En matière de télécommunications, l’Afrique est entrée de plain pied dans l’ère de la modernité. Le développement de la téléphonie mobile et de ses usages facilite les communications avec le reste du monde et constitue un vecteur de développement des affaires.
Si l’équipement en téléphonie fixe ne s’est guère amélioré, l’usage de la téléphonie mobile a progressé de manière spectaculaire. En 2015, il y avait, selon une estimation de l’Union internationale des télécommunications (UIT), 685 millions d’abonnés à la téléphonie, c’est-à-dire de détenteurs d’une carte SIM, en Afrique subsaharienne. Dix ans plus tôt, en 1995, ils n’étaient que 87 millions…
Certes, tous les pays ne sont pas logés à la même enseigne et les disparités sont fortes. Dans certains cas, les taux d’abonnement ont explosé : de 60 % à 95 % au Mali au cours des trois dernières années, par exemple, alors qu’au Sénégal, cet indicateur dépasse 100 %. « L’expansion de la téléphonie mobile en Afrique résulte de la conjonction d’un double phénomène : la croissance démographique et un phénomène de rattrapage » explique Bénédicte David, directrice Stratégie et Expérience Clients d’Orange. Le marché de la téléphonie mobile en Afrique subsaharienne devrait croître de 6 % par an en moyenne pendant la période 2015-2020, soit la plus forte progression dans le monde, selon la GSMA, l’association professionnelle mondiale des opérateurs de mobiles.
Le téléphone portable est une réponse à de vrais besoins de communication, notamment dans les campagnes ou dans les zones isolées. « Les populations rurales sont davantage connectées que les populations urbaines » note Bénédicte David. C’est aussi une réponse en matière de paiements. Seul un Africain sur neuf possède un compte bancaire. Le développement du paiement par mobile a connu une croissance spectaculaire en Afrique.
Au Kenya, la moitié des flux financiers passent par le téléphone portable.
Les opérateurs investissent massivement dans le continent. Selon l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie mobile (GSMA), les investissements prévus pendant la période 2015-2020 sont estimés à 72 milliards de dollars.
Daniel Solano