Aussi bien en matière d’exportations que d’importations, l’Europe est un partenaire commercial essentiel pour cette région à l’industrie diversifiée, qui attire aussi les investissements européens et américains sur son territoire.
Les exportations se sont élevées à 23,4 milliards d’euros l’an passé, en légère hausse (+0,9 %) par rapport à 2017. Les importations ont, elles, affiché une croissance nettement supérieure (+5,9 %) atteignant 22,8 milliards d’euros en 2018. Sur le total de ces échanges, le Vieux Continent a été le principal partenaire de la région dont la balance commerciale affiche un excédent commercial (+597 millions d’euros) en net recul par rapport à 2017 (+2,1 milliards).
En matière de commerce extérieur, les échanges avec les pays européens sont relativement élevés. Les économies européennes ont ainsi été destinataires de 60 % des exportations néo-aquitaines en 2018 tandis qu’elles ont généré 69 % des importations.
À l’export, les pays clients sont en majorité originaires de l’Union européenne (UE). L’Espagne est le premier débouché européen devant l’Allemagne, l’Italie, le Royaume-Uni, la Belgique, les Pays-Bas…
D’après les Douanes, le secteur agricole-agroalimentaire constitue le premier poste à l’export. Il a totalisé 9 milliards d’euros de ventes en 2018 (+3 % par rapport à 2017). Les boissons, principalement les vins et le cognac, sont les principaux produits exportés par le secteur avec des ventes de 4,8 milliards d’euros.
À l’import, la Nouvelle-Aquitaine s’approvisionne essentiellement auprès du marché européen. Une domination européenne se dessine très clairement au sein des dix premiers pays fournisseurs : Espagne (n° 1), Allemagne, Chine, Italie, Pays-Bas, États-Unis, Belgique, Russie, Portugal et Arabie saoudite.
Cette prédominante de l’Europe dans les échanges commerciaux se retrouve également dans les projets d’investissements étrangers. Au total, 17 pays, majoritairement européens, ont investi l’an dernier dans la région présidée par le socialiste Alain Rousset.
D’après l’Observatoire 2018 de l’attractivité de la Nouvelle-Aquitaine, 100 projets d’origine étrangère ont été recensés sur le territoire l’an passé soit une hausse de 3 % par rapport à 2017. Avec respectivement 13 projets, le Royaume-Uni et l’Allemagne sont les premiers investisseurs. Ainsi, l’entreprise familiale allemande Sauels, spécialisée dans l’élevage de porcs sans antibiotiques et la production de jambon cuit et de saucisses, a créé en 2018 une coentreprise avec le Béarnais Fipso Industrie, spécialiste de la transformation de la viande de porc. Viennent ensuite les Pays-Bas et les États-Unis avec respectivement 12 projets. La patrie de l’Oncle Sam est également le premier client de la région tous pays confondus.
Parmi les premiers investisseurs en 2018 figurent également l’Espagne et l’Italie (9 projets respectifs). Dans son rapport 2018 sur les investissements internationaux en France, Business France précise que la Nouvelle-Aquitaine a été, après l’Ile-de-France, la deuxième destination des investissements espagnols en 2018. Cette région frontalière de l’Espagne a ainsi accueilli 20 % des projets réalisés par des entreprises espagnoles.
La Nouvelle-Aquitaine se distingue par une forte spécialisation aéronautique et spatiale. Des grands noms de la filière, qui rayonnent mondialement, à l’instar d’Airbus, ArianeGroup, Dassault Aviation, Thales… sont implantés sur place. La construction aéronautique et spatiale (hors matériel militaire) représente d’ailleurs le troisième poste exportateur avec des ventes de 1,8 milliard d’euros en 2018. En outre, la filière a dégagé 773 millions d’euros d’excédent commercial. Ce résultat est toutefois en baisse de 26 % sur un an (+1 milliard en 2017).
La Nouvelle-Aquitaine veut également développer une filière navale régionale. Le spécialiste des sous-marins et navires de surface, Naval Group, a misé sur la région. L’ex-DCNS a lancé fin 2018 la construction d’un nouveau centre d’innovation à Ruelle-sur-Touvre (Charente).
Ces spécialités industrielles dans l’aéronautique et le naval attirent les investisseurs internationaux. Ainsi, la région a recueilli l’an passé 5 % des projets d’investissements étrangers réalisés en France métropolitaine dans l’aéronautique et le naval, d’après le rapport 2018 de Business France.
La région est également spécialisée dans la chimie, deuxième poste exportateur (2,3 milliards d’euros). Forte de cette spécialisation, elle a accueilli 4 % des projets d’investissements étrangers en France dans la chimie-plasturgie, selon le rapport de l’agence publique.
Chiffres clés du commerce extérieur (2018)
Export : 23,4 milliards d’euros
Import : 22,8 milliards
Solde : + 597 millions
Source : Douanes
La continuité prévaut dans les filières
« Nous restons sur nos fondamentaux de l’export », indique d’entrée Alain Rousset, président du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine. Les 12 filières prioritaires du Schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation (SRDEII), adopté en décembre 2016, sont donc maintenues.
Des filières aussi variées que l’agroalimentaire et l’agriculture ; l’aéronautique, spatial, défense ; la santé et bien-être ; le numérique ; le bois et les industries papetières… pour lesquelles des pays cibles ont été décelés. « Chine, Royaume-Uni, États-Unis, Espagne », précise le président de Région.
Ces pays figurent parmi les principaux clients de la Nouvelle-Aquitaine à l’export. Autre cible, le Japon, destination vers laquelle les exportations de charcuterie régionale explosent. La Région projetait également de prospecter l’Iran, un marché à fort potentiel de développement dans l’agroalimentaire. « Mais les tensions géopolitiques nous ont barré la route », raconte l’élu qui envisageait par exemple d’accompagner dans ce pays, réputé pour ses œufs d’esturgeons, un petit producteur régional d’œufs de truite.
Dans le cadre de son dispositif d’appui à l’international, la Région emmène les entreprises dans des opérations collectives (missions d’affaires à l’étranger et salons) qui bénéficient aux 12 filières économiques principales. « Nous accompagnons les petites entreprises sur les salons internationaux comme le CES (Consumer Electronics Show), le Bourget et le Sial », expose Alain Rousset.
Lors de la dernière édition du Salon international de l’aéronautique et de l’espace/SIAE (17-23 juin), 75 startup et PME de la Nouvelle-Aquitaine ont exposé sur un stand commun, avec leurs consœurs de l’Occitanie, sous la bannière du pôle interrégional Aerospace Valley. « Les entreprises se rencontrent, elles échangent entre-elles lors de ces grands rendez-vous », souligne le président. « Il faut ‘désisoler’ les chefs d’entreprise », insiste-t-il.
S’agissant de la politique en matière d’attractivité, elle est opérée par l’Agence de développement et d’innovation (ADI) de la Nouvelle-Aquitaine. Sa mission est notamment de faciliter l’implantation sur le territoire des projets portés par les investisseurs étrangers. Parmi les pays qui investissent, « l’Allemagne est très présente ainsi que le Royaume-Uni et les États-Unis », observe Alain Rousset.
Pour renforcer l’attractivité et le rayonnement mondial de ses entreprises, la Région noue des coopérations internationales. L’Institut de rythmologie et de modélisation cardiaque (Liryc) à Bordeaux a ainsi signé le 3 septembre dernier une convention de mécénat avec l’entreprise américaine Boston Scientific, spécialisée dans le matériel médical innovant. Un don d’1 million d’euros sur cinq ans sera investi pour soutenir des activités de recherche et de formation dans le domaine des arythmies cardiaques. Ce type d’initiative, estime le président, permet de révéler sur la scène mondiale les spécialistes régionaux de la prévention de la mort subite cardiaque. « C’est ça l’attractivité », conclut-il.
Sirena accompagne les pôles, les clusters et les filières
La Région soutient les écosystèmes et les structures locales avec le dispositif Stratégie internationale régionale des écosystèmes Nouvelle-Aquitaine (Sirena). Ainsi, le premier appel à la manifestation d’intérêt (AMI) lancé en 2017-2018 a débouché sur le dépôt de 17 projets, dont 12 ont été retenus. La Région a ainsi mobilisé 1,4 million d’euros pour ces initiatives portées par une dizaine de structures (pôles de compétitivité Alpha-Rlh, Aerospace Valley, Digital Aquitaine, clusters Inno’Vin, SPN-volet Edtechs et Entertainement, technopole de Bordeaux Technowest…). À noter que plusieurs structures ont aussi bénéficié d’un diagnostic de la part de la Team France Export (cluster SPN-volet Edtechs et Entertainement, pôles de compétitivité Digital Aquitaine, Pôle européen de la céramique). Cette année, deux Ami étaient inscrits au programme Sirena 2019-2021 : entre le 7 mars et le 8 mai ; et du 15 septembre au 15 novembre.
Venice Affre