Économie
Informations pays
Population (millions, 2020)1 : 4
Capitale : Zagreb
Devise : Le kuna (HRK).
Indicateurs économiques :
Taux de croissance du PIB réel1 : 2020 (provisoire) : – 8,8 % ; 2019 : 2,9 % (provisoire) Revenu national/hab. en parité de pouvoir d’achat (USD, 2020)2 : 28 630
Source : (1) Eurostat. (2) Banque mondiale.
Conjoncture
La Croatie bénéficiait d’une situation macro-économique stabilisée à l’entrée de l’année 2020 : une croissance du PIB de +2,9 % en 2019 après +2,7 % en 2018, une dette publique en diminution régulière depuis le pic de 2014 passant de 85 % à 73 % du PIB fin 2019.
La détermination des autorités croates à rejoindre la zone euro a favorisé de réels efforts de consolidation budgétaire articulés à la politique monétaire. Ainsi, le budget se trouvait en léger excédent en 2019 (0,4% du PIB).
Mais en 2020, sous l’effet de la pandémie et des 2 tremblements de terre de mars et décembre 2020 (le premier lui a déjà coûté 11 milliards d’€), le déficit budgétaire devrait largement se creuser et atteindre plutôt -9%. Quant à la dette publique, elle devrait remonter à 90% du PIB fin 2020, contre 73 % du PIB début 2020, retardant l’objectif d’une adhésion à la zone euro de la Croatie dès janvier 2023. La Banque Centrale croate s’est pour sa part attachée à défendre, à ce jour avec succès, la stabilité de la monnaie locale en lien avec l’entrée de la Croatie au sein du MCE II.
La forte dépendance de l’économie croate au tourisme (25 % du PIB et de l’emploi), ainsi que la part non négligeable des transferts de l’émigration (6,6 % du PIB), l’importance de la dette externe (75% du PIB), constituent autant de vulnérabilités exogènes.
Malgré ce contexte, le pays bénéficie de la part des agences de notation Fitch et Standards& Poors d’un classement «Investment grade».
Pour relancer son économie, le gouvernement croate prépare studieusement son plan de relance et de résilience (PRR). En effet, le pays doit absorber 24 Mds EUR qui lui seront mis à disposition dans le cadre des fonds EU New generation (10,6 Mds EUR) et CFP 2021-2027 (12,9 Mds) auxquels s’ajoutent 683 M EUR du Fonds de solidarité pour le séisme de mars 2020.
La Croatie deviendra ainsi le 1er récipiendaire/habitant des fonds européens, avec sur la période 2021-2022 un soutien européen disponible de l’ordre de 5,5% du PIB par an lui permettant d’aborder avec plus d’optimisme les années à venir malgré des incertitudes quant à la capacité du pays à absorber ces montants. Bien que le taux de décaissement se soit nettement amélioré, passant de 16% de l’enveloppe en janvier 2019 à pres de 45% fin 2020, il reste encore insuffisant et préoccupant au regard du doublement de la prochaine enveloppe (24 Mds contre 10, 7 milliards sur la période 2014-2020).
Commerce extérieur
Échanges de marchandises (2020, Md USD, évolution sur 2019)3 :
Export : 17,167 (0 %)
Import : 26,619 (-5 %)
Cinq premiers fournisseurs (avec part de marché)3 :
1 – Union européenne 79 %
2 – Chine 4,7 %
3 – Bosnie-Herzégovine 2,9 %
4 – Serbie 2,6 %
5 – Azerbaïdjan 1,9 %
Exportations françaises 20204 : 0,598 Md USD, -10,75 %
Source : (3) OMC. (4) IHS Markit.
Risques et paiements
La Rédaction du Moci a réuni un ensemble de notes, scores et paramètres d’évaluation couvrant d’une part le risque macro-économiques associés à un pays, d’autre part la solvabilité générale des entreprises de chaque pays.
A ces indicateurs de solvabilité sont associés les environnements et procédures associées aux démarches de recouvrement pouvant être réalisées dans chaque pays.
Enfin, un expert du Moci a rédigé une note de synthèse associée à cet environnement risque pour la plupart des pays du globe.
Appréciation du crédit manager Moci
Risque pays : moyen à surveiller
Risque client : moyen à surveiller
Notes de risque pays
OCDE : 4/7 (octobre 2021)
Euler Hermes : B2, risque de court terme moyen (octobre 2021)
Coface : pays A4 ; environnement des affaires A2 (octobre 2021)
Credendo : court terme : 1/7 ; commercial : E ; risque de transfert : 3/7 (octobre 2021)
Atradius : 5/10 positif (octobre 2021).
Environnement des affaires
Indice de perception de la corruption (2) : 63/180
Sources : (2) Transparency International.
Obtenir des renseignements de notoriété sur l’acheteur
L’offre d’informations sur les entreprises croates est très faible : absence de bilans ou bilans peu fiables. S’appuyer plutôt sur les réseaux d’affaires français et européens locaux ainsi que les expériences d’autres fournisseurs.
Citons deux sources locales :
• Creditreform d.o.o
Tel. : +385 1 63 11 477
Fax. : +385 1 63 11 499
Site web : www.creditreform.hr/en/index7.html
Email : [email protected]
Moyens de paiement
Monnaie locale
Le kuna (HRK).
Taux de change au 3 octobre 2021 :
1 HRK = 0,13316 EUR
1 EUR = 7,48784 HRK
La Croatie, qui a intégré l’Union européenne le 1er juillet 2013, envisageait d’adopter l’euro en 2016 mais après avoir dans un premier temps, viser plutôt 2024/2025, le 4 juillet 2019 la Banque nationale (HNB) annonçait une nouvelle échéance en 2023.
Meilleure monnaie de facturation des échanges
L’euro.
Conseillés
En fonction du montant de la transaction, le virement SEPA, garanti avec une assurance-crédit ou une lettre de crédit standby, et le crédit documentaire (éventuellement confirmé) constituent les modes de paiement les plus sécurisés.
Déconseillés
Tous les autres.
Conditions de paiement
Délais de paiement habituels
15 à 20 % des opérations se font par paiement d’avance et le reste des transactions à 30 jours maximum. La directive 2011/7/UE sur les retards de paiement a été transposée en juillet 2013 mais n’a eu aucun impact positif.
Selon le groupe allemand EOS, dans sa dernière étude European Payment Practices 2019, le délai moyen de paiement accordé était de 33 jours. Mais la situation s’est nettement dégradée.
Plus récemment, pour Intrum Justitia (European Payment Report 2021, basé sur une étude réalisée entre janvier et avril 2021) sur la période concernée, le délai moyen de paiement accordé est de 38 jours pour les entreprises du secteur privé et de 49 jours pour le secteur public, ce qui semblerait indiquer un durcissement des conditions de paiement.
Risques de retards de paiement
Certaines des données ci-après sont issues d’informations recueillies avant la pandémie de Covid-19. Suite à celle-ci, on a constaté dans la quasi-totalité des pays de nombreux retards de paiement, 30 à 60 jours au minimum selon les premières estimations. Selon le rapport précité d’Intrum Justitia, le délai moyen de retard de paiement est de 12 jours pour les entreprises du secteur privé et de 10 jours pour le secteur public, avec des DSO (Days Sales Outstanding) respectifs de 50 et 59 jours.
Cribis Dun and Bradstreet, dans son Payment study 2021, couvrant l’année 2020, mentionne que 33,6 % seulement des entreprises croates respectent les échéances négociées. Et 7 % règlent avec plus de 90 jours de retard.
Acomptes à la commande
Il est possible d’en obtenir. Localement, la pratique est de demander 15 % minimum.
Garanties bancaires locales
Les banques croates proposent tous les produits de garanties bancaires standards, dans l’ensemble assez onéreux. Leur prix est évalué selon la qualité/solvabilité de l’acheteur.
Attention, la procédure d’évaluation peut durer jusqu’à trois semaines.
Tribunal compétent en cas de litige
• Compte tenu de la lenteur des tribunaux locaux, peu efficaces (formalisme et lourdeur des procédures), ainsi que de leur coût, privilégier en premier lieu la négociation amiable et, en cas d’échec, une action devant un tribunal français.
• Opter pour le tribunal de commerce de Paris de préférence. Le préciser dans le contrat. C’est le seul dont la décision ne posera pas trop de problème pour l’exécution en Croatie. Les décisions des autres tribunaux français seront vraisemblablement contestées.
• Autre solution : porter l’affaire devant l’instance d’arbitrage de la Chambre de commerce internationale (CCI), basée à Paris.
Classement Banque mondiale, règlement insolvabilité, 2020 : 63/190.
Bon à savoir
Localement, une grande partie des prix est exprimée en euros et payée en kunas avec une clause de parité.
Le conseil du crédit manager
La Croatie, qui est entrée dans l’Union européenne le 1er juillet 2013, est classée 3 sur 7 sur l’échelle des risques de non-transfert établie par Credendo, ce qui est une évaluation moyenne.
Il n’est pas aisé de commenter la très forte explosion des défaillances d’entreprises observée en 2015 et 2016, qui a été suivie d’une stabilisation par la suite. On peut penser qu’elle est majoritairement due à l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur les faillites, qui, entre autres, a intégré les autoentrepreneurs. C’est d’ailleurs le constat fait par Coface pour l’année 2017 : l’assureur-crédit parle de flambée de 40 % à l’époque ! Les données pour 2018, 2019 et 2020, indiquent une certaine stabilité, respectivement 11 881, 11 909 et 11 644.
Si les opérations ne sont pas sécurisées, les retards peuvent aller jusqu’à 60 jours. La ponctualité des paiements n’est pas facilitée, pour les entreprises croates, par la pénurie de devises : si le nombre d’impayés avec l’étranger est faible en Croatie, il est cependant conseillé d’essayer de se renseigner sur la solvabilité de ses clients (très aléatoire), voire de s’assurer ou d’obtenir le bénéfice d’un crédit documentaire ouvert par une des principales banques, et confirmé de préférence par une banque de premier rang.
Pour se protéger, il est impératif de verrouiller par écrit tous les points importants d’une négociation. Et, bien évidemment, soit d’obtenir un contrat en bonne forme, soit de faire approuver par écrit les conditions générales de vente.
Mobilité
Contacts
Les acteurs publics
Service économique régional de la DG Trésor
SE de Zagreb
Zones de compétences : Croatie,
Bosnie-Herzégovine.
Tél. : +385 1 489 36 00
https://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/NotreEquipe/HR
Les acteurs privés
CCI France Croatie
Hebrangova 2 – 10000 Zagreb
Tél. : +385 1 56 24 748
[email protected]
Logistique & Douane
La Banque mondiale a annoncé en septembre 2021 l’arrêt de la publication Doing Business. Nous rappelons ici les dernières évaluations disponibles. Dans le classement « Doing Business 2020 », la Croatie était classée au 1er rang mondial (inchangé par rapport à 2019) pour la performance du commerce transfrontalier. Sont mesurés dans cette rubrique les délais et les coûts (hors droits de douane) associés à trois catégories de procédures : respect des exigences en matière de documentation, respect des procédures de commerce transfrontalier et transport intérieur. Les délais sont fournis en nombre d’heures et les coûts en dollars US. Le transport intérieur n’est toutefois pas intégré dans la note finale.
• À l’export : respect des procédures de commerce transfrontalier (durée 0 h. ; coût 0 USD) ; respect des exigences en matière de documentation (1 h. ; 0 USD).
• À l’import : respect des procédures de commerce transfrontalier (durée 0 h. ; coût 0 USD) ; respect des exigences en matière de documentation (1 h. ; 0 USD).
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