La société Easy Design Technology fabrique des vélos électriques cargo dont le dernier-né est le Kiffy. Trop petite pour déployer un large réseau de distributeurs à l’international, elle compte s’appuyer sur son tout nouveau site d’e-commerce pour accélérer à l’export.
À Saint-Etienne, Easy Design Technology développe depuis 2015 la gamme Kiffy : des vélos électriques cargo au design coloré, destinés aux particuliers et aux professionnels.
Fruit de l’alliance entre deux industriels de la mécanique ligériens (la chaudronnerie CFL et ITI Industries) en quête de diversification et d’ancrage dans un produit propre, elle fabriquait et commercialisait jusqu’à peu uniquement des tricycles cargo électriques et pliables. Avec une jauge relativement faible d’une centaine exemplaires par an, essentiellement vendus à l’international, dont 80 % via son site e-commerce. Celui-ci avait été lancé dès la création de l’entreprise, en français et en anglais.
Le Kiffy Made in France se livre plus vite
La TPE change désormais de braquet : depuis quelques semaines, ce ne sont plus dix mais cent vélos qui sortent de ses ateliers chaque mois. Les raisons de cette explosion : une tendance de fond en faveur des mobilités douces accélérée brutalement par la crise sanitaire.
Avec sa nouvelle innovation présentée en décembre 2019 au salon Eurobike en Allemagne, puis sur le salon parisien Pro-Days en septembre 2020, l’entreprise est arrivée à point nommé. Il s’agit du Kiffy Capsule, un vélo électrique cargo toujours, mais biporteur, mieux adapté aux usages urbains.
Easy Design Technology n’est pas la seule sur le marché mais elle a pu constater qu’elle disposait d’un atout de taille par rapport à ses concurrents : sa fabrication Made in France lui permettant de tenir des délais de livraison de quelques semaines lorsque d’autres affichent plusieurs mois. « Nous avons un approvisionnement majoritairement français et une capacité industrielle interne », justifie son dirigeant, Christophe Rosenstiel.
L’export via l’e-commerce pour commencer
Son objectif : 1 000 vélos en 2021 pour un chiffre d’affaires de l’ordre de 2,5 millions et 5 000 vélos sous trois ans (chiffre d’affaires prévisionnel : 8 à 10 millions d’euros). Avec un curseur à l’export de 20 % cette année et 30 % en 2024. Et Christophe Rosenstiel compte bien s’appuyer sur son nouveau site d’e-commerce, lancé courant mars, pour soutenir la cadence, en particulier à l’international.
« Aujourd’hui, nous disposons d’une vingtaine de points de vente ou distributeurs à l’étranger (Allemagne, Suisse, Belgique, Portugal, Espagne, etc.). C’est beaucoup plus qu’il y a un an où nous en avions seulement cinq, mais ce n’est pas suffisant pour assurer le développement international que nous visons », note le dirigeant de l’entreprise.
« Pour une petite structure comme la nôtre, il est assez complexe de convaincre des magasins. Ils préfèrent travailler avec les grandes marques ou avec des fabricants ayant au moins une structure commerciale dans leur pays. Dans ces conditions, l’e-commerce nous permet de viser plus large, de toucher tous les pays, en attendant que notre réseau de distributeurs prenne son essor », argumente-t-il.
Et même alors, le site e-commerce d’Easy Design Technology conservera tout son intérêt. « Pendant les confinements, nos revendeurs n’étaient plus en capacité d’accueillir des clients. Ils nous ont demandé de trouver des solutions e-commerce pour pallier cette problématique. Qui de toute façon rejoint la tendance e-commerce de manière générale. Avec ce nouveau site, nous mettons donc en place un système d’attribution des ventes selon les secteurs », explique Christophe Rosenstiel.
En clair, même si la vente est effectuée en direct par le client sur le site de Kiffy, une commission est attribuée au magasin du secteur géographique correspondant, en France comme à l’étranger. « Les magasins ne doivent plus voir l’e-commerce direct des marques comme une concurrence. De toute façon, ils savent bien que le plus gros de leur marge n’est pas sur la vente du vélo elle-même mais sur les accessoires, la maintenance, etc. ».
Easy Design Technology a concédé un investissement de l’ordre de 20 000 euros pour son nouveau site e-commerce. Celui-ci offre des performances de référencement, de vidéos, de possibilités de configuration bien supérieures au site précédent. De nouveaux moyens de paiement ont également été mis en place. Alors que seule la carte bancaire était possible jusqu’ici, les clients peuvent désormais également régler par PayPal et virements bancaires. « Pour vraiment s’implanter à l’international, c’était indispensable », conclut Christophe Rosenstiel.
Stéphanie Gallo
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