Arrivées en fanfare en France en 2019, les marketplaces internationales BtoC du géant chinois de l’e-commerce Alibaba y ont fait florès. En 2022, près de 13 milliards d’euros de produits français ont été exportés via l’une de ses plateformes, hissant les e-exportateurs tricolores au premier rang.
Un tiers. C’est la part de l’origine France dans les biens de consommation européens vendus via Alibaba, essentiellement à des acheteurs chinois, entre 2019 et 2022, selon une étude de l’Ecole de management de l’Université de Bocconi, en Italie, pour le groupe Alibaba. Au cours de cette période, les ventes tricolores ont représenté au total 41 milliards d’euros (Md EUR) et ont progressé de +144 %, contre 33 % en moyenne dans les autres pays membres de l’Union européenne (UE).
En 2022, les entreprises de l’Hexagone a réalisé sur les différentes plateformes d’Alibaba un chiffre d’affaires international de 12,7 Md. Elles effectuent donc une course largement en tête, devant l’Allemagne (7,2 Md) et l’Espagne (0,8 Md EUR).
Qu’elles soient généralistes (Tmall, Tmall Global, Taobao Global) ou plus spécialisées (Freshippo), les entreprises françaises ont su s’engouffrer dans ces nouveaux canaux de distribution à l’international. Et les consommateurs ont pu continuer à s’approvisionner en produits français via ces plateformes d’e-commerce, dont les ventes ont littéralement explosé avec la crise sanitaire, en particulier en Chine où les mesures de restriction des déplacements ont été plus dures et plus longues qu’ailleurs.
Les cosmétiques et les parfums trustent les deux tiers des ventes
Selon un communiqué d’Alibaba, cette sur-représentation française s’explique essentiellement par l’aura de la « marque France » auprès du consommateur chinois, véhiculant « qualité » et « raffinement ». Un argument qui se traduit dans la répartition des ventes par secteur : 65,8 % des produits vendus sont des cosmétiques et des parfums, suivis, loin derrière, par la mode et les accessoires (16,6 %) et l’alimentation et les boissons (5, 5 %).
Pour Nicolas Herbreteau, le directeur des Affaires publiques du groupe chinois en France, les résultats de cette étude sont un plaidoyer pour l’e-export. « L’étude démontre qu’en termes d’export, il n’y a pas de fatalité : les entreprises françaises peuvent tout à fait réussir – avec le bon produit, le bon marché, le bon partenaire, a-t-il ainsi déclaré. Et c’est en cela qu’Alibaba accompagne les entreprises françaises de toutes tailles pour qu’elles réussissent, notamment sur le marché chinois. »
Selon les calculs de l’Ecole de management de Bocconi, la contribution du groupe chinois en 2022 aurait plus que doublé par rapport à 2019 avec 6 ,7 Md EUR de contribution au PIB, soit 43 % de la contribution des quatre plus gros marchés européens (Allemagne, France, Espagne et Italie).
Sophie Creusillet