Le directeur général de Business France ne manque pas une occasion de le rappeler : « la bataille de l’export se joue d’abord en France ». Avec deux enjeux : « augmenter le nombre d’exportateurs » –à 200 000 au lieu de 125 000 sous le quinquennat- et « augmenter les exportations » en volume. Ce qui passe par une simplification de l’accès aux aides – le fameux concept de « guichet unique »-, une meilleure préparation et un meilleur suivi des entreprises.
C’est ce que Christophe Lecourtier (notre photo) a proposé dans son rapport Team France Export, accepté par ses ministres de tutelle dès fin novembre 2017*. Repris largement par le Premier ministre Edouard Philippe dans la nouvelle « Stratégie pour le commerce extérieur » présentée le 23 février dernier, ce projet vise à construire une Equipe de France de l’accompagnement à l’export plus efficace, la « Team France Export ».
Dans l’entretien exclusif qu’il a accordé au Moci, Christophe Lecourtier revient longuement sur les différents volets de ce projet historique dans l’histoire de l’écosystème du commerce extérieur français, en justifie les choix et dévoile les détails d’un calendrier de mise en œuvre dense, qui va s’échelonner tout le long de l’année, en France comme à l’étranger.
Le Moci. Avec cette ‘Team France Export’, qu’est-ce qui garantit que cette fois-ci, le millefeuille des acteurs du soutien à l’export a vraiment du souci à se faire ?
Christophe Lecourtier. Il y a une prise de conscience très claire de la part de tous les acteurs que les formules précédentes n’ont pas marché. C’est une première chose qui est partagée.
Par ailleurs, chacun convient que c’est maintenant qu’il faut construire quelque chose d’efficace. Et ce pour deux raisons : la première c’est que les conditions économiques sont beaucoup plus favorables et les entreprises beaucoup plus désireuses d’aller à l’international. En 2017, nos exportations ont progressé de 4,5 % par rapport à 2016 : c’est donc maintenant qu’il faut que le dispositif se réforme afin de mieux répondre à leurs attentes.
La deuxième raison, c’est que nous sommes à un moment de notre histoire où plus aucune situation acquise ne peut être considérée comme légitime si elle n’arrive pas à faire la démonstration qu’elle est efficace pour le pays. C’est vrai pour Business France, c’est vrai pour d’autres réseaux. Alors que le pays est en mouvement, chacun doit réfléchir à la manière d’être plus performant et accepter d’en tirer les conséquences. Je crois que sur ce point également, il y a un large consensus de la part de tous les acteurs.
La dernière dimension est la dimension budgétaire : tout le monde a globalement moins de ressources disponibles et le fait est que cela crée un contexte favorable pour mettre des choses en commun.
J’ai élaboré mon projet en partant justement de ce contexte : une disponibilité des acteurs à construire ensemble une véritable Equipe France, tout en souhaitant disposer de la garantie que leur légitimité ne s’en trouverait pas diluée, mais au contraire renforcée. En termes de méthode, je me suis attaché à leur dire : « vous êtes tous légitimes là où vous êtes, et je me propose de mettre en commun toute une série de ressources que Business France a accumulé au long des dix dernières années – les informations sur les clients, sur les marchés, les filières, des ressources humaines aussi- non pas pour vous concurrencer, mais mieux servir ensemble nos entreprises dans vos territoires. »
En réalité, j’ai la conviction que nous sommes fondamentalement plus complémentaires que concurrents. Ainsi, dans la future Equipe France, chacun des acteurs, que ce soit les Régions, les CCI de France, les opérateurs privés, se trouvera renforcé au sein d’un dispositif infiniment plus intégré, qui sera capable de faire beaucoup plus et beaucoup mieux…
Ceci est un extrait de la prochaine Lettre confidentielle du MOCI
diffusé en avant-première à ses abonnés le 14 mars 2018 à 8H
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