Ludovic Subran, l’économiste vedette d’Euler Hermes, avait inventé les « next eighteen » l’an dernier, pour mettre le projecteur sur les « 18 prochains » marchés émergents les plus porteurs, en termes d’importations, et sortir des sentiers rebattus des « BRICs » ou autres « CIVETS ». Il vient de récidiver, lors d’une présentation faite à l’occasion d’un point presse d’HSBC le 22 janvier, en ajoutant à ses « next eighteen », ses « big seven », soit les 7 secteurs les plus importants en termes de potentiel d’importations au plan mondial.
« Next 18 » et « big 7 » pour 2014
En mixant cette double approche pays/secteurs, de nombreux « challengers » des BRICs se dégagent, en Asie, mais aussi au Moyen orient et en Afrique :
Les « next eighteen » et la croissance tendancielle de leurs importations 2012-2015 :
- Chine : + 10,5 %
- Vietnam : + 8,8 %
- Indonésie : + 8,6 %
- Inde : + 8,6%
- Angola : + 7,3 %
- Nigeria : + 6,6 %
- Turquie : + 6,1 %
- Fédération de Russie : + 5,8 %
- Argentine : + 5,8 %
- Colombie : + 5,7 %
- Singapour : + 5,6 %
- Pérou : + 5,5 %
- Emirats arabes unis : + 5,2 %
- Koweït : + 5,1 %
- Oman : + 5,1 %
- Ghana : + 5 %
- République slovaque : + 5 %
- Equateur : + 3 %
Les « big seven », le montant cumulé et la croissance tendancielle de leurs importations sur 2012-2015 :
- Chimie : 391 milliards USD d’importation cumulées, + 21 %
- Constructeurs automobiles : 169 milliards USD, + 22 %
- Industries agroalimentaires : 73 milliards USD, + 10 %
- Equipements automobiles : 68 milliards USD, + 15 %
- Composants électroniques : 52 milliards USD, + 9 %
- Pharmacie : 49 milliards USD, + 10 %
- Matériels informatiques : 43 milliards USD, + 8 %.
Dix priorités pays/secteurs
Pour Ludovic Subran, les chances des entreprises françaises dans ce contexte sont à rechercher dans leurs points forts qualitatifs, et notamment leurs innovations. Il préconise dix priorités pays/secteurs :
- surfer sur la réindustrialisation américaine par une offre de technologies avancées ;
- profiter du nouveau business model chinois axé sur la consommation intérieure avec des produits « à contenu » (type luxe) ;
- s’engouffrer dans le « corridor » agroalimentaire et automobile France-Europe de l’Est-Russie, alimenté par la classe moyenne qui émerge à l’est de l’Europe ;
- tirer profit du déficit d’infrastructures du Brésil (plus de 140 milliards USD d’investissements prévus dans les 20 prochaines années, dont 60 % sur les cinq premières années) ;
- saisir les opportunités de la diversification des pays dits « à rente », à l’instar des pays du Golfe ;
- et aller sur l’Afrique, où les flux commerciaux sont « croissants » et les besoins en équipements « grandissants », à commencer par les « pays côtiers et riches en commodités ».
C. G.