En réponse aux surtaxes mises en place par Donald Trump sur les importations chinoises, Pékin vient d’annoncer des mesures de rétorsion. Le président américain a en revanche reporté les hausses de droits de douane sur les produits canadiens et mexicains.
Après avoir déclaré le 3 février son intention de déposer plainte à l’OMC contre les Etats-Unis, la Chine a annoncé le lendemain des hausses de 15 % des droits de douane sur le GNL et le charbon américains et de 10 % sur le pétrole ainsi qu’à une série de biens dont des véhicules et des machines agricoles. Ces taxes, qui répondent à la surtaxe de 10 % imposée par Washington sur les produits chinois, entreront en vigueur lundi 10 février.
De plus, l’agence chinoise de régulation des marchés a annoncé l’ouverture d’une enquête sur Google, soupçonné d’enfreindre la loi antimonopole chinoise. La riposte de Pékin comprend également des mesures ciblées. Le ministère du Commerce a en effet annoncé dans un communiqué avoir ajouté à sa liste d’« entités peu fiables » le groupe de prêt-à-porter PVH (Clavin Klein, Tommy Hilfiger) et la société de biotechnologie Illumina.
La Chine vise des entreprises américaines
Les autorités de Pékin ont lancé en septembre dernier une enquête sur PVH auquel il est reproché de boycotter le coton en provenance de la province du Xinjiang, où la Chine est régulièrement accusée de de violer les droits des minorités musulmanes. Ce ballet des mesures et contre-mesures protectionnistes, épargne en revanche pour l’instant les voisins des Etats-Unis.
Le Canada et le Mexique bénéficie en effet finalement d’un délai d’un mois avant l’entrée en vigueur, initialement prévue le 4 février, de droits de douane de 25 %. En échange, Ottawa et Mexico doivent renforcer les contrôles sur leur frontière concernant le trafic de fentanyl. Pour ce faire, les deux gouvernements ont chacun annoncé la mobilisation de 10 000 agents supplémentaires. L’an dernier, moins de 1 % des saisies aux Etats-Unis de cet opiacé brandi par Donald Trump pour justifier ses hausses de taxes douanières vient du Canada, selon les services frontaliers américains.
Sophie Creusillet