Le fabricant mulhousien de vitrages de sécurité pour les travaux publics et les véhicules de sécurité réalise déjà 60 % de son chiffre d’affaires à l’export. Mais la PME de 35 salariés relève les manches pour s’attaquer au gigantesque défi du marché américain en y ouvrant sa première filiale après avoir recruté un V. I. E. (volontaire international en entreprise).
C’est une première pour la petite entreprise Mulhousienne Plastrance (35 salariés, CA 2021 : 6 millions d’euros), fabricante de vitrages de sécurité en polycarbonate : sa première filiale internationale devrait voir le jour dans les toutes prochaines semaines. Une filiale implantée aux États-Unis et portée par un volontaire international en entreprise (VIE), embauché à l’été dernier par la PME. Une première là-encore pour l’entreprise.
Objectif : un million d’euros de chiffre d’affaires aux États-Unis dès 2023. « C’est beaucoup par rapport à la taille de Plastrance mais c’est finalement peu au regard de l’immensité du marché américain ! » , note Laurent Fahrner, le dirigeant.
« Le marché américain est prometteur pour tous nos pans d’activité »
Laurent Fahrner a repris, il y quatre ans, cette PME créée en 1987 et originellement positionnée sur la distribution de matières plastiques. Activité qui a évolué au fil des années pour passer de la distribution à la fabrication de vitrages de sécurité. Ses marchés désormais : la sécurité avec les vitrages des véhicules de pompiers, policiers etc, et les travaux publics ou miniers dont les conducteurs d’engins doivent être protégés d’éventuelles protections.
L’entreprise développe aussi, depuis peu, une nouvelle activité en direction des véhicules électriques. Car si ses vitrages en polycarbonate sont 250 fois plus résistants que le verre, ils sont aussi deux fois plus légers. Une caractéristique particulièrement intéressante pour le marché du véhicule électrique en recherche d’allégements de poids.
« Le marché américain est prometteur pour tous nos pans d’activité, aussi bien pour les véhicules de police par exemple que pour les travaux publics et miniers, relate le dirigeant. En revanche, les sujets réglementaires sont complexes (homologations, assurances), cela peut représenter une charge très importante pour un VIE mais nous l’accompagnons de très près. Et nous constatons les premiers succès avec de premiers beaux contacts ».
Le Canada et l’Amérique du Sud en ligne de mire
Le reste du continent américain est également dans la ligne de mire de l’industriel mulhousien. Depuis cette nouvelle filiale new yorkaise, le marché canadien pourrait également être ciblé. Plastrance va d’ailleurs participer très prochainement à une mission sur place avec Business France.
Quant à l’Amérique du Sud, Plastrance compte appuyer ses ambitions sur Movena, petite entreprise belge qu’elle a reprise à l’automne dernier et spécialisée également dans les vitrages de sécurité.
« Movena nous intéressait pour deux sujets : sa complémentarité produits et son ouverture sur l’Amérique latine », précise à cet égard Laurent Fahrner, reconnaissant néanmoins que la zone, très impactée par la crise sanitaire, pourrait ne pas porter ses fruits immédiatement.
Un bureau à venir en Allemagne
Plastrance réalise 60 % de son chiffre d’affaires à l’export (en direct), dans une petite vingtaine de pays, essentiellement en Europe. Avec en tête de liste, l’Allemagne. « C’est incontestablement notre premier marché. Les forces de l’ordre sont très nombreuses dans ce pays, l’Allemagne investit beaucoup dans ses polices ».
Pour renforcer encore les ventes en Allemagne, Plastrance devrait y implanter, à l’automne prochain, un bureau commercial. Il sera sans doute porté dans un premier temps par Business France avant de se transformer en véritable bureau propre. « Les Allemands préfèrent échanger avec des interlocuteurs locaux », justifie le dirigeant de Plastrance.
Ce nouveau business viendra renforcer une croissance déjà forte, avec une progression de 50 % de son chiffre d’affaires depuis 2017. A tel point que la PME doit investir dans ses capacités de production : elle investit actuellement 5 millions d’euros dans la construction de sa nouvelle usine, non loin de son site historique, et dans de nouveaux outils industriels.
Stéphanie Gallo