Inde, Corée du Sud, Mexique et Japon : ces quatre pays connaîtront parmi les plus fortes croissances de l’e-commerce dans les années à venir selon une récente étude d’ESW, spécialisé dans le DtoC. Autant de marchés d’avenir pour les exportateurs français.
Canal de distribution parmi d’autres ou outil de test d’un marché, le commerce en ligne affûte ses stratégies après avoir explosé à la faveur des restrictions de déplacement. Le phénomène est loin de se limiter aux économies les plus développées. Selon l’International Trade Administration (ITA) américaine, l’Asie-Pacifique et l’Amérique latine sont les deux régions qui enregistreront un taux de croissance annuel supérieur à la moyenne mondiale (11,16 %) entre 2023 et 2027.
ESW estime que l’Inde, la Corée du Sud, le Mexique et le Japon présentent à ce titre les plus grands potentiels pour les marques à la recherche de nouveaux canaux de distribution.
Attention aux délais de livraison au Japon
Au Mexique, où l’e-commerce poursuit sa croissance tambour battant, les deux tiers des personnes interrogées par ESW effectuent un ou deux achats par mois en ligne, principalement aux Etats-Unis, au Canada et en Chine.
Le facteur prix est particulièrement important pour les consommateurs et 34 % déclarent qu’ils seraient plus enclins à effectuer des achats transfrontaliers si les produits étaient moins chers que sur leur marché domestique. En 2024, 68 % des e-acheteurs mexicains prévoient de dépenser autant ou plus en ligne que l’an dernier.
A l’inverse, l’e-commerce au Japon est déjà bien installé. Le pays est ainsi le quatrième marché au monde et a doublé ses transactions en 9 ans. Sophistiqué, avec de clients enthousiastes, selon ESW, il propose en général des prix de vente inférieurs à ceux pratiqués dans les points de vente physiques et des délais de livraison plus courts que la moyenne mondiale.
Les e-commerçants ont donc tout intérêt à soigner la localisation de leurs entrepôts pour livrer leurs clients en temps et en heure. 40 % des personnes interrogées au Japon (contre 89 % en moyenne dans le monde) se disent prêtes à patienter un maximum de 7 jours pour bénéficier de la livraison gratuite. 37 % reconnaissent qu’un prix de vente inférieur motive l’achat de produits transfrontaliers.
Malgré cette obsession du prix, particulièrement forte dans un pays où l’inflation a modifié en profondeur les habitudes d’achats, les Japonais dépensent en moyenne 1003 dollars par an et par personne dans des achats en ligne.
Principal canal de distribution en Corée du Sud
La Corée du Sud voisine connaît une véritable frénésie e-commerciale. Le commerce en ligne concentre 60 % des achats, contre 40 % dans les magasins physiques.
Pour 45 % d’entre eux, c’est le prix qui motive des achats transfrontaliers. Ces derniers ont représenté 4,7 milliards de dollars en 2022. Les Etats-Unis sont le première destination e-shopping, suivis par la Chine, le Japon et le Royaume-Uni. Cette année, ils sont 66 % à prévoir de dépenser autant ou plus en linge qu’en 2023.
L’Inde, futur géant de l’e-commerce
Avec une croissance estimée par EWC à 18,29 % d’ici 2026, l’Inde est certainement le pays où les ventes en ligne sont appelées à littéralement exploser. Le pays compte aujourd’hui 125 millions d’acheteurs en ligne auxquels devrait s’ajouter 80 millions supplémentaires ces trois prochaines années. Plus d’un quart d’entre eux effectuent plus de 72 achats en ligne par an (seule la Chine fait mieux dans la région Asie-Pacifique).
Fidèle aux marques perçues comme authentiques, les Indiens sont en revanche 13 % plus enclins que la moyenne mondiale à tester de nouvelles marques. L’habillement constitue le poste de dépense le plus important. Quel que soit le produit ESW conseille de mettre en avant sa qualité et de raconter l’histoire de la marque.
Selon les prévisions d’eMarketer, le chiffre d’affaires mondial de l’e-commerce devrait progresser de 8 % cette année à 6 334 milliards de dollars cette année, contre 5821 milliards de dollars l’an dernier.
Sophie Creusillet