Le fabricant français de ciment décarboné Hoffmann Green Cement Technologies, vient de lever 22 millions d’euros sur le marché boursier pour accélérer son déploiement à l’international. Le ciment étant un produit pondéreux qui s’exporte peu, Hoffmann Green Ciment veut déployer un modèle de licence.
Pour servir le marché français, le cimentier vendéen Hoffmann Green Cement Technologies, co-fondé par David Hoffmann et Julien Blanchard, principaux actionnaires, a choisi d’investir dans ses propres outils de production. Créé en 2015, il a mis au point un ciment bas carbone, affichant une émission de CO2 six fois moins importante qu’un ciment traditionnel.
L’ancienne startup devenue PME (40 salariés), dont le CA 2021 doit être communiqué prochainement, dispose déjà d’une unité de production en Vendée. Une seconde est en cours de construction. Les travaux pour la troisième, en région Ile-de-France, démarreront courant 2022. Objectif : passer de 50 000 tonnes de ciment produites en 2021 à 550 000 tonnes en 2024 afin d’atteindre le seuil des 3 % de parts de marché français. Le tout grâce notamment à un financement de 75 millions d’euros décroché en 2019 lors de son introduction en Bourse.
« Nous devons avancer vite pour maintenir notre avance »
Pour l’international, c’est en revanche pour un tout autre modèle que vient d’opter l’entreprise. Un modèle innovant dans le schéma habituellement très capitalistique des cimentiers : Hoffmann Green Cement Technologies a décidé de déployer ses ailes à travers la planète avec un modèle adossé à des licences.
Pour porter cette ambition, elle a opéré fin décembre un nouveau tour de financement de 22 millions d’euros sur le marché boursier.
« Depuis notre IPO, nous sommes plus visibles, plus crédibles. Des discussions sont ouvertes avec des partenaires implantés sur différentes zones géographiques. Le marché de la décarbonation s’accélère, nous devons avancer vite pour maintenir notre avance. La licence nous permet de nous développer rapidement puisque les investissements seront portés par nos partenaires. C’est la manière la plus rapide d’amener notre ciment décarboné sur le marché international », confie au Moci Jérôme Caron, directeur administratif et financier de l’entreprise.
Viser les pays matures sur la transition carbone
« L’objectif de ce nouveau financement est vraiment centré sur cet axe international. La construction d’une usine prend environ deux ans, nous devons donc dès à présent constituer notre réseau », poursuit-il. D’ici 2030, une équipe internationale d’une quarantaine de personnes devrait ainsi rejoindre l’entreprise.
« Nous visons aujourd’hui principalement les pays matures sur le sujet de la transition carbone et ayant adopté des réglementations spécifiques sur ce sujet » précise encore le responsable. C’est le cas de la plupart des pays européens, de quelques États américains (la Californie notamment), du Canada, des futures smart cities du Moyen-Orient ou encore de certains pays asiatiques comme Singapour.
« Les partenaires sous licence peuvent être des cimentiers traditionnels qui souhaiteraient se diversifier, des entreprises du bâtiment pour leur propre consommation ou pour une activité de distribution, etc. La cible est assez large », poursuit le responsable.
Le cimentier ambitionne de signer dès 2022 ses premiers contrats de licence pour atteindre, en 2030, 15 à 20 usines sous licence générant entre 30 et 50 millions d’euros de redevance annuelle. Plus globalement, pour 2026, Hoffmann Green Cement Technologies affiche un objectif de 120 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Stéphanie Gallo