C’est cette semaine que les eurodéputés, réunis en plénière à Strasbourg, devront se prononcer sur une proposition de la Commission européenne, jugée nettement insuffisante par les membres de la Commission « Environnement, Santé publique et Sécurité alimentaire » (ENVI) du parlement européen (PE). Ce projet de règlement relatif aux exigences d’étiquetage sur l’origine de la viande fraîche, réfrigérée et surgelée (porc, mouton/chèvre et volaille) risque donc d’être rejeté, et l’exécutif européen contraint de revoir sa copie.
Les parlementaires souhaitent que toutes les viandes se voient imposer les mêmes règles d’étiquetage que la viande de bœuf, à savoir la mention des lieux de naissance, d’élevage et d’abattage. Ils exigent également la suppression des dérogations pour la viande émincée et agglomérée. « Cela permettrait aux consommateurs qui le souhaitent de savoir si l’animal a beaucoup voyagé et s’il a transité par des pays qui respectent des normes élevées de bien-être animal », explique Glenis Willmott (S&D, britannique), auteur du projet de résolution adopté en commission « ENVI » le 22 janvier dernier.
La proposition initiale de la Commission est en effet moins ambitieuse. « Il faut y voir la patte des lobbyings industriels dont le seul souci est d’éviter une hausse des coûts », dénonce Carl Schlyter (Verts, Suède), vice-président de la Commission ENVI. Dans son texte, l’exécutif européen prévoit que seuls le lieu d’élevage et d’abattage des animaux soient rendus obligatoires, sans inclure le lieu de naissance.Pour la viande de porc, le pays d’élevage serait celui dans lequel l’animal aurait passé quatre mois, et pour la volaille, un mois seulement.
« Les votes en plénière sont généralement conformes aux orientations adoptées en commissions », pronostique le parlementaire suédois, interrogé sur l’issue du vote cette semaine. Il rappelle que sur ce dossier, le PE a plutôt une longueur d’avance. Un autre rapport a en effet obtenu le feu vert des eurodéputés le14 janvier dernier. Relatif à la fraude alimentaire, il préconise un renforcement des sanctions en fixant des amendes équivalant au double des bénéfices potentiels occasionnés par la fraude.
K. L., à Bruxelles