Économie
Informations pays
Population (millions, 2020)1 : 1,5
Capitale : Manama
Devise : Dinar bahreïni (BHD)
Indicateurs économiques :
Taux de croissance du PIB réel1 : 2021 : 3,3 % (estim.) ; 2020 : -5,4 %
Revenu national/hab. en parité de pouvoir d’achat (USD, 2020)2 : 44 330
Source : (1) FMI (2) Banque mondiale.
Conjoncture
L’économie nationale se distingue à plusieurs égards de celles des autres Etats du CCEAG : dotée de la population et du PIB nominal les moins élevés de la péninsule (respectivement 1,5 M d’habitants et 37,8 Mds $ en 2018 selon le FMI), elle est également la plus faible productrice de pétrole (200 000 barils / jour, 124,6 M de barils de réserves prouvées selon l’AIE), la plus ouverte (taux d’ouverture de 147,4% du PIB en 2018 selon le FMI) et la plus diversifiée, le secteur financier et l’industrie manufacturière représentant respectivement 16,5% et 14,8% du PIB en 2018. Cette diversification apparente masque une forte dépendance aux recettes pétrolières et gazières, qui constituent 75% des recettes budgétaires en 2017 et 46% des recettes d’exportation de biens en 2016 selon COMTRADE. En l’absence de ressources publiques robustes (fiscalité, produits de fonctionnement et produits financiers), la conduite d’une politique budgétaire procyclique et la baisse cyclique des cours du pétrole conduisent structurellement à l’apparition de soldes public et externe dégradés.
Les hydrocarbures demeurent le premier secteur de l’économie avec une part de 18,5% du PIB en 2018. La production conventionnelle de pétrole provient du champ historique onshore d’Awali, exploité depuis 1932 (45 000 barils / jour) et du champ offshore d’Abu Safah partagé avec l’Arabie Saoudite et opéré par Saudi Aramco (150 000 barils / jour). Le 1er avril 2018, les autorités ont annoncé la découverte d’un nouveau gisement de pétrole de roche mère (Khaleej Al Basin). Si les réserves estimées avoisinent les 80 Mds de barils, plusieurs zones d’ombre persistent : le taux de récupération est très incertain (entre 5% et 50%), le coût d’extraction supérieur au non-conventionnel onshore américain, et le mode d’exploitation reste à déterminer. Dans l’aval pétrolier, la Bahrain Petroleum Company (BAPCO) dispose d’une raffinerie en phase d’expansion (de 260 000 à 380 000 barils / jour) et de modernisation (compatible avec les nouveaux standards de contenu en soufre de l’Organisation maritime internationale). Dans le secteur gazier, Bahreïn produit 21 Mds m3 / an de gaz naturel depuis le réservoir de Khuff, et s’est doté d’un terminal d’importation de GNL de 800 000 m3 / jour, opérationnel en mai 2019.
Les services financiers constituent le deuxième secteur de l’économie avec une part de 16,5 % du PIB en 2018. La création dès 1973 d’un superviseur-régulateur unique (Bahrain Monetary Agency), et l’octroi à partir de 1975 d’une licence de banque offshore sans condition de seuil de propriété nationale du capital, contribuent à attirer les capitaux issus de la vente de pétrole et les banques fuyant la guerre civile au Liban. La place financière s’est par la suite étoffée, et enrichie d’une spécialisation sur les actifs islamiques : création d’une bourse de valeurs (1987) affichant une capitalisation de 22 Mds $ en 2018, édiction d’un rulebook faisant référence dans la région (2006), adoption d’infrastructures post-marché, et mise en place d’institutions de régulation de la finance islamique telles que l’Accounting and Auditing Organization for Islamic Financial Institutions et l’Islamic International Rating Agency. En 2017, 393 sociétés financières disposent d’un agrément auprès de la Banque centrale dont 72 banques offshore représentant 68,2% des actifs bancaires, et 22 banques islamiques. Les participations de l’Etat sont placées dans deux fonds souverains, Mumtalakat pour les actifs non-pétroliers depuis 2006 (15,4 Mds $ d’actifs en 2017) et Nogaholding pour les actifs pétroliers et gaziers depuis 2007 (6,4 Mds $ d’actifs mi-2017).
Le secteur manufacturier représente 14,8 % du PIB en 2018. Les complexes industriels les plus importants sont la fonderie d’Aluminium of Bahrain (Alba), qui doit devenir la première fonderie en site unique du monde avec une capacité de 1,5 M tonnes / an à l’issue du programme d’expansion (ouverture de la ligne 6, opérationnelle à 25% en mars 2019), et le complexe pétrochimique de Gulf Petrochemical Industries Co.
Les nouvelles priorités de la diversification et du développement économique inscrites dans la Vision 2030 du Royaume sont le tourisme, les infrastructures, le manufacturing, les énergies renouvelables et les TIC. A cet égard, Bahreïn a mis en place un écosystème d’innovation dans les fintechs comprenant un cadre réglementaire allégé (sandbox de la Banque centrale), un incubateur public (Bahrain Fintech Bay), et un fonds de fonds de capital-risque abondé en février 2019 à hauteur de 55 M $ sur les 100 M $ espérés (Al Waha Fund). Le Royaume a en outre entamé le processus de libération et d’attribution des bandes de fréquence pour le déploiement de la norme 5G, pour lequel Huawei a signé un accord de partenariat avec l’opérateur mobile VIVA Bahrain.
Source : DG Trésor – https://www.tresor.economie.gouv.fr
Commerce extérieur
Échanges de marchandises (2020, Md USD, évolution sur 2019)3 :
Export : 14,066 (-22,7 %)
Import : 12,683 (-4,32 %)
Exportations françaises 20204 : 0,138 Md USD, -70,70 %
Source : (3) OMC. (4) IHS Markit.
Risques et paiements
La Rédaction du Moci a réuni un ensemble de notes, scores et paramètres d’évaluation couvrant d’une part le risque macro-économiques associés à un pays, d’autre part la solvabilité générale des entreprises de chaque pays.
A ces indicateurs de solvabilité sont associés les environnements et procédures associées aux démarches de recouvrement pouvant être réalisées dans chaque pays.
Enfin, un expert du Moci a rédigé une note de synthèse associée à cet environnement risque pour la plupart des pays du globe.
Appréciation du crédit manager Moci
Risque pays : élevé
Risque client : moyen tendance à la dégradation
Notes de risque pays
OCDE : 6/7 (octobre 2021)
Euler Hermes : C3, risque de court terme significatif (octobre 2021)
Coface : pays D ; environnement des affaires A4 (octobre 2021)
Credendo : court terme : 4/7 ; commercial : F ; risque de transfert : 6/7 (octobre 2021)
Atradius : 6/10 positif (octobre 2021).
Environnement des affaires
Indice de perception de la corruption1 : 78/180
Sources : (1) Transparency International.
Obtenir des renseignements de notoriété sur l’acheteur
Il est très difficile d’obtenir des informations fiables sur les entreprises locales : elles manquent de transparence, les bilans ne sont pas toujours exacts. Recourir aux réseaux d’affaires français et européens sur place.
Deux prestataires chypriotes fournissent néanmoins des informations plus ou moins satisfaisantes :
• Cedar Rose Int. Services Ltd
Société de l’Arab Business Information, basée à Chypre et spécialisée sur le Maghreb, le Proche et le Moyen-Orient. Une des meilleures sources parmi les prestataires sur la zone.
www.cedar-rose.com
Tél. : +357 25 346630
• Elekora Ltd.
www.elekora.com
Tél. : +357-22-664475
Moyens de paiement
Monnaie locale
Le dinar de Bahreïn (BHD).
Taux de change au 17 octobre 2021 :
1 EUR = 0,43445 BHD
1 BHD = 2,27349 EUR
1 USD = 0,37460 BHD
1 BHD = 2,63725 USD
Meilleures monnaies de facturation des échanges
Le dollar américain (USD) et l’euro (EUR).
Conseillés
Selon montant de la transaction, crédit documentaire irrévocable éventuellement confirmé ou virement bancaire garanti par une assurance-crédit.
Déconseillés
Tous les autres.
Conditions de paiement
Délais de paiement habituels
Dans le cadre d’un crédit documentaire, paiement à vue ou à 30 jours maximum.
Risques de retards de paiement
Les retards sont assez rares.
Acomptes à la commande
Demander des acomptes est possible si le montant le justifie.
Garanties bancaires locales
Si créance non sécurisée, les retards sont de plus en plus fréquents, majoritairement pour des problèmes d’insuffisance de devises fortes, risque de non transfert élevé, 6/7.
Tribunal compétent en cas de litige
• Le tribunal local, mais les jugements sont très longs et les décisions très aléatoires.
• Pour des montants élevés, privilégier une cour d’arbitrage de la Chambre de commerce internationale (ICC).
Classement Banque mondiale, règlement insolvabilité, 2020 : 60/190.
Le conseil du credit manager
Les entreprises de Bahreïn ont la réputation d’avoir un bon comportement payeur en général : elles ont à cœur de respecter leurs engagements. Mais pour cela, les clauses financières des contrats doivent être bien verrouillées. Et attention à l’évolution de la situation sociopolitique agitée depuis le début de l’année 2011, dans le contexte des suites de la
« vague du printemps arabe ». Les tensions sociales et religieuses restent vives. Elles pourraient détériorer très rapidement l’équilibre fragile du pays. De plus l’économie dépend fortement des revenus pétroliers et souffre donc beaucoup de la crise pétrolière actuelle. Le risque de non-transfert est toujours très élevé : 6/7, selon Credendo. Attention donc et prudence dans les transactions de montant significatif. Rappelons que, l’an dernier, l’OCDE a de nouveau dégradé le Bahreïn en risque politique de 5/7 à 6/7.
Mobilité
Contacts
Les acteurs publics
Service économique régional de la DG Trésor
SE de Manama
Tél. : +973 17 29 86 56
https://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/BH
Les acteurs privés
CCI France Bahreïn
Localisation : Manama
Y.B.A. Kanoo Tower
17th Floor
Office No. 177 – Bldg. No. 155
Road 1703 – Block 317
Diplomatic Area
https://www.fccib.net
Logistique & Douane
La Banque mondiale a annoncé en septembre 2021 l’arrêt de la publication Doing Business. Nous rappelons ici les dernières évaluations disponibles. Dans le classement « Doing Business 2020 », Bahreïn était classé au 77e rang mondial (inchangé par rapport à 2019) pour la performance du commerce transfrontalier. Sont mesurés dans cette rubrique les délais et les coûts (hors droits de douane) associés à trois catégories de procédures : respect des exigences en matière de documentation, respect des procédures de commerce transfrontalier et transport intérieur. Les délais sont fournis en nombre d’heures et les coûts en dollars US. Le transport intérieur n’est toutefois pas intégré dans la note finale.
• À l’export : respect des procédures de commerce transfrontalier (durée 59 h. ; coût 47 USD) ; respect des exigences en matière de documentation (24 h. ; 100 USD).
• À l’import : respect des procédures de commerce transfrontalier (durée 42 h. ; coût 397 USD) ; respect des exigences en matière de documentation (60 h. ; 130 USD).
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