Les pays en développement (PED) devraient saisir l’opportunité croissante du commerce électronique, un marché estimé à 22,1 milliards de dollars en 2015 -en hausse de 38 % par rapport à 2013-, ou être très vite à la traîne : c’est le constat établi par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (Cnuced), le 18 juillet, lors du lancement de la nouvelle initiative du « e-commerce pour tous », en anglais « eTrade for All », présentée à Nairobi au lendemain de l’ouverture de la quatorzième session de la Cnuced qui se tient actuellement au Kenya, jusqu’au 22 juillet.
De fait, les nouvelles données de la Cnuced montrent que le commerce électronique se développe rapidement, les économies émergentes comptant pour l’essentiel de cette croissance. Le top 10 des marchés par le nombre de e-consommateurs laisse peu de place aux PED.
La Chine se taille la part du lion. Totalisant 413 millions de consommateurs en ligne, elle a été en 2015 le premier marché mondial du e-commerce BtoC et BtoB confondus. Avec 623 milliards de dollars de transactions BtoC (business to customers), l’Empire du Milieu est également le premier marché mondial pour les ventes en ligne destinées aux particuliers.
Les États-Unis occupent la deuxième marche du podium, recensant l’an dernier 166 millions d’acheteurs sur la toile. Le pays est par ailleurs le premier marché pour le e-commerce BtoB dont les transactions ont culminé à 6 072 milliards de dollars en 2015.
À la troisième place du top 10 mondial des marchés du e-commerce en termes de nombre de consommateurs, se trouve le Japon et ses 57 millions d’acheteurs sur le web.
La France, qui recense 25 millions d’internautes adeptes du shopping en ligne, se classe au 8e rang, devant la Corée du Sud (22 millions de cyber-acheteurs), mais derrière la Russie (7e rang) et ses 30 millions d’acheteurs en ligne. En 2015, les ventes françaises en ligne BtoC se sont élevées à 72 milliards de dollars, loin derrière les 174 milliards de dollars engrangés par son voisin outre-Manche. Avec 38 millions de e-consommateurs, le Royaume-Uni arrive à la 5e place du classement de la Cnuced, devancé par l’Allemagne et ses 41 millions de e-consommateurs.
En fournissant de nouvelles opportunités et de nouveaux marchés, le commerce en ligne peut aider à générer des opportunités économiques, y compris les emplois, selon la Cnuced. Mais, alors que plus de 70 % des personnes réalisent des achats en ligne au Danemark, au Luxembourg et au Royaume-Uni, la donne est différente dans la plupart des PED. Au Bangladesh, au Ghana et en Indonésie, par exemple, seulement 2 % ou moins de la population achète sur Internet. « Un énorme fossé est en train de se former entre les pays qui exploitent ces opportunités et ceux qui ne le font pas », estime Mukhisa Kituyi, le secrétaire général de la Cnuced.
Dirigée par la Cnuced, l’initiative « eTrade for All » incite les acteurs publics et privés à participer aux efforts des pays en développement (PED) qui souhaitent utiliser le commerce électronique comme moyen de mise en œuvre de l’Agenda 2030 sur le développement durable, de manière coordonnée et sur une échelle beaucoup plus grande. L’objectif de cette initiative est de sensibiliser les acteurs sur les opportunités, les défis et les contraintes du commerce électronique et de les aider à mobiliser les ressources nécessaires. Elle apportera un soutien aux pays en développement dans sept champs d’action : évaluations du commerce électronique ; infrastructures pour les TIC (technologies de l’information et de la communication) ; paiements ; logistique du commerce ; cadres juridique et réglementaire ; développement des compétences ; financement du commerce électronique.
Venice Affre
Pour en savoir plus :
– Consultez en fichier PDF le top 10 des premiers marchés mondiaux du e-commerce
– Page de la 14e session de la Cnuced à Nairobi sur le lancement de l’initiative e-Trade for All