Le fleuron français du camping-car haut-de-gamme Notin veut déployer ses ailes à l’international. Le galop d’essai est réussi avec en un seul exercice, une activité export passée de presque 0 à 20% du chiffre d’affaires total.
En un seul exercice, la part export est passé de presque 0 à 20 % de son chiffre d’affaires… Une performance que Notin, fleuron français du camping-car haut-de-gamme (110 salariés), doit à deux facteurs.

Le premier facteur s’appelle Covid-19. Celui-ci a eu un impact tant sur l’international que sur le marché français, générant une augmentation globale de l’activité de l’entreprise d’environ 20 %. Et + 30% sont encore attendus sur l’exercice en cours, alors que le rythme de progression habituel dans les dernières années pré-Covid était plutôt de l’ordre de 5 %.
« En raison du contexte sanitaire, les consommateurs ont cherché des solutions pour continuer à bénéficier de leur temps libre en toute sécurité. Le camping-car permet de profiter de ses vacances, de se déplacer, d’aller à la mer ou à la campagne sans les risques sanitaires éventuels liés à l’hébergement en hôtel ou en camping, confie Guerric Bruand, directeur général de la PME ligérienne. Il permet aussi d’accéder aux espaces naturels. La crise sanitaire a accéléré une prise de conscience collective en matière de développement durable, les citoyens se détournent de plus en plus du tourisme de masse ».
Une évolution des besoins qui profite à Notin et, plus globalement, à l’ensemble des constructeurs de véhicules de loisirs. A fin août dernier 2021, 24 547 camping-cars avaient ainsi été immatriculés en France depuis le début de l’année, soit 23,87 % de plus qu’à la même période de l’année 2019 (source UNI – VDL).
Le soutien précieux de la notoriété Trigano
Deuxième facteur d’accélération à l’international : la nouvelle stratégie de Notin en la matière. Avec une usine aux capacités de production largement renforcées en 2017 (via un investissement de 6 millions d’euros), l’entreprise a en effet décidé de se déployer désormais aussi en dehors des frontières de l’Hexagone.
« Avant l’année dernière, nous étions seulement présents en Belgique. Et encore, de manière très légère. Nous disposons désormais d’un réseau de distributeurs en Allemagne. Nous démarrons aussi en République Tchèque. Les premiers retours sont excellents« , assure Guerric Bruand.
Il faut dire que la PME centenaire est appuyée dans sa démarche par le groupe Trigano auquel elle appartient depuis 2012. Celui-ci s’affiche comme le numéro 1 européen des véhicules de loisir avec 25 marques de camping-cars et un chiffre d’affaires global de plus de deux milliards d’euros. « Il est certain que la notoriété de Trigano rassure, et attire, les distributeurs », constate le dirigeant.

Prochaine cible : les marchés
d’Europe du Nord et de l’Est
Dans ses prochaines cibles : l’Europe du Nord (Norvège, Suède, Danemark notamment) très friande de véhicules de loisirs puis l’Europe de l’Est, en particulier la Pologne et les pays baltes. Guerric Bruand écarte pour le moment l’Europe du Sud car le marché du camping-car haut-de-gamme n’y est pas assez mature, les consommateur préférant les produits meilleur marché.
Mais avant de poursuivre son déploiement, Notin doit d’abord trouver de nouvelles ressources pour augmenter ses capacités de production et suivre la cadence de sa croissance sans augmenter démesurément ses délais de livraison.
Elle a déjà recruté une vingtaine de salariés supplémentaires cette dernière année mais doit, dans un contexte de marché de l’emploi qui se tend, embaucher d’ici à la fin de l’année encore quarante personnes.
Stéphanie Gallo