L’Afrique s’éveille à la nécessité de prendre en compte les risques et de se prémunir contre eux. Le marché des assurances connaît un essor régulier et l’offre de services se diversifie. Les gouvernements africains encouragent cette dynamique.
En Afrique subsaharienne, les risques étaient un sujet ignoré et tabou. Des évolutions sont actuellement perceptibles. Avec le développement des économies, il y a une prise de conscience croissante de l’importance des risques dans la vie quotidienne. C’est le cas, par exemple, dans la construction avec le respect des normes (incendie, édification dans des zones non-constructibles, etc.).
Autre exemple : les normes pour éviter l’importation de marchandises dangereuses et lutter contre les contrefaçons. En outre, les crises récentes (sécuritaire dans le Sahel ou le nord du Cameroun, ruptures de digues, etc.) ont contribué à cette prise de conscience.
Pour l’heure, la taille des marchés des assurances est encore modeste. Cependant, le marché connaît une croissance liée, comme dans les autres continents, au développement global de l’économie. En définitive, ce marché offre un gros potentiel de développement. Deux segments sont particulièrement porteurs : les risques matériels (incendie, sécurité, systèmes d’information, etc.) et les risques humains (vie, habitation, santé, etc.).
Le secteur privé africain se sent désormais fortement concerné par ce sujet qui l’affecte dans leur vie quotidienne. Au Cameroun, Ecam (Entreprises du Cameroun), l’équivalent local du Medef, a mis en place une entité dédiée : la Cellule opérationnelle d’intelligence économique (COPIE). Le Forum AFRisques, dont la 3e édition s’est tenue à Douala en septembre 2015, est un autre exemple de la prise de conscience de l’importance des risques et de la nécessité de promouvoir des solutions d’assurance.
Daniel Solano