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Spécial Régions et collectivités territoriales à l’export 2019 : Auvergne-Rhône-Alpes

 

 

 

 

 

 

La deuxième région française à l’export, après l’Ile-de-France, est aussi numéro deux en terme d’attractivité. L’Allemagne est à la fois son premier client et fournisseur d’investissements internationaux. La grande variété de ses filières industrielles explique le poids de l’Auvergne Rhône-Alpes dans l’export tricolore.

 

La région constituée de l’Auvergne et de Rhône-Alpes est non seulement la deuxième région en matière de commerce extérieur, derrière l’Ile-de-France, mais aussi en matière d’attractivité.

Quelques chiffres suffisent à toucher du doigt le poids de cette région très diversifiée en matière industrielle. En 2018, Auvergne-Rhône-Alpes représentait 12,5 % des exportations nationales, avec un montant de 60,38 milliards d’euros, et 11,2 % des importations, avec en valeur 62,53 milliards. La balance commerciale était donc négative de 2,15 milliards d’euros.

À l’image de l’économie régionale, les secteurs d’exportation sont nombreux, une diversité que l’on retrouve aussi en ce qui concerne le choix des filières par les investisseurs étrangers. Une telle symétrie se retrouve aussi en ce qui concerne la géographie : l’Allemagne est à la fois le premier débouché extérieur et le premier fournisseur d’investissements internationaux.

De façon détaillée, s’agissant de l’export, il y a deux grands pôles : produits chimiques de base et azotés (9 % du total) + produits chimiques divers (5,5 %) ; et machines et équipements d’usage général (7,8 %) + machines diverses à usage spécifique (4,8 %). D’après les Douanes, suivent la pharmacie (5,9 % en 2018), le matériel électrique (5,9 %), les composants et cartes électroniques (5,8 %) et la construction automobile (5 %).

Cette grande diversité se retrouve également dans le choix des investisseurs étrangers. Au regard du bilan 2018 de Business France sur les investissements internationaux, Auvergne-Rhône-Alpes a été la région de l’Hexagone avec la plus forte proportion de projets dans les équipements médico-chirurgicaux, soit 30 %, devant l’Ile-de-France (20 %), tout comme dans les machines (28 %), les équipements électriques (24 %) juste derrière l’Ile-de-France 25 %), l’automobile (21 %) et les médicaments et biotechnologies appliquées (16 %), à égalité avec Grand Est, Ile-de-France, Nouvelle-Aquitaine.

En nombre absolu de projets dans la région, ce sont les machines et équipements mécaniques et les équipements électriques, électroniques et informatiques, qui en recueillent le plus, avec respectivement 19 et 15 décisions d’investissement, ce qui correspond relativement à la spécialisation industrielle en Auvergne-Rhône-Alpes.

S’agissant des débouchés extérieurs, ils n’étaient que deux pays l’an dernier à passer la barre des 10 % : l’Allemagne, largement avec 15,7 %, et l’Italie de peu, avec 10,3 %. Les trois marchés suivants étant Espagne (8,4 %), Royaume-Uni (6,7 %) et États-Unis (6,3 %).

Allemagne et Italie sont également les deux premiers fournisseurs de la région, représentant ainsi respectivement 16,1 % et 12,4 % des importations globales, devant la Chine (9,7 %). En matière d’investissements étrangers, l’Allemagne encore a annoncé le plus grand nombre de projets parmi les pays investisseurs en France, avec une part de 16 %, juste devant les États-Unis, avec 15 %.

Un cas emblématique est celui de Boehringer Ingelheim, qui, après avoir racheté Merial en 2017, a annoncé investir 70 millions d’euros dans la construction du nouveau siège de la Santé animale France au sein du Biodistrict de Lyon-Gerland. Le groupe allemand, qui annonçait alors vouloir « positionner l’agglomération lyonnaise au cœur de sa stratégie de croissance à l’international », a confirmé cet engagement en 2018 en décidant d’injecter 200 millions d’euros dans un nouveau site industriel de production de vaccins contre la fièvre aphteuse et la fièvre catarrhale dans la ZAC de Gaulnes, à Jonage (Rhône). La pose de la première pierre devrait avoir lieu cet automne pour une livraison fin 2021.

Globalement, 2018 a été une bonne année pour Auvergne-Rhône-Alpes, puisque le nombre de projets y a bondi de 11,7 % à 172, d’après le bilan annuel des investissements directs étrangers en région publié par Auvergne-Rhône-Alpes Entreprises. Au total, 105 venaient de pays européens. Derrière l’Allemagne et l’Italie, la Suisse complétait le podium, avec 9 % des décisions d’investissements étrangers, devant la Chine et les Pays-Bas, avec, chacun, une part de 8 %. 

 

Chiffres clés du commerce extérieur (2018)

Export : 60,4 milliards d’euros
Import : 62,5 milliards
Solde : – 2,1 milliards

Source : Douanes

 

Team France Export Auvergne-Rhône-Alpes : une équipe de 30 conseillers

Comme dans toutes les régions françaises, la Team France Export (TFE) prend son envol. En Auvergne-Rhône-Alpes, le dispositif a fait l’objet, le 1er février d’une convention régionale entre la Région, le réseau consulaire, Business France et Bpifrance, avec un objectif de 2 000 entreprises accompagnées chaque année. Des acteurs privés ont été associés dès le départ : Medef, CPME, CRMA, conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF), fédération des opérateurs privés OSCI.

À l’époque, le président de la Chambre régionale de commerce et d’industrie (CCIR), Philippe Guérand, annonçait la constitution, au sein de Team France Export Auvergne-Rhône-Alpes, d’une équipe de 40 conseillers internationaux, 30 issus des CCI et 10 de Business France et spécialisés par filière. Objectif : « cibler et démultiplier dans nos territoires les actions de repérage des entreprises, de diagnostic de leur potentiel exportateur et de préparation à l’export ». Depuis, les objectifs ont été revus à la baisse pour tenir compte des réalités. Au démarrage, explique aujourd’hui Adrien Gilbert, directeur Team France Export – réseau sud, « nous avons convenu de mettre en place quatre conseillers de Business France plus deux coordinateurs pour animer une équipe qui représente au total 30 conseillers sur l’ensemble de la zone ».

Du coup, le nombre d’entreprises accompagnées a été diminué à 500 par an, objectif auquel on a ajouté la tenue de 1 500 rendez-vous qualifiés. La TFE étant dans une année de construction, ce n’est que l’an prochain qu’elle sera pleinement opérationnelle.

Dans la pratique, chaque coordinateur est chargé d’animer une équipe de 15 conseillers (ce qui est la moyenne nationale). Les coordinateurs relevant de Business France sont placés sous l’autorité de la direction de CCI International Auvergne Rhône-Alpes.

Quant aux secteurs ciblés, « ils ont été déterminés après analyse des portefeuilles et selon le potentiel d’entreprises dans chacun de ces territoires », précise Adrien Gilbert. Un conseiller de l’agence publique est ainsi basé à Clermont Ferrand pour l’agroalimentaire et l’industrie, à Lyon pour la santé et les biotechnologies, à Annecy également pour l’industrie et à Valence encore pour l’agroalimentaire (le responsable est en cours de recrutement).

La logique du rapprochement dans la TFE implique aussi des échanges de personnel entre Business France et le réseau consulaire. Ainsi, Florent Belleteste a quitté depuis plusieurs mois la direction de CCI International Auvergne-Rhône-Alpes pour celle du bureau de Business France en Suisse. À Lyon, il a été remplacé depuis le 1er septembre, par Marc Cagnard, jusqu’alors directeur Moyen-Orient de l’agence publique, basé à Dubaï. 

François Pargny

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