Ce sous-traitant de la cosmétique installé en Bretagne s’est déjà fait une place sur les marchés internationaux, réalisant 50 % de son chiffre d’affaires à l’export, principalement en Europe, mais aussi au grand export. Il a décidé de mettre l’Afrique dans ses radars en intégrant l’accélérateur Afrique de Bpifrance.
Technature est moins connue du grand public que les marques de la cosmétique pour lesquelles elle réalise des produits. Le métier de cette PME bretonne (160 salariés, 20 millions d’euros de CA) installée à Dirinon, près de Brest, est de concevoir, développer et produire pour le compte de ces clients des produits cosmétiques Made in France (crèmes, gels, gommage, masques…).
« De l’idée jusqu’au produit, nous les accompagnons dans leur projet » souligne Sadaf Le Duff, directrice commerciale de cette société créée en 1996 et que préside actuellement Pierre Morvan. Elle compte deux sites de production en Bretagne.
Technature se différencie par des gammes étendues et des innovations qu’elle développe grâce à ses équipes de R&D maison : elle revendique ainsi le leadership des masques « peel off », des produits à mi-chemin entre le gommage et la purification, avec 250 formules prêtes à l’emploi.
Passer à la vitesse supérieure avec l’accélérateur Afrique
Ce savoir-faire s’exporte bien. « Nous réalisons la moitié de notre chiffre d’affaires à l’export, souligne Sadaf Le Duff. L’Europe représente 25 % et le reste du monde 25 %. Le premier marché est l’Allemagne, suivi de l’Espagne et de la Corée du Sud. Mais la part de l’Afrique est faible pour le moment ».
TechNature ne compte que quelques clients en Afrique (Maroc, Afrique du Sud, Congo) mais le client du Congo est entré en contact via le site Internet de la PME et a commandé d’entrée une gamme complète de produits standards. Un signe que le potentiel est là alors qu’une classe moyenne émerge dans de nombreux pays.
Etudes de marché, consultations, notamment auprès de Bpifrance et Business France, approche de prospects ont validé cette intuition. « Il y a une certaine attente pour des produits d’éclaircissement ou capillaires », constate Sadaf Le Duff. D’où la volonté d’accélérer : « Nous souhaitons accompagner le marché africain avec des produits de qualité et adaptés aux spécificités locales ».
Mais pas question d’y aller seule et la fleur au fusil. L’opportunité d’intégrer la deuxième promotion de l’Accélérateur Afrique de Bpifrance, programme d’accompagnement à l’export conçu avec Business France, est tombée à point nommé, cette année, pour passer à la vitesse supérieure.
« Nous attendons de cet accélérateur d’avoir des clés pour aborder les marchés africains, gagner du temps, apprendre les spécificités locales », souligne Sadaf Le Duff, qui participe au programme avec un autre commercial de l’entreprise. Objectif : structurer la stratégie africaine et se doter d’un plan d’action.
Après le lancement de cette promotion de l’accélérateur Afrique à Casablanca, début juillet, lors de l’événement Inspire & Connect Méditerranée organisé par Bpifrance pour favoriser les rapprochements des PME françaises et africaines, la prochaine étape sera un travail de ciblage des marchés à aborder en priorité, avec l’aide d’un consultant. Puis viendra la réalisation d’un plan d’action.
Afrique francophone, Afrique anglophone et lusophone, aucune zone n’est a priori écartée : « Nous parlons 10 langues dans l’entreprise, nous regardons tout le continent » souligne la directrice commerciale qui, pour commencer à construire son réseau sur le continent, compte se rapprocher de Women in Africa, une entreprise à impact qui développe depuis 5 ans une plateforme de soutien et de mise en réseau des femmes entrepreneuses du continent.
Christine Gilguy