Spécial Régions et collectivités territoriales à l’export 2019 : Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur

La Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca) attire les investisseurs en particulier nord-américains investissant dans des projets de R&D. La chimie, l’informatique et la santé captent aussi les investissements internationaux.

En hausse de 7,9 % sur un an, les exportations se sont élevées à 23,44 milliards d’euros l’an dernier. Dans le trio de tête des clients figuraient l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne. Viennent ensuite dans le Top 5 des pays clients, les États-Unis quatrième débouché mondial de la région, devant l’Algérie.

Côté import, le chiffre est beaucoup plus élevé : 36,10 milliards d’euros. Ce qui explique le lourd déficit des échanges, égal à 12,66 milliards. L’Italie, l’Allemagne et les États-Unis sont à la fois les principaux débouchés extérieurs et les premiers émetteurs de projets étrangers. Ainsi, les États-Unis étaient le premier investisseur étranger dans la région en 2018 devant l’Allemagne (n° 2) et l’Italie (n° 3), d’après le bilan 2018 des investissements étrangers en région Sud-Paca, publié par l’agence de développement économique de la région.

Au total, 79 nouveaux projets ont été recensés sur le territoire l’an dernier, soit une progression de 18 % par rapport à 2017. Ces projets ont été réalisés par des porteurs de projets de 29 nationalités différentes.

Selon le bilan 2018 des investissements internationaux en France publié par Business France, la région Sud-Paca est la deuxième région, après l’Ile-de-France, en termes de projets réalisés dans la recherche et développement (R&D). Ainsi, le territoire a accueilli 13 % du total des projets de R&D/ingénierie réalisés dans l’Hexagone l’an passé contre 36 % pour l’Ile-de-France. En outre, les investissements dans les activités de R&D ont été particulièrement dynamiques, relève l’agence régionale dans son bilan annuel sur les investissements étrangers. Ils ont en effet bondi de 42 % par rapport à 2017. La startup canadienne Panaxium, spécialisée dans la médecine bioélectronique au service des nerfs, a ainsi jeté son dévolu l’an dernier sur Aix-en-Provence pour ouvrir son centre de R&D. Celui-ci compte aujourd’hui 21 employés et accueille une équipe multidisciplinaire de scientifiques dont des experts mondiaux en bioélectronique organique. La jeune pousse développe des dispositifs bioélectroniques pour traiter un large éventail de maladies telles que les lésions cérébrales traumatiques, la maladie de Parkinson ou encore la maladie d’Alzheimer.

Panaxium avait implanté sa filiale française en 2016 à Aix-en-Provence.

Autre exemple, l’entreprise allemande d’ingénierie aéronautique Ferchau Engineering qui a ouvert l’an dernier un centre R&D à Sofia Antipolis.

S’agissant des exportations, les produits chimiques, parfums et cosmétiques constituent le premier poste d’export. Cette filière capte aussi les investissements. Ainsi, d’après le bilan 2018 des investissements internationaux en France publié par Business France, la région a recueilli 4 % de l’ensemble des investissements réalisés en France dans la chimie-plasturgie.

Le pôle équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique représente, pour sa part, le deuxième poste à l’export devant les produits pétroliers raffinés et coke. Le pôle équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique attire les investisseurs. La région présidée par Renaud Muselier (Les Républicains) a ainsi accueilli 6 % des investissements internationaux réalisés en France dans les logiciels, d’après le bilan 2018 des investissements internationaux en France de l’agence publique. Ainsi, l’entreprise slovène, Cosylab, spécialisée dans la fourniture de matériel et de logiciels pour le développement de systèmes de contrôle et d’intégration d’accélérateurs de particules et de radiotélescopes, a choisi la ville de Manosque (Alpes-de-Haute-Provence) pour sa première implantation dans l’Hexagone.

Enfin, la région a également accueilli 9 % des investissements internationaux réalisés en France dans les médicaments et biotechnologies appliquées. Ainsi, la startup américaine Cura Global Health, basée à Ames dans l’Iowa, et spécialisée dans les minéraux fermentés, « koji », pour une application sur les marchés des compléments alimentaires et des aliments fonctionnels, a décidé de relocaliser son siège et sa R&D à Avignon dans le Vaucluse. Objectif : renforcer son partenariat avec le groupe français Naturex, expert des ingrédients naturels de spécialité à destination des industries de l’agroalimentaire, de la santé et de la cosmétique, dont le siège social se situe à Avignon. 

Chiffres clés du commerce extérieur (2018)

Export : 23,44 milliards d’euros
Import : 36,10 milliards
Solde : – 12,66 milliards

Source : Douanes

Sept filières clés pour rayonner en Chine ou en Allemagne

En Paca, le numérique doit irriguer sept filières prioritaires : énergies de demain et écotechnologies ; aéronautique, spatial, naval et défense ; industrie maritime, portuaire et logistique ; agriculture, agroalimentaire et cosmétiques ; santé ; silver économie ; tourisme, culture, art de vivre et sports.

S’y ajoutent des destinations privilégiées. « Au grand export, nos cibles sont les États-Unis et l’Asie avec la Chine, Hong Kong et le Japon », expose Caroline
Pozmentier-Sportich, vice-présidente du conseil régional Sud-Paca, déléguée aux Relations internationales. « En Europe, c’est notamment l’Allemagne, mais aussi la Méditerranée – Italie, Maroc et Israël », énumère l’élue, également adjointe au maire de Marseille.

La Région organise ainsi des actions collectives en France et à l’étranger (salons, missions d’affaires, accueils de délégations étrangères). Elles étaient ainsi plus de 350 entreprises à en avoir profité l’an dernier. Les salons sont ciblés en fonction des filières prioritaires.

« Nous assurons une présence collective sur les grands événements internationaux de la tech », relate l’adjointe au maire de Marseille. La Région emmène ainsi les entreprises au DLD de Tel Aviv, rendez-vous de l’innovation numérique en Israël, au CES (Consumer Electronics Show) de Las Vegas et à VivaTech à Paris, où 30 startup de Paca ont exposé cette année sur le stand de la Région.

Dans le cadre du programme ‘Alliance Californie-San Diego’, la Région accompagne les entreprises de la smartech, de l’énergie de demain et des industries maritimes sur le marché américain. La prochaine mission, conduite par le président de l’agence régionale de développement économique, risingSUD, Bernard Deflesselles, se rendra à San Francisco et San Diego du 11 au 15 novembre prochains.

Cette mission vise à favoriser les opportunités de collaborations entre la région Sud-Paca et la Californie du sud autour des filières santé, mer, énergie et tech. Au total, 12 entreprises ainsi que les pôles Eurobiomed, Mer Méditerranée et Capenergies, participeront à cette mission.

Au Japon, pays cible pour exporter la filière tech, la Région Sud accompagnera cet automne les startup qui souhaitent accélérer leur développement sur le marché japonais. Organisée par la Région Sud avec l’appui de son agence régionale risingSUD et de la CCI Provence-Alpes-Côte d’Azur, cette mission économique se déroulera du 9 au 13 octobre prochains « autour de la smartech, des énergies renouvelables, de la e.santé et du e.sport. Et pour cause, le Japon accueille la Coupe du Monde de Rugby 2019. 

14 PME à fort potentiel accélèrent

La Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca), son agence régionale risingSUD et Bpifrance ont lancé le 3 juillet dernier la troisième promotion de SUD Accélérateur, programme régional d’accélération des PME. 14 entreprises régionales à fort potentiel de croissance, ayant un chiffre d’affaires de 5 millions d’euros minimum et employant plus de 50 personnes, ont intégré cette nouvelle promotion. Elles bénéficieront d’un accompagnement personnalisé de 24 mois.

Objectif : grossir pour devenir des entreprises de taille intermédiaire (ETI).

Venice Affre