Le Moci. Quelle analyse faites-vous de la situation du marché du travail en Côte d’Ivoire et, plus généralement en Afrique de l’ouest ?
Yolande Canon. Le nouvel élan économique de la Côte d’Ivoire amorcé en 2012 s’est confirmé en 2014, avec un taux de croissance très positif. Un grand nombre de multinationales et de compagnies font leur retour et la simplification des procédures, la réduction des délais et coûts de création d’entreprises ont constitué des avancées notables dans l’assainissement du climat des affaires, ce qui a relancé l’entrepreneuriat et a dynamisé le bassin de l’emploi. Cependant, nous retiendrons certains secteurs d’activité plus actifs comme le BTP, l’industrie ou les télécommunications.
Le Moci. Quels sont les principaux problèmes et obstacles auxquels sont confrontées les entreprises françaises lorsqu’elles doivent recruter du personnel ?
Y. C. Certaines expertises présentes en France ne sont pas suffisamment développées en Afrique de l’ouest. De plus le problème de l’actualisation des formations à certains nouveaux métiers rend difficile l’intégration optimale dans les représentations Françaises. La Maison des Chefs d’Entreprise étudie des solutions adaptées à ces problématiques pour permettre aux sociétés qui souhaitent s’installer en Côte d’Ivoire de bénéficier de profils opérationnels.
Le Moci. En conclusion, pourriez-vous nous indiquer quelques conseils pratiques en matière de recrutement à destination des entreprises françaises ?
Y. C. Comme toute représentation dans un pays étranger, le point le plus délicat est celui de la culture. Nous sensibilisons tous nos profils à destination d’entreprise étrangère à s’intéresser à la culture, aux ambitions et à la vision de celle-ci. J’invite en retour les entreprises à prendre en compte la dimension humaine des salariés, à juste équilibre l’échange est bénéfique, génère engagement et motivation, et porte souvent des résultats très positifs.
Propos recueillis par Daniel Solano