En 35 ans, La barrière automatique (LBA) s’est fait un nom en Europe dans le secteur de la sécurité paramétrique. Cette PME de la région lyonnaise compte désormais intensifier son activité à l’export en misant sur la souplesse de son organisation et ses capacités d’innovation.
De retour d’Amsterdam où l’entreprise a présenté ses nouveaux produits au salon Intertraffic, Hélène Hardouin est confiante. La directrice générale de LBA et ses équipes y ont dévoilé le LBAi W-Gate, un portail automatique en forme d’accordéon équipé d’un système de détection breveté, sans les habituelles cellules, et qui permet de sécuriser les piétons grâce à une intelligence artificielle embarquée au niveau de la caméra. « Nous sommes les seuls au monde à le faire, se réjouit la dirigeante. Nous développons actuellement d’autres projets utilisant l’intelligence artificielle. »
Credo de cette entreprise familiale installé à Limonest, près de Lyon, l’innovation est au cœur de son développement. Presque un dixième des effectifs (15 personnes sur 140) travaille dans deux bureaux d’études et le groupe LBA dépose en moyenne cinq brevets par an. Cette à cette PME que l’on doit la première lisse (la partie horizontale et mobile de la barrière) incassable. Souple, elle retrouve sa forme initiale après un choc évitant toute rupture d’exploitation dans les parkings ou aux péages.
L’innovation atout phare à l’export
En plus de trois décennies, elle a également diversifié son activité dans l’univers de la sécurisation et rassemblé en 2019 ses produits sous deux marques différentes, hors La barrière automatique : Amco (bornes de sécurité escamotables) et Security by Design (obstacles anti-intrusion). « Le marché de la barrière est très mâture en Europe et nous proposons des produits innovants pour nous différencier à l’export, explique Hélène Hardouin. »
C’est cette saturation du marché européen qui a notamment conduit l’entreprise à aller chercher des relais de croissance en dehors des frontières de l’Union européenne.
Sur ce dernier marché, LBA, dont les produits sont au total présents dans une quarantaine de pays, est déjà bien implantée avec deux filiales, en Italie (son principal marché) et en Espagne et le projet d’en ouvrir d’autres cette année. Son directeur commercial est basé en Suède d’où il anime un réseau de partenaires locaux, participe à des salons dans le Nord de l’Europe et assure le suivi avec de grandes entreprises françaises actives dans la région. Et la PME ne compte pas en rester là.
« Nous avons pour ambition de doubler en cinq ans notre chiffre d’affaires global, qui a atteint 38 millions d’euros en 2023 et de faire passer notre part à l’export de 15 % à 40 % d’ici trois ans », résume la dirigeante.
Pour y parvenir, elle compte sur le marché des bornes en Europe et sur le développement au Moyen-Orient. En janvier dernier, elle a participé au salon Intersec de Dubaï, spécialisé dans la sécurité et la protection. « Nous avons noué des contacts et constaté un vrai enthousiasme pour la qualité de nos produits. Le fait d’être fabriqué en France est un véritable atout et c’est très important dans notre esprit. »
Une production en France
Hormis des composants introuvables en France, comme les LED importées de Chine, l’entreprise s’est constitué un solide réseau de grandes entreprises française qui répondent à des appels d’offre internationaux et pour lesquelles elle travaille, mais aussi un carnet de fournisseurs au plus proche de ses deux lieux de production situés en France.
En 2018, le groupe a investi plus de 2 millions d’euros dans l’extension de son site de Limonest (Loire), destiné aux barrières. Un an plus tard, le PME a repris son concurrent Amco à Roquemaure, près d’Avignon, dans le Vaucluse, doté d’une usine de bornes escamotables. Une acquisition qui lui a permis de renforcer son catalogue et son outil de production.
Et inutile de parler de délocalisations à la dirigeante. « C’est cette organisation sur place qui nous a permis de traverser le Covid avec finalement assez peu de problèmes d’approvisionnement en composants, explique-t-elle. Le fait d’être une PME dans un secteur dominés par de grands groupes nous différencie car nous sommes plus réactifs et capables de nous adapter rapidement aux problématiques des clients. Innover c’est résoudre des problèmes ! »
Sophie Creusillet