquences de la crise sur les équilibres extérieurs ont pu être atténuées par le tirage de l’intégralité de la Ligne de Précaution et de Liquidité accordée par le FMI et les dernières sorties du Trésor marocain sur les marchés financiers internationaux. Structurellement, le Maroc enregistre un déficit commercial élevé (18,5 % du PIB en 2019), en partie compensé par les recettes issues du tourisme et les transferts de fonds des Marocains résidant à l’étranger (MRE) (déficit courant de 4,1 % du PIB en 2019), qui constituent, avec les recettes des exportations, les principales rentrées de devise du Royaume. Or, la crise a certes entraîné un recul des importations de 16,6 % sur les dix premiers mois de l’année, mais également une diminution de 10,1 % des exportations et de 60,3 % des recettes touristiques (les transferts des MRE sont stables). En conséquence, le déficit courant devrait s’élever à 6,9 % du PIB fin 2020. Pour anticiper l’éventualité d’une crise de liquidité externe, le Trésor marocain avait appelé en avril 2020 l’intégralité de la Ligne de Précaution et de Liquidité (3 Md USD) que le FMI lui octroie depuis 2012. Il a bénéficié en outre du soutien d’urgence des principaux bailleurs internationaux (100 M EUR octroyés par l’AFD, 150 M EUR par l’UE, 275 M USD par la Banque Mondiale). Les réserves de change du Royaume ont par ailleurs été confortées par les dernières sorties du Trésor sur les marchés financiers internationaux (24 septembre et 8 décembre), où le Maroc a levé 1 Md EUR puis 3 Md USD. Les réserves représentent désormais un matelas confortable de 7 mois d’importations.
Source : https://www.tresor.economie.gouv.fr
Commerce extérieur
Échanges de marchandises (2020, Md USD, évolution sur 2019)3 :
Export : 27,159 (-7%)
Import : 43,831 (-14 %)
Cinq premiers fournisseurs (avec part de marché)3 :
1 – Union européenne 51,4 %
2 – Chine 10,1 %
3 – États-Unis 7,4 %
4 – Turquie 5,2 %
5 – Russie 2,7 %
Exportations françaises 20204 : 4,682 Md USD, -13,08 %
Sources : 3. OMC. 4. IHS Markit.
Risques et paiements
La Rédaction du Moci a réuni un ensemble de notes, scores et paramètres d’évaluation couvrant d’une part le risque macro-économiques associés à un pays, d’autre part la solvabilité générale des entreprises de chaque pays.
A ces indicateurs de solvabilité sont associés les environnements et procédures associées aux démarches de recouvrement pouvant être réalisées dans chaque pays.
Enfin, un expert du Moci a rédigé une note de synthèse associée à cet environnement risque pour la plupart des pays du globe.
Appréciation du credit manager Moci
Risque pays : moyen, mais à surveiller très attentivement
Risque client : élevé
Notes de risque pays
OCDE : 3/7 (octobre 2021)
Euler Hermes : B3, risque de court terme significatif (octobre 2021)
Coface : pays B ; environnement des affaires A4 (octobre 2021)
Credendo : court terme : 2/7 ; commercial : E ; risque de transfert : 4/7 (octobre 2021)
Atradius : 5/10 positif (octobre 2021).
Environnement des affaires :
Indice de perception de la corruption (4) : 86/180
Sources : (4) Transparency international.
Obtenir des renseignements de notoriété sur l’acheteur
Notre diagnostic ne change pas, malheureusement. Certains observateurs se réjouissent que le nombre de bilans disponibles soit en hausse. Oui, mais hélas, le fort poids de l’informel continue à peser lourdement sur leur fiabilité, une faiblesse que dénonce le patronat marocain lui-même (troisième menace exprimée, après les délais de paiement et la concurrence déloyale, dans le Baromètre de conjoncture publié en avril 2016 par la Confédération générale des entreprises du Maroc).
Soyons un peu réalistes : il y a près de vingt ans déjà, dans le journal marocain L’Économiste du 26 septembre 2003, on pouvait lire : « La consultation des bilans au Registre de commerce ? Ils ne sont jamais déposés à temps. Et encore faut-il s’assurer de leur sincérité. Du coup, les PME font comme elles peuvent : recoupement d’infos auprès des banques, renseignement discret sur la réputation des dirigeants, etc. ». La situation ne s’est, hélas, pas vraiment améliorée depuis…
Quelques sources locales :
Eulerhermes Acmar, affilié au groupe Euler Hermes, source très utilisée par les entreprises marocaines.
www.ma.eulerhermes.com/fr
Tél. : +212 22 39 84 12
Inforisk, sa
Publie des études intéressantes sur les délais de paiement et les défaillances d’entreprises au Maroc.
43, Boulevard d’Anfa
20 000 Casablanca
Tel. : (+212) 05 22 42 90 87
Fax : (+212) 05 22 27 64 16
E-mail : [email protected]
Site Internet : http://www.inforisk.ma
Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc
15, avenue Mers-Sultan
20130 Casablanca, Maroc
Tél. : +212 5 22 20 90 90
ou +212 5 22 20 01 30
http://www.cfcim.org/
[email protected]
Et pour les informations de base, on peut essayer les principaux acteurs présents en France sur le marché de l’information sur les entreprises : Altares, Ellisphere, Intersud…
Moyens de paiement
Monnaie locale
Le dirham marocain (Moroccan Dirham – MAD). Convertible.
Taux de change au 14 octobre 2021 :
1 MAD = 0,09456 EUR
1 EUR = 10,4139 MAD
Bon à savoir
L’Office des banques a donné aux banques une délégation générale pour l’exécution des transferts de devises. La seule contrainte qui pèse sur l’importateur est l’obligation de domicilier ses opérations d’importation auprès d’une banque de droit marocain et de souscrire un engagement d’importation sur le formulaire intitulé « Engagement d’importation, Licence d’importation, Déclaration préalable d’importation ».
Meilleures monnaies de facturation des échanges
L’euro (EUR) majoritairement et le dollar (USD).
Conseillés
Selon le montant de la transaction et l’ancienneté de la relation commerciale, virement Swift, éventuellement sécurisé soit par une lettre de crédit standby (SBLC, de plus en plus pratiquée par les banques marocaines), soit par une couverture d’assurance-crédit ; sinon, crédit documentaire éventuellement confirmé.
Déconseillés
Tous les autres et particulièrement la remise documentaire : il existe un risque élevé de retard de paiement et/ou d’enlèvement des marchandises sans les documents. À n’utiliser que si elle fait l’objet d’une traite avalisée par une banque locale de premier rang ou si l’opération fait l’objet d’une couverture d’assurance-crédit.
Conditions de paiement
Délais de paiement habituels
Avant d’évoquer les délais moyens accordés parlons d’entrée du délai moyen réel.
Le thème des délais de paiement au Maroc est un vrai roman-feuilleton, mais la situation ne fait que se dégrader. Fin juillet 2021, selon le Directeur d’Inforisk, 38 % des entreprises marocaines affichaient un retard de paiement d’au moins 90 jours. Un mois plus tôt, selon la même source, « les derniers chiffres connus jusqu’ici montrent que les TPE ont un délai client de 220 jours, les PME de 113 jours, et les AGE (grandes entreprises) de 80 jours ».
Il y a quelques années, comme le disait le directeur des Engagements chez Euler Hermes Acmar, c’était surtout « par atavisme culturel et par attentisme, il est récurrent de retarder le règlement des fournisseurs, même si la trésorerie de l’entreprise est saine ». Et les fournisseurs ne se plaignaient pas trop, « parce que dans un climat économique tendu, les créanciers préfèrent supporter des retards plutôt que de perdre des clients. »
Puis la situation s’est vraiment dégradée. Ce n’était plus le fait que ne pas payer son fournisseur relevait d’un sport national, mais simplement qu’à cause de la crise économique, les entreprises étaient dans l’incapacité de faire face à leurs engagements.
Le Gouvernement a alors tenté de stopper l’hémorragie en mettant en place des structures calquées sur le modèle français : législation sur les délais de paiement, Observatoire des délais de paiement, etc… Ces dernières années, la presse marocaine s’est fait l’écho de l’échec de ces mesures. Citons au hasard, un dossier spécial de l’Économiste : « Délais de paiement : La situation empire ». Et le
1er mars 2019, sur le site d’H24 info : « Délais de paiement : l’éternel casse-tête ». Si la loi fixe les délais à 60 et 90 jours, la pratique révèle un constat effarant : « seules 11 % des entreprises respectent les délais de paiement réglementaires », soulignait amèrement Mohamed Kettani, P-dg d’Attijariwafa Bank.
En théorie, localement, les délais standards accordés vont de 30 à 90 jours, mais la situation s’est dégradée ces dernières années, surtout au niveau des grands donneurs d’ordres, et en dépit des nombreux textes tendant à réglementer ces pratiques plus que discutables.
Pour ne citer que les plus importants, notons tout d’abord la Loi 32.10 relative aux délais de paiement entrée en vigueur en novembre 2012. Inspirée de la loi LME française, elle prévoit un délai maximum de 60 jours à compter de la date de livraison. Pour des délais supérieurs, un protocole d’accord doit être signé avec le client, sans pour autant que ce délai ne dépasse 90 jours.
Mais depuis, une nouvelle disposition a été adoptée introduisant des dérogations supérieures dans certains secteurs. Un amendement de la loi 49-15 prévoit en effet que les branches professionnelles qui souhaitent appliquer des délais de paiement supérieurs à 90 jours en raison des spécificités de leur secteur, doivent signer un accord préalable dans ce sens. Cette dérogation a été consentie en faveur de certains opérateurs économiques qui réalisent des transactions dont l’échéance de paiement peut dépasser parfois six mois.
Important : pour les transactions internationales, ne pas dépasser 60 jours, et elles doivent être sécurisées bien évidemment. C’est à ce prix que la courbe des incidents de paiements constatée par les assureurs-crédits avait nettement diminué ces derniers mois. Mais l’attention des exportateurs français semble s’être relâchée car sur le terrain, les retards de paiement repartent à la hausse.
Risques de retards de paiement
Certaines des données ci-après sont issues d’informations recueillies avant la pandémie de Covid-19. Suite à celle-ci, on a constaté dans la quasi-totalité des pays de nombreux retards de paiement, 15 à 30 jours minimum, selon les premières estimations.
On a vu plus haut le constat sans appel d’Inforisk. Un an plus tôt, le Directeur des études de cet organisme écrivait : « on partait sur des délais déjà très élevés avant la crise, avec 202 jours pour les TPE, 113 pour les PME. La crise a accentué ces délais de paiement, c’est-à-dire que 50 à 60 jours additionnels sont venus se rajouter aux délais initiaux ».
Pour rappel, dans sa dernière enquête sur les délais de paiement au Maroc publiée le 13 juin 2019, la Coface constatait déjà l’échec de la nouvelle législation sur les paiements : plutôt que de diminuer, les délais s’étaient encore allongés pour atteindre 99 jours, contre 82 en 2016… 84 % des entreprises ayant répondu à cette enquête indiquaient des délais moyens dépassant les 60 jours, les délais dépassant même les 90 jours pour plus de 60 % de cet échantillon. Ces résultats suggèrent que plus de la moitié des entreprises ne respecte pas le délai légal maximum fixé entre 60 et 90 jours.
Près de la moitié des entreprises interrogées ont constaté des délais de paiement maximaux supérieurs à 180 jours, suggérant que la pratique au Maroc reste marquée par des délais de paiements ultra-longs.
Dans son étude sur l’évolution du BFR dans le monde, publiée fin juillet 2021, Euler Hermes indique pour le Maroc, en 2020, un DSO (Days Sales Outstanding) moyen de 79 jours, qui serait en baisse, ce qui nous surprend quelque peu quand on analyse les études sur le terrain. Ainsi, les résultats de la 3e édition du baromètre de la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc), sur le premier trimestre 2021, indiquant une hausse du délai de paiement moyen de 53 jours.
Point positif, soulignons une amélioration dans le délai de paiement du secteur public. On serait passé de 60 à 40 jours en moyenne.
Selon la loi marocaine, les entreprises sont dans l’obligation d’appliquer des pénalités de retard aux clients ayant dépassé la date d’échéance convenue. Ce taux de pénalité a depuis été fixé par défaut à 10 % et, s’il figure dans les conditions générales de vente (CGV), il est calculé sur la base du taux minimum de la Bank Al Maghrib, augmenté de 7 points. Un nouveau décret est entré en vigueur fin février 2021 prévoyant des amendes en plus des pénalités.
Comme on l’a vu plus haut, les délais sont rarement respectés si l’opération n’est pas sécurisée. C’est le cas pour les transactions prévues sur la base d’un transfert simple non garanti, ou encore sur la base d’une remise documentaire, technique hélas trop souvent utilisée dans le règlement des importations au Maroc.
Bon à savoir
Selon la législation en vigueur, les importateurs peuvent procéder, après l’entrée effective de la marchandise au Maroc, au règlement d’une importation avant l’échéance fixée par le contrat commercial sur présentation de tout document justifiant l’octroi par le fournisseur étranger, pour tout paiement avant terme, d’une réduction de prix ou escompte dont le taux doit être égal au moins à 3 % de la valeur globale de l’importation.
Acomptes à la commande
Selon la législation en vigueur, les importateurs ont la possibilité de régler des acomptes allant jusqu’à 40 % de la valeur FOB pour l’importation des biens d’équipement d’une valeur dépassant 200 000 MAD, et également de régler par anticipation, dans la limite de la contre-valeur en devises de 200 000 MAD pour certaines importations (pièces de rechange, par exemple). Signalons que les conditions de dérogation à ces deux plafonds peuvent être consultées sur le site de l’Office des changes marocain (www.oc.gov.ma/portal/).
Garanties bancaires locales
Tous les types de garantie sont disponibles au Maroc. Prix et délais varient selon l’établissement bancaire. Le droit des cautions est dans son ensemble assez semblable au droit français. À noter que les lettres de crédit standby sont de plus en plus utilisées au Maroc. Exemple de tarification standard d’une lettre de crédit standby par une banque locale : dossier, 50 MAD ; commission, 2 % l’an, minimum 100 MAD. Ces conditions standards sont susceptibles d’être négociées.
Tribunal compétent en cas de litige et droit applicable
• Attention à la lenteur des tribunaux locaux, due essentiellement à leur manque d’organisation (à l’exception de celui d’Agadir, considéré comme un tribunal modèle) et, pour ce qui concerne celui de Casablanca, lenteur due à son encombrement.
À noter toutefois que les injonctions de paiement à Casablanca peuvent être suivies sur Internet.
• Point positif : le droit commercial marocain est très inspiré du droit français. En 2000, un droit de la transparence tarifaire, calqué sur le nôtre, a été mis en place et est entré en vigueur en 2006. Il existe au Maroc les mêmes sûretés qu’en France : caution, hypothèque, nantissement, etc. Le droit des obligations est très proche du nôtre. Les entreprises locales ont souvent recours aux cautions pour garantir leurs créances.
• L’action en justice au Maroc devra être envisagée avec l’appui d’avocats dont la notoriété est sans faille selon les sources commerciales françaises sur place. Le recours à des avocats de faible compétence et notoriété est souvent la cause des difficultés (allongement excessif des procédures, erreur de stratégie, défense insuffisante du dossier).
Privilégier bien évidemment l’accord amiable, avec l’appui d’un partenaire local. On gagnera du temps et de l’argent. Dans son récent classement sur la complexité du recouvrement, Euler Hermes classe le Maroc 12e sur 50, entre autres à cause de la complexité des actions en justice.
Classement Banque mondiale, règlement insolvabilité, 2020 : 73/190.
Le conseil du credit manager
Comme on a pu le voir dans cette fiche, rien de neuf hélas, sous le soleil marocain concernant les comportements de paiement. Ou plutôt si, début juillet 2020, Credendo a dégradé la note de risque politique moyen et long terme, de 3 à 4/7. Et depuis des années, la presse locale se fait l’écho de la dégradation des délais de paiement.
En fait, et cela ne nous surprend pas, la loi sur les délais de paiement est très peu appliquée et, comme l’écrivait début janvier 2018 un journaliste du journal marocain l’Économiste, c’est une « législation fantôme ».
On souligne souvent, dans la presse et sur de nombreux sites, français et étrangers, la qualité du système bancaire marocain. Ce que l’on oublie de mentionner, c’est que cette qualité ne profite qu’aux grands groupes et que les PME n’ont quasiment pas accès aux crédits court terme. Quant aux TPE, ce n’est même pas la peine de rêver… Ajoutons, comme on l’a vu précédemment, l’absence de bilans fiables et donc d’informations économiques sur les entreprises, et un risque de non-transfert inquiétant, 4/7. Tout ceci ne peut qu’inciter à la rigueur dans les négociations commerciales et le suivi des créances.
Mieux vaut donc sécuriser les transactions et relancer efficacement dès le dépassement de l’échéance. D’autant plus que, selon des professionnels du recouvrement, les entreprises ont de plus en plus de mal à recouvrer leurs créances. Quant aux défaillances d’entreprises, selon le prestataire marocain Inforisk SA, elles ont été multipliées par 5 en six ans. En 2019, on a constaté une hausse record de 35 %, suivie d’une baisse de 22 % en 2020. Mais l’année 2021 commence très fort, avec une hausse de 94 % des faillites par rapport au premier semestre 2020.
De même, Euler Hermes anticipe une nouvelle hausse de 48 % en 2021 et de 5 % en 2022.
Relevons dans l’Économiste du 29 janvier 2018 cette remarque désabusée du directeur général de Coface Maroc, Frédéric Louat : « Les défaillances au Maroc progressent d’environ 10 % les bonnes années, et de plus de 20 % pendant les années de morosité conjoncturelle. La hausse de “seulement” 12 % en 2017 est donc plutôt une bonne nouvelle. »
Prudence donc dans vos transactions avec de nouveaux clients ou pour des montants significatifs.
Mobilité
Chiffres clés
Population (2019) : 35,59 millions d’habitants, dont population urbaine : 62 %.
Langues : arabe, dialecte berbère, français (langue commerciale).
Religions : Islam : 98,7 % ; christianisme : 1,1 % ; judaïsme : 0,2 %.
Nombre de Français immatriculés (2018) : 54 674.
Nombre d’entreprises françaises implantées : 518.
Revenu national/hab. en parité de pouvoir d’achat (USD, 2019) (2) : 7 680
Taux de croissance du PIB (2018) : + 3,1 %.
Émissions CO2 (tonnes/hab., 2017) : 1,7 t.
Indicateur global de sécurité (GPI, 163 pays, 2018) : 71e, niveau « moyen ».
Sources : MEAE, Banque mondiale, Commission européenne (base de données EDGAR), FMI, Institute for Economics & Peace pour le GPI et Le Moci.
S’y rendre
Formalités
Il n’y a pas de visa touristique pour entrer au Maroc. Pour un séjour au Maroc, il convient de disposer d’un passeport en cours de validité couvrant la totalité du séjour programmé. L’admission sur le territoire marocain n’est plus possible sur la présentation de la seule carte nationale d’identité.
Il convient de vérifier, à l’arrivée, que le passeport a été visé par les autorités de police des frontières (mention d’un numéro lors d’une première visite et cachet d’entrée, sous peine de se trouver, à son insu, en séjour illégal). En revanche, pour y travailler, les étrangers doivent détenir une carte de séjour valide ainsi qu’un permis de travail.
Y travailler
Le marché du travail
Face à la rareté de compétences qualifiées, les entreprises préfèrent les candidats qui affichent une expérience internationale. Le recrutement en ligne est en très forte croissance et se positionne aujourd’hui comme le deuxième moyen de recrutement après le relationnel. Le contrat de travail le plus répandu est le CDI. Suivent le CDD et le contrat d’intérim. Une grande importance est donnée aux langues du fait de la situation géographique du Royaume : par ordre d’importance, le français, l’anglais, l’arabe et l’espagnol.
Les secteurs qui recrutent sont les suivants : web center et centres d’appels, informatique, BTP, agroalimentaire, offshoring et banque-finance.
Le cadre légal du travail
Salaire minimum légal : le gouvernement marocain a porté le salaire minimum dans l’industrie, le commerce et les services à 13,46 MAD/heure (1,24 euro) depuis le 1er juillet 2015 (valable en 2019). Sur une base de 191 heures/mois, cela donne actuellement un niveau mensuel de 2 570,86 MAD/mois (237 euros).
Durée de travail : 44 heures par semaine pour le secteur non agricole. 48 heures par semaine pour le secteur agricole.
Durée de la période d’essai/du préavis : la période d’essai est de 1 à 3 mois selon le statut du salarié, souvent renouvelable une fois.
Emploi à temps partiel/total : l’emploi à temps partiel est quasiment nul sur le marché, c’est dans 99,9 % des cas un emploi à temps complet.
Rémunération avantages et impôts : l’impôt sur le revenu est prélevé à la source ; il est entre 15 et 40 % selon la tranche de salaire. Le salarié dispose de 18 jours de congés soit 3 semaines.
Jours chômés hebdomadaires : samedi et dimanche.
Horaires de travail
Administrations : 8 h 30 – 16 h.
Entreprises : 9 h – 17 h.
Banques : 8 h 30 – 16 h.
Commerces : 10 h – 22 h.
Sources : MEAE et CFCIM.
Meilleurs sites d’emploi
www.rekrute.com
www.emploi.ma/emploi-bourse
www.marocemploi.net
www.anapec.org
www.adecco.ma
www.avito.ma
www.manpower-maroc.com
www.emploi.gov.ma
www.cfcim.org
Vie pratique
Coût de la vie
Monnaie : dirham (MAD). Monnaie non librement convertible.
Taux de change : 1 EUR = 10,86 MAD (12-04-2019).
Indice Big Mac : n.d.
Se loger : à Casablanca les loyers mensuels sont les suivants : entre 300 et 700 euros pour un studio dans un quartier résidentiel ; entre 500 et 1 100 euros pour un appartement de trois pièces.
La recherche d’un logement se fait par l’intermédiaire d’une des nombreuses agences de location implantées dans toutes les grandes villes, ou, éventuellement, par le « bouche-à-oreille ». On trouve aussi bien villas et appartements, vides pour la plupart, les logements meublés étant très rares.
Les conditions pour se loger au Maroc en location sont semblables à celles de la France puisque le contrat de bail doit être écrit impérativement et doit clairement et explicitement fixer les droits et obligations du bailleur et du locataire. Un état des lieux à l’entrée et à la sortie devra être effectué. Le dépôt de garantie ne peut dépasser 2 mois. La hausse du loyer ne peut intervenir avant un délai de 3 ans et elle est de 8 % maximum pour les locaux à usage d’habitation.
Indice Mercer du coût de la vie (logement compris, 209 villes) : Casablanca (128e) et Rabat (165e).
Source : Mercer, Numbeo.com et XE currency converter
Informations utiles
Nature du réseau électrique
220 volts.
Télécommunications
Indicatif : + 212 (524 pour Marrakech ; 522 pour Casablanca ; 528 Agadir ; 537 Rabat ; 539 Tanger).
Qualité du réseau mobile : bonne. Les trois opérateurs de réseaux 3G/4G (Maroc Telecom, Orange Maroc et Inwi) affichent des taux de couverture excellents en ville. En zone rurale, l’accès est plus difficile. L’usage du mobile est très développé et il est recommandé d’acheter une carte SIM sur place afin de bénéficier des tarifs locaux. Pour le coût du «roaming», se renseigner auprès de son opérateur en France.
Qualité du réseau Internet : bonne. L’accès à Internet est très facile et le très haut débit est en cours de développement dans les grandes métropoles. La plupart des hôtels internationaux offrent une connexion wi-fi.
Principaux jours fériés 2019
11 août : fête du sacrifice.
6 novembre : anniversaire de la Marche Verte.
9 novembre : anniversaire du Prophète.
Distances de ville à ville
Rabat – Casablanca : 93 km.
Déplacements de ville à ville
L’avion est le moyen le plus utilisé pour les déplacements d’affaires de ville à ville.
Réseau autoroutier en excellent état.
Les autorités marocaines ont fait un gros effort pour moderniser les infrastructures de transport.
Contacts
Les acteurs publics
Douane
L’attaché douanier près l’ambassade de France au Maroc
Zone de compétence : Maroc
Tél. : 00 212 537 68 97 34
[email protected]
https://www.douane.gouv.fr/fiche/lannuaire-des-attaches-douaniersletranger
Service économique régional de la DG Trésor
SER de Rabat
Tél. : +212 5 37 68 98 00
https://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/MA
Les acteurs privés
Chambre française
de commerce et d’industrie du Maroc
Localisation : Casablanca
15 avenue Mers Sultan
20130 Casablanca
Tél. : +212 (0)5 22 20 90 90
http://www.cfcim.org
Salveo
Localisation : Casablanca
[email protected]
https://salveo.international
Logistique & Douane
La Banque mondiale a annoncé en septembre 2021 l’arrêt de la publication Doing Business. Nous rappelons ici les dernières évaluations disponibles. Dans le classement « Doing Business 2020 », le Maroc était classé au 58e rang mondial (+4 places par rapport à 2019) pour la performance du commerce transfrontalier. Sont mesurés dans cette rubrique les délais et les coûts (hors droits de douane) associés à trois catégories de procédures : respect des exigences en matière de documentation, respect des procédures de commerce transfrontalier et transport intérieur. Les délais sont fournis en nombre d’heures et les coûts en dollars US. Le transport intérieur n’est toutefois pas intégré dans la note finale.
• À l’export : respect des procédures de commerce transfrontalier (durée 6 h. ; coût 156 USD) ; respect des exigences en matière de documentation (26 h. ; 67 USD).
• À l’import : respect des procédures de commerce transfrontalier (durée 57 h. ; coût 228 USD) ; respect des exigences en matière de documentation (26 h. ; 116 USD).
Actualités : Maroc
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