En 2017, le commerce mondial ne devrait croître que de +3,1 %, soit une légère accélération par rapport à 2016. Cette année, sa croissance en volume n’aurait pas dépassé +2,1 %, mais la valeur des biens échangés devrait se contracter de 2 % par rapport à 2015, d’après les perspectives publiées le 30 novembre par l’assureur-crédit Euler Hermes .
Les chocs de demande (crises actuelles au Brésil et en Russie), l’ajustement structurel de la demande (rééquilibrage de la Chine, autonomie énergétique aux États-Unis), le durcissement de la politique monétaire américaine impliquant des dépréciations de devises, et la hausse des coûts d’importations, peuvent expliquer, selon l’assureur-crédit, cette évolution. Par ailleurs, rappelle Euler Hermes « la tendance à l’isolationnisme est croissante, en témoigne le nombre de mesures protectionnistes enregistrées au premier semestre 2016 (plus de 350) ».
La reprise économique se dessine en France
En France, la reprise économique se dessine. L’accélération de la croissance a été freinée en 2016 (+1,3 %) par une série de chocs défavorables. Les attentats perpétrés en 2015 et 2016 ont pesé sur le tourisme, et la consommation des ménages a été altérée par un rebond du cours du pétrole impliquant un léger mouvement de red’inflation. « Mais la reprise tant attendue est bien là, et se manifestera davantage en 2017 (+1,4 %) ».
« En 2016, sans un série de chocs défavorables (attentats, grèves, intempéries, etc), la reprise aurait pu être plus franche. Mais malgré ces évènements, l’économie française se porte mieux. La confiance des ménages est de retour, et sera déterminante pour la croissance en 2016 et 2017. Elle se signale par la hausse de l’investissement des ménages dans l’immobilier, attendue à +1,5 % en 2016, et à +3,4 % en 2017, contre -0,8 % en 2015. Elle soutient aussi la consommation des ménages, qui a su résister aux aléas de l’année écoulée, et devrait croître de +1,6 % en 2016 et de +1,9 % en 2017, contre +1,5 % en 2015 », détaille Stéphane Colliac, économiste France chez Euler Hermes, cité dans un communiqué.
« Avant le référendum, le Royaume-Uni se positionnait comme la deuxième destination à l’export pour la France en 2017, avec une croissance des exportations estimée à +6,1 milliards d’euros. Mais le Brexit a redistribué les cartes. Avec la sévère dépréciation de la livre sterling, qui devrait engendrer une contraction des importations britanniques, nous estimons que les exportations françaises vers le Royaume-Uni ne croîtront finalement que de +500 millions d’euros en 2017 », confirme Stéphane Colliac.
Soit un large manque à gagner de +5,6 milliards d’euros pour les exportateurs français, souligne Euler Hermes.
En outre, la croissance économique mondiale devrait atteindre en 2016 son plus bas niveau depuis la crise (+ 2,4 %). En 2017, pour la septième année consécutive, la croissance devrait se maintenir sous le seuil des 3 %, conclut Euler Hermes.
V. A.