« La priorité pour les cinq prochaines années sera de réaliser davantage de projets pour assurer l’alimentation en eau potable jusqu’au dernier foyer. »
Cette déclaration du ministre algérien des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, résume l’importance des investissements prévus dans ce secteur pour les cinq prochaines années dans le cadre du plan de relance 2010-2014.
Ce programme prévoit la construction de 35 barrages, de 25 structures de transfert et de 34 stations d’épuration ainsi que plus de 3 000 opérations d’alimentation en eau potable et d’assainissement. D’importants projets, de près de 2 000 milliards de dinars (27 milliards de dollars) auxquels s’ajoutera un montant de 60 milliards de dinars (822 millions de dollars) pour la finalisation ou la réalisation de huit stations de dessalement de l’eau de mer.
Les opportunités sont nombreuses tant les besoins et l’urgence sont grands. Dans la construction, Razel a remporté le contrat de la construction du barrage de Tabellout, Coyne, et Bellier, en groupement avec Safège, est sur deux contrats pour de grands transferts d’eau vers les hautes plaines sétifiennes. Enfin, Stéreau et Saur se sont vu confier les études, la réalisation et l’exploitation de la station d’épuration des eaux usées urbaines de la ville d’Aflou.
En matière de gestion déléguée des systèmes d’approvisionnement en eau dans les grandes agglomérations, ouverte au partenariat public-privé avec les acteurs étrangers, les entreprises françaises ont de réels atouts à faire valoir. Le groupe Suez a été désigné en 2005 pour gérer les eaux d’Alger dans le cadre d’un contrat de délégation avec la société des eaux et de l’assainissement d’Alger (SEAAL). Il termine son contrat cette année avec succès et est en discussion pour son renouvellement (voir « Entreprises »). La Société des eaux de Marseille (SEM), qui a obtenu en 2006 le contrat de gestion pour cinq ans et demi des eaux de Constantine (pour près de 43 millions d’euros) s’applique, pour sa part, à la mise à niveau d’un réseau vétuste et très complexe. Parmi les autres intervenants, la société espagnole Agbar, sise à Barcelone, a obtenu la gestion déléguée des eaux d’Oran. À contrario, l’entreprise allemande Gelsen Wasser vient de voir son contrat de gestion déléguée à Annaba/El Tarf, décroché en 2007, résilié. Signe que les autorités algériennes veulent accélérer le mouvement : à propos des lenteurs relevées dans les procédures de passation de marchés publics du secteur, il sera désormais autorisé aux maîtres d’ouvrage de procéder à des passations de gré à gré « chaque fois que la nécessité l’exige », a précisé le ministre.
Nordine Azzouz
Logement : 2 millions d’unités programmées
Le plan de relance 2010-2014 prévoit la construction de 1,2 million de logements à l’horizon 2014 et de 800 000 autres au-delà. Ce gros chantier, doté d’une enveloppe de 3 700 milliards de DZD (environ 51 milliards de dollars) place le secteur de l’habitat au rang des domaines d’activité prioritaires les plus porteurs en Algérie et parmi ceux qui généreront le plus grand nombre de projets d’investissement, d’entreprises et d’emplois. Le programme porte sur la réalisation de 500 000 logements locatifs, 500 000 promotionnels, 300 000 pour la résorption de l’habitat précaire et 700 000 logements ruraux. Le français Lafarge a annoncé à la mi-mai, par le biais de son représentant en Algérie, Luc Callebat, directeur général de Lafarge Algérie, l’intention du groupe de se lancer dans la conception de « nouveaux logements abordables, de qualité et écologiques ». Des entreprises émiraties, koweïtiennes, chinoises, turques et égyptiennes sont prêtes elles aussi à postuler pour des projets de construction.
Yasmine Lamriben