Equi-Bride, sellerie basée à Lécouse (Ille-et-Vilaine), a profité des deux années de crise sanitaire pour refondre son site e-commerce et se doter d’une stratégie export. Cette très petite entreprise (TPE) mise sur des produits haut de gamme, dont elle compte doper les ventes export grâce au e-commerce.
Equi-Bride, TPE spécialisée dans la vente et la fabrication de matériels d’équitation a vu le jour il y a 15 ans, lancée par Sébastien Mugnier, son actuel dirigeant. Focalisée au départ dans la discipline équestre de l’endurance, elle s’est progressivement ouverte à toutes les disciplines équestres. Aujourd’hui, huit personnes y travaillent.
Espagne, Italie et pays du Golfe comme cibles
L’export représente aujourd’hui moins de 10 % de son chiffre d’affaires, une part que son dirigeant compte bien augmenter.
« D’ici deux ans, on souhaite gagner 10 % de part de marché. Nous avons pris le pari de réinjecter beaucoup d’argent et de créer deux postes sur le web, dans un moment où l’entreprise était dans le creux de la vague », se félicite Sébastien Mugnier.
Trois marchés cibles sont visés : l’Espagne, l’Italie, mais aussi les pays du Golfe, où des jalons ont été posés.
« C’est déjà un marché où l’on est présent, que l’on connaît un peu et qui se développe bien », explique Sébastien Mugnier. « Nous avons fabriqué en 2021 des ensembles pour toute l’écurie du Cheik Mohamed ben Rachid Al Maktoum, deuxième personne la plus importante de Dubaï » ajoute-t-il, évoquant l’émir de Dubaï, vice-président, Premier ministre et ministre de la Défense des Émirats arabes unis (EAU).
Ce dernier est par ailleurs le propriétaire de deux écuries Godolphin (pour les galopeurs) et M7 (pour les chevaux d’endurance) des EAU.
Pour développer son activité à l’export, la sellerie a injecté plus de 40 000 euros dans la refonte de son site d’e-commerce en anglais, qui devrait être opérationnel d’ici la fin de l’année. La TPE a également investi en 2021 dans la création d’un poste dédié uniquement à cette activité.
Tout ne sera pas misé sur le e-commerce. « Une présence sur les concours est également primordiale pour favoriser le business », complète le dirigeant d’Equi-Bride.
Des produits haut de gamme
L’un des atouts de la TPE est sont haut niveau de savoir faire et la référence que constitue le Made in France.
En France, la fabrication de matériels d’équitation est assurée essentiellement par de petits artisans dont la réputation est mondialement reconnue. « Nous sommes spécialisés dans la briderie de haut-niveau, haut de gamme, avec de la bouclerie inox pour éviter la rouille. Nous utilisons très peu les rivets. Notre couture est à la main. Nous développons nos matériels avec des cavaliers de l’équipe de France pour avoir une vraie technicité, de la légèreté et de la précision », détaille Sébastien Mugnier.
Le côté artisanal n’empêche pas l’innovation. En 2023, l’entreprise va ainsi lancer un nouveau bridon CSO confort muserolle combinée, en mélangeant la technicité des matériaux, dont le biothane, matière qui n’est pas habituellement utilisée dans cette discipline (ndlr : nylon tressée recouvert de TPU).
« Nous travaillons en collaboration avec Mathieu Bourdon, cavalier international de CSO, reconnu dans le milieu. Il nous aide à donner plus de confort à la main », précise le dirigeant. Le prototype est actuellement en cours de développement.
Anticiper les perturbations d’approvisionnement
La conjoncture marquée par la flambée des cours des matières premières est un défi qui nécessite de l’anticipation.
L’entreprise achète ainsi plusieurs centaines de km de rouleaux de biothane par an, matière fabriquée aux États-Unis. Elle a des propriétés similaires au cuir et résiste notamment aux UV et à l’acidité de la transpiration. « Aujourd’hui, avec les problèmes d’approvisionnement et de fabrication liés au contexte actuel, le coût des matières premières a bondi de 40 %. Ce qui est énorme », se désole Sébastien Mugnier.
« Nous avons eu de gros problèmes d’approvisionnement. Actuellement, nous achetons autant de volume que nos grossistes pour pouvoir être livré et éviter les ruptures ». Le dirigeant indique disposer de 6 mois de stock.
Claire Pham