Michel Sapin, ministre français des Finances et des comptes publics, s’est rendu aujourd’hui en Egypte, premier pays à avoir commandé les avions de combat Rafale du groupe Dassault, pour assister à la Conférence pour le développement économique de l’Egypte organisée par les autorité égyptiennes dans le sud du Sinaï, dans la station balnéaire de Charm el-Cheikh (13-14 mars). Cet événement doit marquer, selon un communiqué de presse de Bercy, « le retour de l’Egypte sur la scène économique internationale et vise notamment à attirer les investisseurs étrangers ».
La diplomatie économique sera en l’occurrence au centre de cette visite -« la première d’un ministre des finances français depuis 2011 » selon Bercy-, le ministre français devant participer à la séance inaugurale de la Conférence avec l’intention « de passer un message de confiance et d’amitié à l’attention de l’Egypte, en réaffirmant la volonté française d’approfondir le partenariat économique stratégique entre nos deux pays ». Pas de vains mots avec le très gros contrat -stratégique pour l’industrie française de défense- récemment conclu pour la livraison non seulement des Rafale, mais aussi d’une frégate Fremm, pour quelque 5,2 milliards d’euros. Son financement, monté par un pool de banques conduites par le Crédit Agricole, sera couvert en grande partie par l’Etat via Coface.
Côté égyptien, le programme de rencontres bilatérales est à la mesure de cette relation : président de la république Al Sisi, Premier ministreIbrahim Mehleb, ministre des Finances Hany Dimian. Michel Sapin doit aussi rencontrer le premier ministre algérien Malek Sella et le président de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), Suma Chakrabarti.
Côté français, une rencontre avec les entreprises françaises et égyptiennes sera également organisée, sous l’égide du Conseil franco-égyptien des Affaires. Une cinquantaine d’entreprises françaises seront présentes lors la Conférence internationale, représentant des secteurs aussi diversifiés que les transports, l’énergie, l’agroalimentaire, la finance, la construction ou encore les télécommunications, souligne le communiqué de Bercy.
La France n’est que le douzième fournisseur de l’Egypte
Bien que les échanges aient été freinés par les turbulences politiques et économiques traversées par le pays à la suite de la vague du Printemps arabe, les échanges commerciaux entre la France et l’Egypte ont été en hausse de 2,8 % l’an dernier, à 2,6 milliards d’euros. L’Egypte est le premier partenaire commercial de l’Hexagone au Moyen-Orient et la première destination de ses investissements directs hors Maghreb. Avec 140 entreprises présentes qui emploient 33000 personnes, la France est de son côté le 5e investisseur étranger.
Parmi les grands projets structurants et emblématiques, celui de la construction du métro du Caire (montant total 2 milliards), financé à hauteur de 644 millions d’euros par la France, dont l’Agence française de développement pour 344 millions. Vinci, Bouygues, Eurovia, Colas, Thales, Thomson, entre autres, avaient décroché les contrats pour la ligne 3 en 2009.
Un bémol : l’an dernier, la France n’était qu’en 12ème position parmi les pays fournisseurs de l’Egypte avec 1,285 milliards d’euros d’exportation, en recul de 1,6 %, et 3,08 % de part de marché (PDM) selon les données de la base GTA-GTIS. Elle a été largement devancée par l’Allemagne (2ème fournisseur du pays avec plus de 8 % de PDM) mais aussi l’Italie (4,61 % de PDM). Il y a donc de la marge pour faire beaucoup mieux !
C.G